Pâques, c’est ce dimanche 9 avril. Pâques, synonyme de fête religieuse mais également synonyme de lapins, œufs et autres cloches en chocolat. Cela ne vous aura pas échappé, cette année, les petites douceurs vous coûteront un peu plus cher. De 5 à 10% d’augmentation selon les marques et les magasins. Pour autant, l’augmentation ne freine pas la gourmandise des acheteurs (Photo : sly/www.imazpress.com)
Patrick a deux petits-enfants et pour lui, impossible de passer à côté de la traditionnelle chasse aux œufs. « C’est tellement mignon de les voir chercher leurs trésors dans le jardin », dit-il. Malgré l’inflation, le papy gâteau compte bien faire plaisir les petits avec les œufs et lapins en chocolat.
Devant les vitrines, Martine et sa fille en salivent d’avance. Œufs, lapins, astronautes… elles ne savent quoi choisir. Et même si la gourmandise et l’appel du ventre est fort, le duo mère-fille opte pour une poule en chocolat pour la petite et quelques petits œufs pour les parents. De quoi se faire plaisir, sans pour autant trop dépenser.
- Les artisans chocolatiers, frappés par la hausse des coûts des matières premières -
Pour faire plaisir à leur clientèle, certains professionnels ont décidé de sacrifier leurs marges. D’autres n’ont eu d’autre choix que de répercuter la hausse des coûts de la matière première sur le prix d’achat de leurs douceurs chocolatées.
C’est notamment le cas à la boulangerie-pâtisserie de la Plaine. « La matière première a pris 30% à l’achat. Nous utilisons du chocolat de qualité et cela a un coût très important à l’heure d’aujourd’hui », confie Laurence Grondin, responsable. « Ensuite, s’ajoutent les frais de transport qui ont presque doublé », dit-elle.
À cela, il ne faut bien sûr pas oublier la main-d’œuvre, « les pâtissiers, chocolatiers qui réalisent les moulages, mais aussi les vendeuses qui préparent les emballages et assurent le service ». « N’oublions pas que le Smic a été augmenté plusieurs fois l’année dernière et cela a un impact », ajoute la responsable.
Une responsable qui espère quand même que les ventes se feront. « Nous ne savons pas à quoi nous attendre cette année. Avec l’inflation de toutes les denrées alimentaires et tous les autres frais que les Réunionnais subissent, nous espérons qu’ils seront présents chez nous en ce week-end de Pâques », note Laurence Grondin.
« Si l’inflation continue dans cette lancée, nous serons obligés de revoir nos tarifs », s’inquiète la responsable de la boulangerie-pâtisserie de la Plaine. « Et qui sera présent pour acheter nos produits ? », se questionne-t-elle. « Nous ne pouvons plus vendre à perte car cela impactera notre petite société familiale », conclut Laurence Grondin.
- Le chocolat frappé par l’inflation -
Si le prix des chocolats augmente, la hausse attendue reste plus faible que pour le reste des aliments qui ont pris 0,8 % en février 2023, mais surtout 7,2% sur un an selon les chiffres de l’Insee.
Il n’y a qu’à regarder dans les catalogues des grandes enseignes de l’île. Certains lapins bleus d’une grande marque avec des surprises à l’intérieur frôlent les 6 euros, pour les petits œufs en sachet on peut attendre les 4 euros.
Dans les catalogues, difficile de trouver des prix en-dessous de trois euros. Même le petit lapin d’or coûte 5,89 euros.
La palme revient même à l’œuf géant d'une marque locale, affiché dans une enseigne à 14,25 euros.
Comment expliquer de telles augmentations sur les confiseries préférées des Français ? Par les coûts de production plus élevée d’abord. La fabrication de chocolat est très gourmande en gaz et en électricité. Mais aussi par les ingrédients : plus 56% sur un an pour le sucre par exemple.
De nouvelles négociations sont actuellement en cours, pour fixer les prix des chocolats de Noël. Mais avec l'inflation que l'on connaît aujourd'hui, il n'est pas insensé de parier sur une hausse importante à ce moment-là.
Pour profiter de chocolat à un prix abordable, il faudra donc attendre Pâques 2024.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com