Transition énergétique

Les énergies renouvelables prennent de plus en plus leur place à La Réunion

  • Publié le 29 août 2023 à 19:00
  • Actualisé le 30 août 2023 à 05:37

L’Observatoire Energie Réunion a présenté ce mercredi 29 août 2023 la dernière édition du Bilan Énergétique de La Réunion (BER). Un travail qui permet le suivi des indicateurs et pose les bases de la stratégie énergétique territoriale. Globalement, les Réunionnais sont plutôt bons élèves sur la consommation d’électricité, un peu moins sur la dépendance aux énergies fossiles mais les énergies renouvelables représentent tout de même 37,7% de la production. Parmi les autres sujets abordés l'évolution de la voiture électrique sur l'île ou encore le développement du parc photovoltaïque. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Le Bilan Énergétique de La Réunion permet à travers l'observation des pratiques de mesurer l’impact des consommations
énergétiques sur la société de demain. Les données récoltées servent à adapter au mieux les stratégies pour les prochaines années pour réaliser plusieurs objectifs fixés.

Parmi ces objectifs, tendre vers l’autonomie énergétique, avoir un mix électrique intégrant les énergies renouvelables, developper la maîtrise de la demande en électricité (ce qui n’est pas consommé n’est pas produit) ou encore diminuer la consommation de carburant dans le secteur du transport routier. Certains sont en bonne voie d'autres pas vraiment.

- Bons élèves -

La consommation électrique est en augmentation d’à peine 0,5% en 2022 par rapport à 2021 pour 7.550 clients supplémentaires.

"C’est une bonne nouvelle. On parle d’une stabilisation alors qu’il y a une augmentation des clients" exprime Jean-Pierre Chabriat, conseiller régional. 

À domicile, cette stabilité est rendue possible par la maîtrise de la demande mais aussi les conseils pour consommer moins auprès des réunionnais ont précisé les experts. Également ont été évoqué les actions concernant les brasseurs d’air et les chauffe-eau solaires qui ont généré à eux deux le plus d’économie.

Aujourd’hui, 85% des résidences principales à La Réunion sont équipées d’un chauffe eau solaire. Près de 198.300 ont été posés en 2022 soit une augmentation de 4,4% par rapport à 2021.

En tout, 80% de la consommation électrique a été évitée sur le résidentiel en 2022.

18% a aussi été évité du côté du tertiaire et de l’industrie grâce à des actions de sensibilisation à la gestion de la consommation.

- Développement des énergies renouvelables - 

La production régionale provenant des énergies renouvelables a atteint 37,7% en 2022 contre 28,2% en 2021.

Grâce à une pluviométrie qui a augmenté de 21% entre 2021 et 2022, l’hydraulique se place en première énergie renouvelable locale ayant un fort impact. Vient ensuite le photovoltaïque qui connaît une forte croissance des installations résidentielles (+25% entre 2020 et 2022 de puissance installée).

Cependant concernant les centrales photovoltaïques de grande puissance, la dynamique d’installation est ralentie du fait de la difficulté de mise en œuvre des projets.

"Le photovoltaïque est un projet phare. Nous allons poursuivre les installations avec 5.000 installations résidentielles prévue dans l’année" a développé Jean-Pierre Chabriat.

- Toujours une importante dépendance aux énergies fossiles -

À La Réunion, plus de 60% de l’électricité produite provient encore des énergies fossiles. De plus, l'île est dépendante aux énergies fossiles importées à hauteur de 85,8%. Un chiffre qui ne bouge pas vraiment depuis 2005.

Les ressources locales que sont la biomasses (bagasse, biogaz, bio éthanol), le soleil (solaire thermique et photovoltaïque), l’eau (hydraulique), la récupération (huiles usagées) et le vent (éolien) correspondent seulement à 14,2% des ressources totales utilisées pour permettre de produire de l’énergie sur le territoire.

Les énergies fossiles permettent donc de produire une part de l’électricité mais surtout de circuler.

