Demi-finale du championnat de La Réunion

Le Port : lo bann moringèr i rant dann ron

  • Publié le 21 juillet 2024 à 17:55
  • Actualisé le 21 juillet 2024 à 18:01

Le moringue, art de combat réunionnais, est encore bien vivace à La Réunion. Ce sport mêlant danse, gymnastique et combat ayant été remis au goût du jour dans les années 80, continue à faire son bout de chemin. En effet, ce dimanche 21 juillet 2024 a lieu la demi-finale de moringue au gymnase Cotur sur la commune du Port. Compétition au cours de laquelle deux finalistes vont se départager pour accéder à la finale. L'association Somans et le comité Réunionnais de moringue étant présents, c'est l'occasion pour les plus curieux de s'essayer au moringue entre deux combats (Photo : sly/www.imazpress.com)

"Les face à face vont se décider directement le jour même, car il faut prendre en compte les absents et les catégories d’âge et de poids des combattants. On ne peut pas faire combattre deux moringèr qui ont plus de 30 kilos de différence", explique Johnny Lagarrigue du comité Réunionnais de moringue.

Tous vêtus de blanc – la couleur que portaient les esclaves premiers pratiquants du moringue – les combattants entreront dans le rond pour assurer leur place en finale.

Au total : les six clubs de moringue vont présenter une douzaine de jeunes licenciés confirmés pour des combats qui se dérouleront sur la journée. D’autres participants, des débutants cette fois-ci, participeront à leur premier galo moringue – une initiation à l’art de ce combat rythmique qui n’entre pas dans le cadre des championnats.

Au programme : 

- Une tradition qui a traversé l’oubli -

Et pourtant, même si les esclaves avaient l’occasion de pratiquer le moringue, on oublie presque que ce patrimoine a été effacé des mémoires pendant une bonne période de l’histoire de l’île dans les années 1940 / 1950.

Né sur l’île à la période coloniale, cet art du combat représentait un loisir pour les esclaves d’origines africaines et malgaches qui s’y adonnaient avec plaisir.

Mais chez les colons et les créoles de couleur, le son de cloche était tout autre : cette parade était perçue comme dégradante - ces derniers pouvant être déchus de leur statut social en cas de participation.

Un rejet de ces traditions dont les causes restent jusque lors inconnues.

- Un travail de transmission de savoir -

Il faudra attendre entre 20 et 30 ans plus tard pour que le moringue réapparaisse. Ce second souffle donné par l’action du PCR, va permettre de démocratiser cette pratique au même titre que leur combat mené pour le maloya.

C’est en 1992 que Sudel Fuma et Jean-René Dreinaza, dans une optique de conservation de la mémoire et transmission du savoir, vont travailler main dans la main pour raviver la connaissance sur cet art de l’expression du corps.

Le moringue renaît sous un nouveau jour : Jean-René Dreinaza, ancien champion de boxe française, modifie certaines règles pour que cette pratique considérée comme un simple combat de rue, devienne un art du combat destiné tout particulièrement aux enfants.

Musique, acrobaties et combats : c’est ainsi que l’on peut décrire le moringue, art ancestral de combat à La Réunion. Aujourd’hui encore, ce patrimoine est toujours ancré au sein de la société avec une pratique hissée au niveau professionnel.

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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