Au mois de mars 2024, l’Observatoire volcanologique (OVPF) a enregistré au niveau du massif du Piton de la Fournaise au total 179 séismes volcano-tectoniques superficiels (0 à 2,5 km au-dessus du niveau de la mer) sous les cratères sommitaux, 1 séisme profond (sous le niveau de la mer), 24 séismes de type longue-période, et 184 éboulements. (Photo photo RB/www.imazpress.com)
"Le mois de mars 2024 aura été marqué par une augmentation de la sismicité sous le sommet à partir du 5 mars, passant de 1
séisme volcano-tectonique superficiel par jour en début du mois à 4 à 5 par jour en milieu de mois, pour redescendre à 1 par jour
en fin de mois" détaille l'OVPF.
"La plupart de ces séismes, de faible magnitude (<1), ne sont pas localisables, mais 17 ont pu être localisés sous le cratère Dolomieu entre -500 et 1200 m au-dessus du niveau de la mer. De nombreux (184) éboulements dans le Cratère Dolomieu, au Cassé de la Rivière de l’Est et au niveau des coulées de lave récentes ont aussi été enregistrés" ajoute-t-il.
L’inflation sommitale qui s’était arrêtée fin novembre 2023 a repris en février 2024. "Cette lente inflation (...) est liée à une mise en pression du réservoir magmatique superficiel localisée à 1,5-2 km de profondeur sous les cratères" explique l'observatoire.
L’augmentation de la sismicité en mars 2024 "fait suite à une reprise de l’inflation de l’édifice volcanique depuis la deuxième quinzaine de février 2024".
"Cette inflation- dont la source est centrée sous le sommet - est liée à la pressurisation du réservoir superficiel, localisé à environ 1,5-2 km de profondeur sous le cratère Dolomieu" souligne l'OVPF. L’apparition de la sismicité au toit du réservoir montre "que ce processus de pressurisation est en train de s’intensifier, même si la le nombre des séismes a décru en fin de mois et que les magnitudes associées restent modérées".
A noter que ce processus de pressurisation du réservoir superficiel peut durer plusieurs jours à plusieurs semaines avant que le toit du réservoir ne se fragilise et ne se rompe, donnant ainsi lieu à une injection de magma vers la surface et à une éruption, mais peut également s’arrêter sans donner lieu - à brève échéance - à une éruption.