Après-grève du Crédit Agricole

Un cri urgent d'alerte est lancé

  • Publié le 9 décembre 2009 à 11:40

L'UIR-CFDT a convoqué la presse ce mercredi 9 décembre 2009 pour lancer un cri d'alerte quant au climat social qui règne au Crédit agricole. Huit mois après le grand mouvement de grève qui s'était tenu du 7 au 30 avril 2009, "de nombreux salariés sont à bout de nerfs" selon Frédéric Braud, secrétaire du CHSCT-CFDT. Discriminatinon harcèlement, pression, chasse aux sorcières, les syndicalistes dénoncent un management par la peur.

"Il faut que cette situation de peur et de stress cesse au plus vite, des risques de suicides se font sentir" affirme Jean-Paul Ferrere, délégué syndical CFDT. "La direction du crédit agricole a respecté les engagements qu'elle a pris lors de la grève. Elle avait promis de mener au bout sa chasse aux sorcières: c'est fait. Elle avait promis de faire lourdement payer les meneurs du mouvement : c'est fait", continue le syndicaliste dont l'avenir dans l'entreprise est menacé.

"Chasse aux sorcières, discrimination, forme de harcèlement..." Les syndicalistes lancent un cri d'alerte. Cela ferait trois ans que la médecine du travail alerte le crédit agricole sur type de problèmes. De nombreux arrêts longue durée seraient liés à ce climat de tension, le stress se ferait de plus en plus ressentir au point d'assister à des crises de nerf de salariés, et les syndicalistes qui ont convoqué la presse ce mercredi ressentent désormais un sentiment d'urgence à sortir de la crise se fait ressentir face à des salariés de plus en plus fragilisés moralement "Il y a des répercussions graves sur la vie quotidienne. Des familles se délitent laissant des salariés de plus en plus isolés et dépressifs", explique Frédéric Braud.

Les 5 salariés licenciés trois mois après la grève, pour avoir mis de la colle dans des gabiers, sont encore aujourd'hui poursuivis en justice. Ce mardi 8 décembre lors des plaidoiries finales, l'avocat de la défense a demandé la relaxe sans condition des cinq hommes. Le jugement du tribunal correctionnel est attendu pour le 2 février 2010.

En juillet dernier, 18 salariés avaient également été assignés en justice pour "fait de grève" devant le tribunal de grande instance de Saint-Denis. La direction réclamait 100.000 euros de dommages et intérêts. Tous étaient adhérents ou membres de la CFDT. Parmi eux, 17 ont été relaxés et un seul condamné, à 600 euros d'amende : Jean-Claude Ferrere.

Jean-Paul Ferrere qui fait également l'objet d'une procédure de licenciement. Du fait de son statut de syndicaliste, seule l'inspection du travail, est apte -en première instance- à valider son licenciement. Instance qui a émis un avis défavorable argumenté de 9 motifs. Le 5 novembre dernier, la direction du Crédit Agricole a décidé de faire appel auprès de la direction du travail. L'affaire est en cours, cette dernière à quatre mois pour étudier les faits reprochés au délégué syndical et se prononcer.

Un rapport d'expertise social et comptable des comptes 2008 de la Caisse Régionale réunionnaise du Crédit agricole demandé par des élus de la CFDT affirme que le "produit national bancaire par salarié place cette Caisse au premier rang de l'institution alors que le retour financier (primes diverses) ne la place qu'au 13e rang."

La grève avait été suivie par 250 salariés, soit près de 45% des effectifs de la banque citoyenne. Les salariés grévistes réclamaient une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail.

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