"La mobilité avec le véhicule thermique, le bateau et l’avion influence énormément ce taux d’importation d’énergies fossiles" révèle Jean-Pierre Chabriat.

Évidement, les véhicules thermiques restent en tête de liste avec 66% de la consommation de carburants dans le secteur du transport suivi du transport aérien avec 31%.  De plus en plus de voitures arrivent sur l’île avec une poursuite de la croissance des nouvelles immatriculations et pour l’aérien, la situation est redevenue celle de 2019 avant l’arrivée du Covid.

Ces résultats sont la cause d’une grande partie des émissions de CO2 liées à la combustion de produits énergétiques à La Réunion et constituent un frein pour atteindre les objectifs de transition et d’autonomie énergétique. Face à ces constatations, des solutions ont été envisagées.

- Poursuite des efforts -

À horizon 2030, il faudra tendre vers l'objectif d'autonomie énergétique dans les départements d’outre mer. Un défi qui paraît impossible à relever quand on repense au 85,8% de dépendance aux énergies fossiles importées. Et le gros point noir reste les transports. "Il faut faire les choses pour prendre une nouvelle voie" a lancé Jean-Pierre Chabriat.

À ses côtés, Philippe Grammont de la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL). "C’est un objectif qu'on atteindra en plusieurs étapes. La première c'est la decarbonation de l’énergie" a-t-il soutenu.

Pour décarboner l'énergie, la conversion de la centrale de Bois Rouge et de l'usine du Gol est prévue d'ici l'année prochaine. On y passera du charbon aux pellets de bois (biomasse solide), une énergie renouvelable.

Il faudra également faire un gros travail sur le routier. Pour cela, de la sensibilisation sur une utilisation plus raisonnée de la voiture et l'étude des résultats des états généraux de la mobilités.

Une stratégie de production de l’hydrogène à La Réunion principalement dédié aux transports lourds, avec dans un premier temps camions, autobus et autocars est également en cours d'écriture pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.

"La question est comment on va produire l'hydrogène. Si on produit avec de l’énergie carbone ce n’est pas la bonne option et c’est même pire que tout. C'est pourquoi avec la présidente de Région nous voulons une accélération puissante sur la question de l’éolien off-shore pour la production de l’hydrogène" a expliqué Jean-Pierre Chabriat.

A noter également le développement de l’électrique avec 33% des véhicules neufs immatriculés en 2022 qui sont des véhicules électriques, hybrides et hybrides non rechargeables. Les voitures électriques sont passées de 2.402 en 2021 à 4.663 en 2022.

Cependant en 2023, la programmation pluriannuelle de l'energie (PPE), outil de pilotage de la politique énergétique du territoire, prévoyait 10.600 véhicules électriques en circulation.

"On a pas les objectifs complétements atteints, jusqu'à 2028 il nous faut rattraper le temps" affirme le représentant de la Région. "On restera sur la trajectoire de la souveraineté énergétique en favorisant les énergies renouvelables locales (notamment avec le photovoltaïque) tout en assurant la sûreté du système électrique" a-t-il conclu.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Antipode
Antipode
1 an

La transition aurait dû avoir lieu il y a 50 ans, faisant de l'île un modèle du genre ; c'est maintenant impossible et trop tard ; les mentalités ne changeront plus sinon sous la contrainte qu'est en train d'imposer la fin des ressources fossiles faciles et à profusion, le réchauffement climatique, la diminution drastique des récoltes dans le monde, avec pour conséquence l'accélération des cycles pandémies, famines, migrations, guerres... ; courage, ça va faire mal, pour peu qu'on puisse encore espérer aller mieux avec des branquignoles que nous mettons au pouvoir ! !

Han
Han
1 an

Ce qu'il faudrait pour être encore,
moins dépendant ,la vulgarisation des photovoltaïques pour tous, en vente dans les magasins de bricolage et les grandes enseignes,ces panneaux prêt à fonctionner sans l' intervention d une entreprise, et même subventionnés par nos collectivités comme cela se fait dans l hexagone.