Mobilité

Discontinuité territoriale : nou lé pa plis, nou lé pa moin, respekt anou

  • Publié le 31 mars 2023 à 17:06
  • Actualisé le 1 avril 2023 à 06:38

Ce n’est plus une nouvelle pour La Réunion. Isolée, face à la vie chère et à la grande précarité, notre département a tristement l’habitude d’être oublié par l’État. Il n’y a qu’à voir l’aisance avec laquelle notre ministre délégué avoue ne pas être au fait de tous les problématiques de notre insularité. Parmi ces problématiques, l’une est particulièrement importante, la continuité territoriale. Un dispositif inégalitaire entre la métropole et les DOM, comme le souligne avec instance un rapport sénatorial (Photo Aéroport de La Réunion Roland-Garros photo RB imazpress)

Ce jeudi 30 mars 2023, un rapport sénatorial a en effet confirmé ce que tout le monde savait déjà : le gouvernement méprise les Ultra-marins. Alors que depuis des années, l’Etat rechigne à mettre en place une politique efficace de continuité territoriale, allant jusqu’à assurer que cela ne relève pas de ses fonctions, ce rapport d’une centaine de page met en lumière les manquements de ce dernier.

Ce n’est pas la première fois que des élus alertent sur cette situation. Ce qui est cependant inédit, est que l’alerte vient cette fois-ci du Sénat, pas vraiment réputé pour voir d’un bon œil les aides financières.

Si l’Etat met les moyens pour envoyer les jeunes Ultra-marins en Métropole, revenir sur son territoire relève parfois du parcours du combattant, notamment en raison des prix des billets d’avion.

Depuis des années, c’est donc la Région qui s’attèle à trouver des solutions, et donc à consacrer une partie de son budget dans les aides à la mobilité. Budget qui pourrait être utilisé autre part, si le gouvernement acceptait de prendre ses responsabilités. Chose qu’il n’a vraisemblablement pas prévu de faire, aux vues des propos tenus par le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco.

Alors que la situation est qualifié d'alarmante par le rapport sénatorial, le ministre délégué, interrogé lors de sa venue sur l’île sur le rôle de l’État dans la continuité territoriale, avait fait une réponse plutôt étonnante.

"Je ne sais pas ce que ça veut dire la continuité territoire, si vous pouvez me dire que c’est" avait-il lancé sur le plateau d’Antenne Réunion, tout sourire, après avoir répondu un « non » catégorique à une reprise éventuelle de la compétence par l’État. Compétence qui lui revient, que le ministre le veuille ou non.

Ce dernier s’était aussi justifié, lors de sa visite, en assurant qu’en Corse aussi, le conseil régional était en charge de la continuité territoriale. Ce qu’il a oublié de préciser, c’est que ce budget alloué par la Région…provient de fonds versés par l’Etat.

Des fonds qui sont loin d’être anecdotiques : en moyenne, l’aide à la continuité territoriale s’élève en Corse à 257 euros par an et par habitant contre 16 euros pour les outre-mer. Rien que ça.

Lire aussi : Le Sénat alerte sur la "discontinuité territoriale" : 257 euros par habitant pour la Corse, 16 euros pour les Outre-mer

S’il est tout à fait normal que l’Etat intervienne en Corse, il est tout de même curieux qu’un tel écart de budget existe. Car l’île comptabilise environ le même nombre d’habitants que la Guadeloupe ou la Martinique, mais le voyage est bien plus court – et bien moins cher.

Vous n’y comprenez rien ? Nous non plus. Laurent Vergès, député PCR, disait en 1987 en plein bataille pour l’égalité de versement des prestations entre La Réunion et la Métropole, « nou lé pa plis, nou lé pa moin, respekt anou ». Une revendication plus que jamais d’actualité.

Lire aussi - Jean-François Carenco ne sait pas grand-chose et tient à le faire savoir avec beaucoup de suffisance

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2 Commentaires
titi45
titi45
1 an

Nous les enfants bâtards

Alain
Alain
1 an

La on voit que ce site de presse est très à gauche. Et la maire de Saint denis court derrière cette ministre inconnue