La CCIR cherche des mesures pérennes

Les transporteurs de voyageurs démunis face aux refus de renouvellement d'assurance des compagnies

  • Publié le 15 octobre 2024 à 11:45
  • Actualisé le 15 octobre 2024 à 15:23

Ce lundi 14 octobre 2024, une réunion s'est déroulée au siège de la CCIR entre entreprises de transport de voyageurs et chambre de commerce et de l'industrie pour exposer les difficultés majeurs des transporteurs. Une fois de plus cette année, les compagnies d'assurance refusent de renouveler l'assurance des transporteurs de voyageurs (bus scolaires, cars...), ce qui pose un réel problème pour ces derniers dont l'assurance arrive à échéance à la fin de l'année. À l'issue de cette réunion, la décision a été prise d'envoyer un courrier à la fédération des assurances, en copie au service de l'État pour qu'il y ait une véritable action de prise et ne pas laisser les transporteurs livrés à eux-même (Photo : sly/www.imazpress.com)

Réunis dans l'amphithéâtre, les transporteurs prennent un à un la parole face au président de la chambre. "Aujourd'hui nous faisons face à un problème majeur puisque les assurances ne veulent plus renouveler notre couverture d'assurance. Sachant que la fin de nos assurances arrive à terme à la fin de l'année, il faut trouver une solution", explique un des transporteurs de voyageurs.

En réponse à cela, une première proposition est soumise par la CCI : "il ne faut pas voir le bureau central des tarifications comme étant une situation de dernier recours mais plutôt comme une opportunité de rebondir", affirme la chargée de mission de la CCI. Elle ajoute "l'année dernière c'est grâce à ce dispositif que beaucoup de transporteurs ont pu se faire assurer".

Pour rappel, "le BCT est une autorité administrative qui est chargée de mettre en place une assurance obligatoire et notamment pour répondre à la responsabilité civile. Son rôle est surtout de pouvoir couvrir l'entreprise en cas de refus de l'assureur de La Réunion", précise la chargée de mission.

Une fausse bonne idée selon Bruno Fontaine de la fédération nationale des transporteurs de voyageurs à La Réunion : "bien sûr que le BCT a fini par trouver une assurance pour nous mais à quel prix ? Souvent c'est entre 50% et 70% plus cher qu'une assurance classique". Aucun professionnel ne veut de cette mesure, dont il faut recommencer les démarches chaque année.

"On a encore deux mois pour travailler et trouver des solutions. De mon côté je suis confiant que si l'État sensibilise aussi les acteurs et s'intéresse au débat, des solutions pourront être trouvées", assure Bruno Fontaine.

"La vraie problématique c'est qu'il y ait un risque d'inflation très important des polices d'assurance des transporteurs de voyageurs et que certaines sociétés ne pourront pas aboutir à cela", s'inquiète ce dernier. Ce qui entraînera une réaction à la chaîne : "si les transporteurs ne peuvent pas se payer les assurances, ils ne peuvent donc pas poursuivre leur métier". Regardez 

- La sinistralité des transporteurs un débat sans réponse -

"Les compagnies d'assurance sont réticentes à couvrir les routiers par rapport au degré de sinistralité trop important. Mais quel est-il ? Nous n'avons pas de réponses à cette question", avoue Pierrick Robert.

"Il faudrait déjà pouvoir le déterminer, si c'est à l'échelle locale, des Outre-mers ou bien au national pour peut-être prouver que cela ne nous touche pas personnellement", souligne le président. Il ajoute : "Dans un deuxième temps, il faut faire la distinction entre les différents routiers. Comme le disait un des concernés : ce sont les innocents qui payent pour les coupables, et ça c'est injuste", souligne le président.

Pour le moment, le bruit court chez les transporteurs que seule une assurance Canadienne serait encore d'accord pour assurer les routiers péi à défaut d'autres compagnies nationales qui verraient La Réunion comme un petit territoire qui ne serait pas rentable.

- À la recherche d'une solution pérenne -

"En réunissant ce soir les services de la préfecture, les transporteurs à la CCI pour un temps d'échange pour que nous puissions apporter une solution pérenne et qu'ils ne soient pas obligés chaque année d'aller faire des démarches auprès du BCT pour avoir une police d'assurance", expose le président.

Ce dernier se questionne : "le BCT n'est qu'une solution de secours à mon sens parce que le transporteur trouvera une assurance, mais à quel prix et dans quelles conditions ? Et qui couvrira quel type de sinistre ? Alors qu'ils ont besoin d'un taux de couverture assez fort comprenant les dommages corporels et matériels qui coûtent très cher à l'achat".

Finalement au bout de cette discussion : "nous comptons véritablement faire un courrier adressé à la fédération des assurances en copie au service de l'État pour que derrière il y ait une réaction et que les transporteurs puissent être accompagnés par une solution pérenne", assure Pierrick Robert. Regardez



Une future réunion entre transporteurs de voyageurs et assureurs est programmée, mais aucune date n'est arrêtée pour le moment.

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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