Quatre mineurs suspectés d'être impliqués dans le décès d'une jeune femme de 25 ans, qui a reçu un galet depuis le pont de la Rivière des Galets au Port le 30 septembre 2023, ont été déférés au tribunal ce vendredi. Après avoir été présentés au juge d'instruction, les faits ont été requalifiés de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" pour deux des mineurs, qui ont été placés en détention provisoire. Ils ont aussi été mis en examen pour violences ayant entraîné une Incapacité temporaire de travail inférieure à 8 jours sur 8 victimes, en réunion, avec arme, et préméditation, et pour dégradations en réunion d’un bien destiné à l’utilité publique. Les deux autres ont été mis en examen pour "abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit", et ont été placés sous contrôle judiciaire (Photo
Interpellés tôt mercredi matin, cinq mineurs âgés de 14 et 15 ans ont passé 48 heures en garde à vue. L'un d'entre a vu sa garde à vue levée en fin de journée ce jeudi.
Deux d’entre eux ont été présentés au juge d'instruction pour des mises en examen, initialement pour assassinat et tentatives d’assassinat. Les faits ont été requalifiés par le juge.
Les deux autres mineurs ont été mis en examen pour abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité d'une personne.
Les mis en cause avaient passé deux jours en garde à vue au commissariat Malartic. Ils sont tous assistés par des avocats. "Les quatre mineurs feront l’objet en présence de leurs civilement responsables d’une évaluation de leur situation personnelle et familiale par les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse" avait précisé la procureure Véronique Denizot ce jeudi soir.
Des réquisitions de placement en détention provisoire étaient envisagées pour les deux mineurs les plus impliqués, nés en 2008 : ces deux mineurs présentent des antécédents judiciaires, l’un d’entre eux a fait l’objet de suivi par le juge des enfants sur le lieu de son précédent domicile.
A noter qu'une mesure de garde à vue sur les cinq a été levée ce jeudi, et le mineur concerné a été remis à sa famille, "sa participation aux faits commis sur le pont enjambant la RN1 n’étant pas établie par les investigations menées" a annoncé le parquet.
- Des jeunes "sans repère" -
"Ces jeunes n'ont pas de repère, il y a une permissibilité totale, ce qui fait que les jeunes n'ont plus de limite" a estimé ce jeudi Maitre Georges André Hoarau, qui défend l'un des mis en causes. "C'est inadmissible que les autorités laissent notre société aller à la dérive. Les valeurs, les anciens, les forces de l'ordre, la justice et les êtres humains doivent être respectés. Ces pauvres enfants que je défends avec conviction sont victimes aussi de ce laisser-aller" a-t-il déclaré.
Maitre Fabien Gorce, lui aussi défenseur de l'un des mineurs, a de son côté affirmé jeudi matin : "mon client n'était pas sur les lieux ce soir là, il n'a rien à voir dans cette affaire". Regardez :
Les cinq jeunes ont été interpellés ce mercredi matin, à partir de 6 heures, grâce à "l'ensemble des investigations menées" et à "l’exploitation des divers éléments recueillis" a précisé Véronique Denizot, procureure de Saint-Denis, ce mercredi soir.
Le parquet a par ailleurs rappelé "que les cinq mineurs placés en garde à vue sont présumés innocents, qu’aucune indication ne peut être donnée au public sur leur identité, qu’aucune image les représentant ne peut être diffusée".
Les mesures de garde à vue, d’une durée de 24h, ont été prolongées ce mercredi soir, afin de permettre la poursuite des investigations, d’une nouvelle durée de 24 heures.
Une autopsie du corps de la victime a par ailleurs été réalisée ce jeudi.
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- Une autre personne blessée le même soir -
Pour rappel, samedi 30 septembre 2023 vers 20 h 45, plusieurs personnes ont projeté sur la RN1, depuis le pont du rond-point du Sacré Cœur au Port, sur des véhicules en circulation dans le sens Saint Denis – Saint Paul, plusieurs galets apportés sur place à l’aide d’un chariot de supermarché, également projeté sur la voie de circulation.
Au total, sept véhicules ont été touchés par des tirs de galets, "concernant au moins 9 personnes" indique le parquet. En plus de la jeune mère de famille décédée, une autre personne a été blessée au bras par une pierre ayant traversé le pare-brise, entraînant une incapacité temporaire de travail de 5 jours.
Les autres conducteurs des véhicules touchés ont pu s’arrêter ou ont continué leur route pour se mettre en protection avant de prévenir les forces de l'ordre.
Une enquête avait été ouverte en flagrance et un appel à témoins avait été diffusé dès samedi soir. "Les enquêteurs ont procédé à des constatations techniques (relevé de traces et indices, sur les lieux, dans les véhicules) et à l’exploitation des éléments recueillis, notamment des images de vidéo surveillance à proximité du lieu des faits, aux auditions des personnes victimes et des différents témoins" explique le parquet.
Les forces de l'ordre ont pu rapprocher ces faits à plusieurs plaintes déjà recueillies pour des faits similaires survenus les 23 et 27 septembre 2023, ayant occasionné "des dégradations, des chocs psychologiques, des blessures légères" détaille-t-il.
Le dimanche 1er et le lundi 2 octobre, des missions de sécurisation ont été organisées dans les quartiers les plus proches du lieu des faits.
L’ARAJUFA, association d’aide aux victimes, a aussi été saisie ce lundi, en vue d’évaluer les besoins des personnes victimes des faits au cours de la procédure (aide juridique, aide psychologique...)
Les auteurs présumés risquent la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat et tentative d'assassinat, et 10 ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes.
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Un peu facile de toujours mettre ça sur le dos de la société, les parents restent les premiers garants via l’éducation des valeurs et du respect. Auquel cas tous les enfants sont victimes or expliquez-moi pourquoi tous ne se comportent pas ainsi !
On va leurs trouver des excuses ou mettre des filets pour éviter les jets de galets
Quelle est la responsabilité des parents ? Où sont-ils ? C'est eux qu'il faut mette en cause en premier lieu et non pas les autorités ! La société, c'est chacun d'entre nous qui la construit et qui la fait vivre !
« l’un d’entre eux a fait l’objet de suivi par le juge des enfants sur le lieu de son précédent domicile. » heu… ils sont combien comme lui sur l’île? Ils se trouvent où principalement ?