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Dopage sur le Tour Auto : un pilote contrôlé positif

  • Publié le 6 novembre 2012 à 13:32

Un pilote participant au 43e Tour Auto de La Réunion a été contrôlé positif le 28 juillet dernier. Imaz Press Réunion s'est procuré le rapport de l'Agence française de lutte contre le dopage révélant l'affaire. Le département des analyses de l'agence a détecté dans l'un des échantillons de l'hydrochlorothiazide - un produit diurétique notamment utilisé contre l'hypertension artérielle, mais qui peut aussi servir d'agent masquant pour des produits dopants -, et de la bétaméthasone - un glucocorticoïde aux propriétés anti-inflammatoires et immunosuppresseur dont les effets sont euphorisants et stimulants. Par ailleurs, deux contrôles positifs ont été confirmés sur l'édition 2011 de la Mégavalanche.

Il n’y a pas que le Tour de France dont l’image est ternie par des cas de dopages. Au niveau local, on apprend que le Tour Auto et la Mégavalanche, deux des manifestations sportives les plus populaires de La Réunion, sont entachés par des contrôles positifs.

Concernant la 43e édition du Tour Auto, qui s’est déroulée entre le 27 et le 29 juillet 2012, un contrôle antidopage réalisé le 28 juillet à Saint-Leu s’est avéré positif. Dans un des échantillons prélevés par l’Agence française de lutte contre le dopage sur la compétition automobile, le département des analyses a en effet détecté les substances suivantes chez un pilote : hydrochlorothiazide et bétaméthasone.

Comme l’indique l’Agence française de lutte contre le dopage, la substance hydrochlorothiazide est classée parmi les diurétiques et autres agents masquants. Cette substance est interdite en et hors compétition.

L’hydrochlorothiazide est un diurétique et antihypertenseur prescrit notamment pour le traitement de l'hypertension artérielle et de l'oedème des cirrhoses ou pour la prévention de l'ostéoporose. L’hydrochlorothiazide favorise la fuite de sodium dans les urines, ce qui participe à la baisse de la pression artérielle. Le code mondial antidopage l'interdit en raison de ses effets masquants, ce qui signifie que cette substance peut en rendre d’autres invisibles lors des contrôles antidopage. A noter que la plupart des produits masquants sont des diurétiques, dans la mesure où ils permettent d’accélérer l’élimination par les urines des produits interdits. Leur usage n'est pas sans risque. Ils peuvent causer entre autres des problèmes cardiaques et rénaux, et une déshydratation.

Quant à la molécule bétaméthasone, il s’agit d’un glucocorticoïde, c’est-à-dire d’un anti-inflammatoire avec une composante hormonale, qui a des effets anti-fatigue, anti-douleur et euphorisants. Selon le code mondial antidopage, tous les glucocorticoïdes sont interdits en compétition lorsqu’ils sont administrés par voie orale, rectale, intraveineuse ou intramusculaire. Les autres voies peuvent être autorisées à condition de posséder une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques. Les glucocorticoïdes sont utilisés dans le traitement de maladies bénignes (allergie, asthme, sinusite aiguë, otite) ou de maladies plus graves (cancer, sclérose en plaques, rhumatisme articulaire aigu).

Par ailleurs, l’Agence française de lutte contre le dopage a confirmé que deux vététistes ont été contrôlés positif lors de la 17e édition de la Mégavalanche, qui a eu lieu le 27 novembre 2011 à Saint-Paul. Le contrôle antidopage a révélé la présence de l’hydrochlorothiazide chez l’un, et du tuaminoheptane chez l’autre. Le tuaminoheptane est généralement utilisé dans le traitement des rhinopharyngites. Il s’agit d’une substance interdite en compétition, contenue dans un décongestionnant nasal. Comme tous les stimulants, il permet de diminuer la sensation de fatigue.

La Réunion n’est donc pas épargnée par le problème du dopage. Si le cyclisme est souvent pointé du doigt, le dopage concerne d’autres disciplines sportives : l’haltérophilie, le culturisme, l’athlétisme, ou encore la natation, le football, la pétanque, la course automobile, comme l’expliquait le correspondant régional en matière de dopage de la direction régionale de la jeunesse et des sports dans un article publié en novembre 2011 par Imaz Press Réunion.

Ce sont 4% des sportifs réunionnais qui sont positifs aux contrôles anti-dopage. En utilisant des produits dopants, ils s’exposent à des risques pour leur santé. Stimulants, narcotiques et autres anabolisants, peuvent en effet provoquer troubles cardio-vasculaires, lésions articulaires et tendineuses, problèmes hépatiques, troubles de l'attention, du sommeil ou encore état dépressif.

Afin de réduire le dopage dans le sport, les ligues de l'île multiplient les efforts en demandant des stages de prévention et des contrôles réguliers. Des contrôles urinaires et sanguins sont ainsi effectués sur les événements sportifs qui sont sous l’égide d’une fédération reconnue par l’Etat, par des médecins agréés et assermentés par la direction de la jeunesse et des sports.

En cas d’analyse positive, la fédération sportive concernée, le ministère de la jeunesse et des sports, et le conseil de lutte contre le dopage sont prévenus. Une procédure disciplinaire est déclenchée par la fédération sportive. Le sportif est alors informé par lettre recommandée, en toute confidentialité. Il peut, sous huit jours, demander une deuxième analyse (ou contre-expertise) qui se déroule dans les locaux du laboratoire national de dépistage du dopage, où il peut être assisté d’un avocat.

Si le résultat positif est confirmé, le sportif est convoqué devant la commission disciplinaire de lutte contre le dopage. En cas de sanction, il peut faire appel – dans un délai compris entre 10 jours et 20 jours – auprès de la commission d’appel de la fédération.

Notons qu’une législation pénale spéciale s’applique en matière de dopage. De lourdes peines sont notamment prévues pour les fournisseurs de produits dopants et ceux qui incitent les sportifs à se doper. Ils peuvent être punis de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Des peines complémentaires sont également prévues comme la fermeture des établissements sportifs où était organisé le trafic, ou l’interdiction d’exercice professionnel pour le pourvoyeur.

Par ailleurs, l’athlète reconnu coupable de dopage peut être interdit temporairement ou définitivement de participer aux compétitions et manifestations sportives. Il peut être puni d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 7 500 euros pour ne pas avoir respecté les sanctions prononcées par le conseil de prévention et de lutte contre le dopage.

www.ipreunion.com

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