La grève continue au Quotidien. Une conférence de presse était donnée ce dimanche 18 juillet 2010 dans les locaux des syndicats du journal à Saint-Denis. Les portes paroles de l'intersyndicale CFDT-CFE, CGC, CGTR et SNJ ont fait un point " en chiffres" sur leurs revendications salariales et sur les comptes de la société de presse. Après 6 jours de mobilisation et cinq jours de non-parution du journal, la grève est suivie par 70 % du personnel.
Les grévistes revendiquent une "revalorisation salariale de 150 euros pour ceux touchant moins de d'1,4 Smic et une prime exceptionnelle pour les autres", rappelle Yannick Bernardeau, porte parole de l'intersyndicale. "Cela représente 200 000 euros pour l'entreprise ", précise-t-il. Sur les tracts distribués dans les rues depuis vendredi soir, les grévistes rappellent "1 639 euros c'est le salaires d'une employée de presse avec 20 ans d'ancienneté, 1800 euros c'est le salaire d'un journaliste avec 20 ans d'expérience". Pour rappel, la direction a proposé vendredi 16 juillet une augmentation de 3,55 euros par salarié et par mois.Yannick Bernardeau a retracé la genèse du mouvement. "L'expertise comptable de la Sas Le Quotidien, demandée par le comité d'entreprise, a confirmé nos doutes et a révélé la nébuleuse d'entreprises avec laquelle fonctionne Le Quotidien". "Tout est fait pour évacuer les bénéfices" affirme Jean-Yves Chaudrey, délégué syndical CFE-CGC. Il y a ainsi près de 50 entreprises en tout qui se partagent les activités de la Sas Le Quotidien, de la location d'appareil photo à la location de bâtiment.
Les grévistes pointent aussi du doigt les 650 000 euros de salaires distribués annuellement aux cinq dirigeants du journal et le million d'euros correspondant aux dividendes perçus pas les actionnaires. L'intersyndicale a aussi souligné le montant de factures de la SAS Le Quotidien. "Mediafi a facturé 1, 620 million à la SAS du Quotidien pour les salaires d'une dizaine de personnes qui assurent un service administratif" précise Jean-Yves Chaudrey. En clair, ils dénoncent "une répartition inéquitable des dividendes avec les salariés".
Les grévistes souhaitent désormais médiatiser le mouvement et sensibiliser l'opinion publique. "L'enjeu est d'arriver à signer un accord de participation" indique Jean-Yves Chaudrey, "c'est l'accord légal créé pour assurer les partages des résultats d'une entreprise avec les salariés" explique-t-il. "Nous n'espérons qu'une chose, c'est de pouvoir négocier" affirme Yannick Bernardeau. L'intersyndicale a notamment déploré l'attitude de la direction, absente le 14 juillet, alors que la parution du journal était déjà interrompue.
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