Un contrat signé entre la Région et le Cirad

Agricultures ultramarines : une rencontre inédite pour préparer l'avenir

  • Publié le 29 novembre 2023 à 02:57

Dans l’objectif de co-construire sa feuille de route (2024-2029) pour les agricultures ultramarines, le Cirad s'est réuni à Montpellier les 27 et 28 novembre avec une trentaine de ses partenaires de l’outre-mer, représentants des régions Guadeloupe, Réunion, des collectivités de Martinique, Guyane, du département de Mayotte, de l’État et d’institutions partenaires. L’occasion de mettre en avant l’expertise développée au sein de ces cinq territoires d’outre-mer aux avant-postes de défis aussi bien agricoles qu’environnementaux (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)

À l'occasion de ce rassemblement, le Cirad de La Réunion a signé un contrat pluri-annuel d’objectifs, de moyens et de performances avec La Région Réunion, "marquant une étape significative dans notre parcours", note le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.

"Il nous faut reconquérir des terres agricoles pour mener de front production cannière et vivrière, dans le cadre de notre schéma d’aménagement du territoire", a déclaré Jean-Pierre Chabriat, conseiller régional en charge de l'enseignement supérieur, de la recherche et de la transition énergétique à la Région Réunion.

Des innovations qui pourront aller de pair, avec la réduction de la dépendance aux intrants dans une logique d'économie circulaire, et le développement d'unités de transformation de certains produits agricoles.

- Viser la souveraineté alimentaire d’ici 2030 -

"L’outre-mer est à l’avant-garde d’enjeux d’actualité qui nous concernent toutes et tous : souveraineté alimentaire, atténuation et adaptation au changement climatique, préservation de la biodiversité et de la santé dans une démarche One Health, mais aussi réduction des pesticides, grâce à l’agroécologie. Sur tous ces sujets, le Cirad accompagne les territoires ultramarins depuis de nombreuses années avec des résultats qui nous confortent dans nos choix et nous poussent à aller encore plus loin dans les grandes transitions qui s’imposent", a déclaré Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad, à l’ouverture de ces rencontres.

La feuille de route, dont la construction démarre à travers cette rencontre, sera dévoilée au Salon international de l’agriculture 2024.

Mais d'ores et déjà, l'objectif est inscrit : viser la souveraineté alimentaire d’ici 2030.

À La Réunion, 70% des besoins en matière de fruits et légumes est satisfaite. En Guyane et à Mayotte, c'est près de 85 % et environ 40-45 % en Guadeloupe et en Martinique.

Dans le domaine animal, la Guyane et la Réunion ont les élevages bovins les plus développés (20 % des besoins couverts), et la Réunion arrive en tête avec la production de volaille de chair qui couvre 35 % des besoins. 

Au total, on compte plus de 26.500 exploitations, dont une centaine en bio aux Antilles-Guyane et plus de 350 à La Réunion.

L’autosuffisance est-elle atteignable sur ces territoires soumis à de fortes contraintes, très dépendants des intrants agricoles ? "C’est en tout cas l’objectif de l’ensemble des collectivités et du plan autonomie alimentaire 2030 dans les DROM", note le Cirad.

À La Réunion et en Martinique , des expériences d’approvisionnement local et bio des cantines scolaires se développent par ailleurs dans le cadre des Plans Alimentaires Territoriaux, avec l'appui du Cirad.

- Protéger et valoriser une biodiversité exceptionnelle -

L’Outre-mer abrite 80 % de la biodiversité française, dont 4 espèces endémiques sur 5 des territoires français.

À travers ses recherches, le Cirad accompagne les gestionnaires de cet environnement exceptionnel, comme le Parc national de la Réunion, dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, ou encore l’ONF dans la gestion des forêts naturelles et les plantations de bois d’œuvre en Guyane.

Le Cirad contribue aussi à inventorier la diversité biologique et à conserver la biodiversité cultivée à travers de nombreuses collections de plantes comestibles regroupées au sein de Centres de ressources biologiques. "Ces collections permettent de retrouver des variétés utilisées par le passé ou d'en créer de nouvelles, résistantes ou tolérantes à certaines maladies. La connaissance de cette diversité facilite également la reconnaissance de races animales locales comme par exemple à la Réunion ou à Mayotte."

À la Réunion, des essais pilotes, menés en collaboration avec le Cirad, l’Armeflhor et le lycée agricole de Saint-Paul dans le cadre du projet STOP, montrent aussi que la réduction des pesticides est possible, grâce à des pratiques d’agroécologie, même s’il reste encore du chemin à parcourir pour changer d’échelle. Les essais de biocontrôle prennent de l'ampleur aussi à la Réunion et dans l’océan Indien et ont donné lieu à un dispositif en partenariat sur cette thématique.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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