[VIDEO] Célébration religieuse et festivités

Dipavali pour aller de l'ombre vers la lumière

  • Publié le 18 novembre 2023 à 12:54

Célébration religieuse, festivités… La Réunion – terre de vivre-ensemble – célèbre ce samedi 18 novembre 2023 le Dipavali, grande fête hindoue. Les Réunionnais afflueront certainement en nombre pour la 34ème fête des lumières . Une édition entre "tradition et modernité". Mais savez-vous vraiment ce qu'est le Dipavali. Savez-vous depuis quand cette célébration religieuse - où l'on va de l'ombre vers la lumière -, est devenue fête à La Réunion ? On vous dit tout… (Photo : www.imazpress.com)

"Le Dipavali – qui signifie "rangée de lumières" en sanskrit - est une célébration hindoue avec deux cultures tamoules à La Réunion", explique Daniel Minienpoullé, vice-président de la fédération tamoule de La Réunion.

Elle est basée sur deux légendes.

"La première venant du Nord avec le retour du couple princier Rama et Sita. Dans le Nord du royaume, le roi décida de mettre un de ses fils comme successeur contre l'avis de la reine", indique Daniel Minienpoullé.

C'est alors que "la femme de chambre de reine lui a suggéré une idée 'souviens-toi que ton mari avais promis d'accepter un de tes désirs'". La reine demanda alors à que son fils Rama et son épouse soient exilés dans la forêt.

"Selon la mythologie, il est dit que la princesse fut enlevée dans la forêt puis transférée à l'actuel Sri Lanka", ajoute le vice-président de la fédération tamoule.

"Grâce à l'aide d'un singe – prénommé Hanuman - qui rameuta ses congénères, la princesse fut libérée." Pour son retour au Nord de l'Inde – soit 3.000 kilomètres – "une rangée de lumière avait été mise sur sa route par les citoyens, contents d'avoir retrouvé leur future reine" relate Daniel Minienpoullé.

Dans le Sud de l'Inde, l'histoire est un peu différente. "On évoque l'incarnation du dieu Vishnou qui va combattre le démon qui trouble la planète terre. Après ce combat, en guise de réjouissance, toutes les femmes ont allumé des lumières, symbole d'une sortie de la période obscure vers une période plus éclairée", raconte le vice-président de la fédération tamoule. Écoutez :

- Le Dipavali, "une renaissance" pour les hindous -

Le lien entre ces deux légendes : la lumière qui brille dans une lampe en terre cuite. "Il y a le symbole de sortir de l'ignorance pour aller vers la connaissance, de sortir de l'obscurité pour aller vers la lumière" note Daniel Minienpoullé.

"Quand on allume la mèche, on brûle nos mauvaises pensées pour aller vers un chemin plus clair" dit-il encore

Une lumière célébrée religieusement par les familles le 12 novembre. Cette journée, pour les Réunionnais de confession hindoue, "c'est comme une renaissance" souligne notre interlocuteur. Il poursuit "la tradition chez nous c'est d'abord d'honorer nos dieux" "Les gens vont tout nettoyer, mettre des habits neufs, aller au temps, prier la déesse de la prospérité Lakshmi et ensuite il y a le partage avec les sucreries et les échanges".

- Le Dipavali... une fête arrivée dans les années 90 à La Réunion -

La lumière célébrée dans les familles, est également un symbole universel dans toutes les croyances. C'est d'ailleurs cette lumière universelle qui rassemble les Réunionnais autour des grandes festivités aux quatre coins de l'île.

Mais saviez-vous que cela fait 34 ans – d'où la 34ème édition – que l'on célèbre de la sorte le Dipavali à La Réunion ? "À La Réunion, cela a été institué en 1989 très exactement avec le premier défilé à Saint-Denis", explique Daniel Minienpoullé.

Mais c'est en 1990 – un an plus tard – que l'association réunionnaise Tamij Sangam, dont le président était Claude Moutou Allaguin – que cela a vraiment pris de l'ampleur du côté de Saint-André.

"Dans le temps le Dipavali n'était pas aussi connue mais le 14 avril l'association a organisé la première manifestation à Saint-Denis. Un défilé sorti du Jardin de l'État jusque vers le Barachois", nous raconte l'un des pères fondateurs de cet événement festif à La Réunion.

Un an après, partis dans l'idée de pérenniser ce défilé, les membres de l'association Tamij Sangam ont cherché une commune prête à les accueillir.

En 1990, Jean-Marie Virapoullé, alors maire de Saint-André, décida de faire sienne cette manifestation.

"Au fur et à mesure ça s'est développé sur plusieurs jours", nous raconte un membre de l'association, qui n'a pas souhaité faire paraître son identité.

Une fête que l'association avait baptisé, "fête de la fraternité". "On faisait le défilé avec des torches, des lampes, des briquets, c'était le défilé de la lumière, se remémore-t-il. "On distribuait des repas, des gâteaux."

- La lumière - symbole de fraternité -

Une fraternité que l'on ressent encore à l'heure actuelle à La Réunion, d'où ce lien entre la "tradition et la modernité", thème de cette 34ème édition.

L'occasion également - en ces moments où plusieurs symboles religieux ont été profanés – "de montrer que ces rites perdurent", note le vice-président de la fédération tamoule. "Cette période de festivité permet aussi de revenir à l'essentiel, au sens profond" dit-il

De quoi prouver une nouvelle fois, à quel point le vivre-ensemble à La Réunion est prédominant.

Retrouvez tout le programme des festivités ici.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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