Un démantèlement impossible

Au Port les bateaux des migrants sont fermement rivés... au sol

  • Publié le 27 février 2023 à 10:31
  • Actualisé le 27 février 2023 à 15:38

Ce mercredi 8 février 2023, un navire de migrants sri-lankais a accosté au Port-Ouest de La Réunion, avec 18 personnes à son bord. Après les premières vérifications d’usage, les personnes quittent le port pour être placés en zone d’attente. Le navire avec lequel ils sont arrivés est lui retiré de l’eau, rejoignant les bateaux de migrants déjà stockés sur la terre ferme au port depuis l’arrivée des premiers sri-lankais sur notre île. (Photo Navire Sri-Lankais au Port photo RB imazpress)

Ils sont stockés là, sur une parcelle du Grand Port maritime, non loin de la darse. Une dizaine de navires de pêche sri-lankais, immatriculés « IMULA » Des navires fragiles et pour lesquelles on se demande même comment ils ont pu arriver jusqu’ici.

Stockés au rythme des arrivés de migrants sri-lankais, ils sont là, tels des morceaux d’histoire sur l’immigration… sans passagers ni propriétaires. Depuis, ces navires restent figés, sans être démantelés.

- Des navires en attente -

Ces navires de migrants sri-lankais sont stationnés au Grand Port maritime. Ils sont entreposés de sorte qu’ils ne gênent pas l’activité du port. Mais qu’en est-il de l’avenir de ces navires ?

« Notre rôle est de les stocker mais seuls les services de l’État peuvent décider de l’avenir de ces bateaux », explique le Grand Port maritime.
Seul un a pu repartir vers le Sri-Lanka, une fois son propriétaire identifié par les agents de la Direction de la mer sud océan Indien (DMSOI). Un autre navire a été victime d’un incendie.

Le propriétaire du bateau renvoyé au Sri Lanka a dû débourser d’énormes sommes pour remettre en service son navire. « Il a dû réinvestir dans des outils pour la navigation, remettre en état son moteur » note le Grand Port maritime.

Pour les autres, des investigations de la DMSOI sont en cours pour tenter de retrouver les propriétaires. Un vaste travail qui peut prendre des mois avant d’aboutir… ou pas. Si le navire reste sans propriétaire - après des démarches juridiques -, la déchéance de propriété est notifié. C’est alors là que l’État pourra donner l’autorisation ou non de les détruire ou de les vendre.

Pour l’heure, une dizaine sont en attente car il y a de la place… mais jusqu’à quand ? « Sur notre terrain on peut mettre une quinzaine de bateaux mais après, se posera la question », indique Gilles Ham-Chou-Chong, directeur général adjoint du Grand Port. « Il faut trouver une manière de les éliminer », ajoute-t-il.

Lire aussi - Chaque arrivée de migrants sri-lankais met sous pression les services de l'État

- À quand une filière de déconstruction à La Réunion ? -

Mais impossible pour le Grand Port comme pour l’État de les démanteler. « Cela soulève un point très général sur la filière des déchets car on s’aperçoit qu’à La Réunion, il n’existe pas de filière de déconstruction de navire », met en avant Gilles Ham-Chou-Chong.

Le Grand Port maritime, le TCO et le gestionnaire du port de plaisance de Saint-Pierre sont tous confrontés à ce problème. « Navires de plaisance, navires abandonnés, épaves qui s’accumulent, le sujet va au-delà des navires des sri-lankais », ajoute le directeur général adjoint du Grand Port.

Des navires qu’il faudrait dépolluer et déconstruire.

Une voie est possible. Elle devrait d’ailleurs être en phase de test dans les prochains mois à La Réunion. Et ce, avec la contribution de l’éco-organisme APER (Association pour la plaisance éco-responsable). « Il y a des pourparlers en cours pour faire un premier test sur la zone de carénage du port de plaisance », explique François Hazard, directeur de la régie du port de plaisance du TCO.

« On va essayer de trouver une manière de faire cela de façon pérenne à La Réunion », ajoute-t-il.

Pour le moment, si cela se concrétise, dix navires entreposés au port de plaisance géré par le TCO feraient l’objet du test.

Le démantèlement test se fera en plusieurs étapes. « On commence par nettoyer d’abord l’intérieur du bateau, enlever les moteurs et la tuyauterie », explique François Hazard. « L'acier, la ferraille et les métaux précieux pourront être revendus. Le reste, est découpé puis envoyé dans une filière de traitement des déchets non dangereux" ajoute-t-il.

Il faut environ quinze jours pour démanteler un navire. Si le test s’avère concluant, l’entreprise en charge du démantèlement des navires aura besoin d’un terrain pour installer une filière pérenne.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
6 Commentaires
pascal
pascal
1 an

pour le rédacteur : Bien la réactivité!

pascal
pascal
1 an

il n'y a que ça qui vous choque? pas ça? "Le propriétaire du bateau renvoyer ..." ça ressemble beaucoup à "Omar m'a tuer".

Jean Mallac
Jean Mallac
1 an

Arrêtez de couler des merdes dans l'océan. On s'en fout des plongeurs-geuses. L'association Nautilus avait il y a quelques temps voulu couler la Jeanne d'arc dans la baie de St Paul. Il a fallu ferailler dur pour éviter une telle catastrophe. Et bizarrement nos excités ecolo-gauchistes étaient inaudibles sur le sujet à l'époque.

Daniel
Daniel
1 an

"Un démantèlement qui, si le test pas toutes les épreuves, se fera en plusieurs étapes. "pas" ? passe ? Journaliste, c'est définitivement un métier...

Templier974
Templier974
1 an

Pourquoi ne pas les couler pour en faire des sites sous marins pour nos poissons et nos touristes plongeurs euses.Tout ceci après vérification, amiante, plomb etc dans les peintures. Au faite, combien coûte une mise au sec par rafiot ?Encore nos impôts...

Insoumis
Insoumis
1 an

Tandis que le chef de bureau à la préfecture continue à causer dans le poste de radio alors que les idées foisonnent, le bon sens

Qu'est ce qu'on a ENCORE fait au bon DIEU pour avoir une administration d'Etat hors contrôle, centralisée par des complets idiots à sa tête ?