Cinq priorités pour la Région

Mobilités : face au coma circulatoire, les Réunionnais veulent "éviter les déplacements"

  • Publié le 14 février 2024 à 02:57
  • Actualisé le 14 février 2024 à 09:40

Ce mardi 13 février 2024 s'est tenu la remise des bilans complets des États généraux de la mobilité de l'île. Pour l'occasion, une déclaration commune des autorités compétentes en matière de mobilités à La Réunion a été signée par la Région Réunion et les intercommunalités, les engageant à présenter une feuille de route à la fin de cette année. Parmi ces priorités, mettre fin au "tout-voiture" à La Réunion (Photo : sly/www.imazpress.com)

"La Réunion est en coma circulatoire, 2.512 km² c'est petit alors on ne peut pas agir chacun dans son coin, il faut le faire tous ensemble", assure Huguette Bello présidente de la Région Réunion.

Elle avoue : "j'ai un peu honte quand je vois ces 30 kilomètres d'embouteillage car La Réunion en souffre".

Cette situation qui pénalise l'économie, n'est pas non plus sans conséquence sur l'environnement. Pour le moment, c'est "475.000 voitures" qui émettent du gaz à effet de serre sur une longue période. "Si on continue ainsi, ce sera bientôt 585.000 voitures sur les routes", confie la présidente. Regardez.

- Les Réunionnais veulent éviter le "tout-voiture" -

Dans cette déclaration commune des autorités compétentes en matière de mobilités à La Réunion, cinq priorités d'actions publics ont été identifiées. "Je suis frappée que la première des priorités soit l'aménagement du territoire et d'une certaine façon d'éviter les déplacements", reconnait Philippe Grammont directeur de la DEAL.

Les Réunionnais sont plus enclins à tout avoir à proximité pour éviter de prendre la voiture. "Bien sûr, un travail sera aussi réalisé auprès des entreprises pour favoriser le covoiturage ainsi que le télétravail". Regardez

Jean-Pierre Marchau, vice-président de la Cinor en charge de la mobilité, parle des mesures facilement réalisables car les Réunionnais ne veulent pas attendre 20 à 30 ans. "À courts termes, on peut résoudre le problème de coordination et d'unification des tarifs de bus car on est tous dans le même syndicat des transports", affirme-t-il. Ajouté à cela : "il faut mettre des voies de bus supplémentaires, car si on est pris dans les embouteillages tout ce travail ne sert à rien".

Dans le même temps, il y a cette volonté de continuer à développer le projet Baobab. "Il permettra aux gens de l'Est de laisser leur voiture dans le parking relais pour entrer dans la ville avec un réseau de bus urbain et le soir reprendre leur voiture", précise Jean-Pierre Marchau. Regardez

Bien que les Réunionnais n'aient pas oublié le tram-train, aujourd'hui ce mythe est en attente… mais avec une variante moins coûteuse : le tramway dans l'ouest de l'île.

Lire aussi - Mobilité : le "tout-voiture", un modèle dominant que les Réunionnais veulent voir disparaître

- Signature de cinq priorités d'action publique -

En 2023, une étude sur les États généraux des mobilités a été pilotées en deux parties en partenariat avec les intercommunalités de l'île. La première réalisée du 9 mai au 23 juillet 2023. Puis la deuxième du 14 octobre au 9 décembre 2023. Pour la remise du bilan de 2024 : "il a fallu beaucoup lire et relever tous les arguments pour apporter des mesures concrètes au projet de mobilité", déclare Renée Aupetit garante régionale de la CNDP (Commission nationale du débat public).

Maintenant la balle est dans le cas des politiciens. Elle ajoute : "d'une certaine manière nous sommes satisfaits mais il faut voir dans le temps". Tous les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ayant signés la déclaration commune mais aucune assurance quant à l'évolution du projet. "Maintenant on va voir comment ça va se passer dans le futur et revenir sur le sujet en fin d'année", dit la garante régionale de la CNDP. Regardez

Lire aussi - États généraux des mobilités : la Région lance une consultation citoyenne pour lutter contre le "coma circulatoire"

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Jojo
Jojo
8 mois

La création d’une piste cyclable (sécurisées comme dans une partie de l’est) pour parcourir l’île aussi serait un plus pour ceux voulant se déplacer sans polluer..

Missouk
Missouk
8 mois

S'il y a moins de voitures, et des voies réellement dédiées aux bus,, ça va le faire. C'est la seule solution. Il est quand même assez inadmissible que dans une famille de 5, il y ait jusqu'à 5 voitures!

lio
lio
8 mois

Après faut il que les bus assurent. Entre les retards, bus remplis, incivilités... ça ne donne vraiment pas envie. Et dire, qu'il y a eu des millions et des millions injectés dans les couloirs de bus pfff . De plus, j'ai remarquer que dans les hauteurs, les bus correspondances sont de petites tailles alors qu'il y a beaucoup d'usagers surtout tôt le matin qui vont travailler. A l'inverse, les bus ramassage scolaire sont de grandes tailles pour 2 enfants à récupérer dans les hauts. Chercher l'erreur!!!! pas d'erreur les sociétés facturent des bus de grandes tailles aux collectivités même si c'est pour 2 marmailles et c'est normal. et nous usagers lambda qui souhaitent juste ne pas utiliser notre voiture pour aller travailler et bah nou reste à ter!!!

Contribuable
Contribuable
8 mois

Une île... on en est encore à l'ère du bus... Et pour que le Réunionnais soit amené à moins utiliser sa voiture, encore faut-il qu'il puisse se loger à proximité de son lieu de travail soit près des grands centres urbains. Je parle des Réunionnais de la classe moyenne évidemment.

ontheroad
ontheroad
8 mois

Si vous souffrez Mme Bello, moi j'en meure ! oui je meurs à petit feu, car je parcours 80 km aller-retour 3 fois par semaine, et pour cette distance je suis sur cette route 5 voire 6 heures par jours ! environ 15 heures de perdues par semaine !
Agent de votre collectivité, je sais que vous voulez faire "sauter" le télétravail !!! belle mesure pour réduire le trafic ! je suis sûre que vous avez oublié de mentionner votre procédure .... merci encore pour ce travail