Ce jeudi 5 décembre 2024, les parents et le grand-père du Réunionnais Louqmane Ingar - étudiant en soins infirmiers - et jugé pour association de malfaiteurs terroriste, sont venus témoigner devant la Cour d'assises spéciale de Paris. Il ne fait aucun doute pour eux : leur fils et petit-fils n’a rien à voir avec la mort de Samuel Paty, rapporte Outre-mer La1ère.
Un mois après le début du procès sur l’assassinat du professeur d'histoire-géographie, les proches du Réunionnais ont défilé à la barre pour permettre à la cour de comprendre comment ce jeune étudiant en soins infirmiers a bien pu se retrouver ici.
Sur le banc des accusés où il comparaît libre, c’est tout sauf un islamiste radical qui se présente devant la cour. Louqmane Ingar lance poliment des "bonjours" aux gens qu'il croise. Il sourit gaiement avec ses avocats, rapporte La 1ère.
⚖ Assassinat de Samuel Paty : à l'ouverture du procès, le portrait très élogieux du Réunionnais Louqmane Ingar
— La1ère.fr (@la1ere) November 5, 2024
???? Au deuxième jour d'audience, la cour s'est penchée sur les personnalités et le parcours des accusés
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- "Il n’a rien à voir avec cela, monsieur le président" -
Venus de La Réunion, ses proches dressent un portrait élogieux de leur fils.
"C’est mon seul fils. Je le protège mon fils, je le protège constamment. (...) Louqmane n’a jamais été violent. Il aime la paix, il aime l’union, il aime l’entente", témoigne la mère.
"Il n’a rien à voir avec cela, monsieur le président", a ajouté la maman.
"En tant que père, je suis très fier de Louqmane, du parcours qu’il a accompli, de l’homme qu’il est devenu aujourd’hui", évoque de son côté son père.
Interrogé, le grand-père du jeune homme explique : "il n’a pas été vigilant. Il a rencontré une personne qu’il n’aurait jamais dû rencontrer".
"Si j’avais eu le moindre doute, le moindre soupçon de son implication dans cet assassinat, je n’aurais pas fait les 10,000 km pour témoigner à ce procès", avance-t-il. "Il est incapable de faire ni même d’approuver une chose pareille."
Depuis son arrestation, le jeune a repris ses études et est aujourd'hui en deuxième année de soins infirmiers à La Réunion.
- Une pratique "banale" de la religion au sein de la famille Ingar -
Mais qu'est-ce qui a bien pu faire basculer Louqmane Ingar dans le radicalisme, ses parents ne le savent pas. D'après le média, "la mère, elle, met tout sur le dos de l'innocence liée à la jeunesse. L’enfant ne voit pas les dangers sur internet, il ne voit pas qu’il y a des extrémistes", estime-t-elle.
"La religion, ce n’est pas notre centre d’intérêt. On a une pratique très banale. Ce que la religion nous rapporte, ce sont les valeurs de tolérance", explique la mère.
Les parents ayant, selon la 1ère, longuement expliqué la spécificité réunionnaise du vivre-ensemble. D'après la mère de l'accusé, "là-bas, le contexte des guerres djihadistes et des attentats islamistes résonnent bien différemment que dans l'Hexagone. On est loin de tout cela".
- Louqmane Ingar proche de l'accusé -
Âgé de 18 ans lors de la mort de Samuel Paty, un policier de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) est venu expliquer que Louqmane Ingar était en lien avec le terroriste, Abdoullakh Anzorov, dans un groupe Snapchat.
Sur ce réseau social, ils échangeaient des contenus djihadistes. Ils évoquaient même l'idée de partir faire le djihad en Syrie ou en Afghanistan.
Pour le parquet, "en confortant l’assaillant dans son idéologie, Louqmane Ingar a fait partie de l'engrenage qui a mené à la mort du professeur d'histoire", rapporte La 1ère.
Louqmane Ingar sera interrogé pour la première fois sur les faits qui lui sont reprochés mercredi 11 décembre.
Pour rappel, avant sa mort, Samuel Paty, 47 ans, professeur du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a été la cible d’une intense campagne de cyberharcèlement.
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Que des parents protègent leur fils, quoi de plus normal, mais là... La justice tranchera
Un homme est mort et c'est très grave. Qu'on n'oublie surtout pas.
Avec tous les Ingar qu’il y a à la Réunion, pourquoi ne pas donner les prénoms de la famille ?
Pourquoi avait il ce lien avec ce terroriste ? Il suffit de retrouver tous les échanges écrits sur les réseaux sociaux et son sort sera fixé. Il ne sera ni le premier ni le dernier à la réunion d’être en lien avec ces fanatiques - hélas le destin est souvent tragique!
Ça fricote avec les djihadistes,terroristes et ça n'assume pas, bien sûr. La lâcheté est leur caractéristique principale.
Il a fait partie de l engrenage menant à la mort de ce professeur, qu il assume les échanges sur les réseaux sociaux. Il est jeune maintenant il doit bien savoir choisir sa voie, il a la vie devant lui, aller sur le bon chemin. Mais le passé ne s oublie pas hélas.