Rassemblement de soutien au Port

Bombardé, assiégé, affamé, Gaza agonise sous les yeux du monde

  • Publié le 12 avril 2024 à 05:58
  • Actualisé le 12 avril 2024 à 06:00

7 octobre 2023… Voilà six mois que la guerre entre l'Israël et la Palestine fait rage. Six mois où le nombre de morts n'a cessé de s'alourdir. Six mois où les demandes de cessez-le-feu se sont succédées. Six mois que Gaza, bombardé, assiégé et affamé agonise sous les yeux du monde. Plus de 30.000 personnes ont déjà été tuées. Ce samedi 13 avril 2024, au Port, une nouvelle fois le collectif Réunion Palestine appelle au soutien du peuple palestinien. Le rassemblement est prévu à 14 heures sur la place des Cheminots (Photo AFP)

"Nous continuons d'exiger le respect des droits du peuple palestinien en demandant un cessez-le-feu immédiat et permanente, un accès total pour l'aide humanitaire et le personnel des organisations de l'Onu ainsi que l'arrêt du génocide en cours", lance le le collectif Réunion Palestine.

Une mobilisation pour "renouveler notre soutien au peuple palestinien et notre indignation quant à l'indifférence de nos dirigeants sur leur sort". 

"Il est primordial de continuer à descendre dans la rue et de porter les voix des Palestiniens et des peuples colonisés", ajoute le collectif.

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- Des bombardements meurtriers sur Gaza, au premier jour de l'Aïd el-Fitr -

Six mois après le début de la guerre entre la Palestine et Israël, les Gazaouis ont fêté l'Aïd sous les bombes alors qu'Israël maintient son projet d'offensive terrestre sur la ville de Rafah.

Malgré des appels de plus en plus pressants à un cessez-le-feu, des frappes israéliennes ont touché mercredi le nord et le centre du territoire palestinien, notamment le camp de Nousseirat, où 14 personnes, dont des enfants, ont été tuées selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Nous avons fait les gâteaux avec des dattes. Il n'y a pas d'ingrédients pour les gâteaux et les sucreries, nous voulons nous réjouir malgré tout le sang, la mort et les bombardements, c'est un Aïd triste et fatigué car ils ont détruit Gaza", a confié à l'AFP Abir Sakik, un homme de 40 ans qui a fui la ville de Gaza pour se réfugier à Rafah, dans le sud du territoire.

Après six mois de guerre, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé ce 10 avril un nouveau bilan de 33.482 personnes tuées dans la bande de Gaza.

Au total, 33.482 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, selon les autorités de santé de l’enclave qui font aussi état de 76.049 blessés. Plus de 13.800 enfants et au moins 8.850 femmes, seraient décédés.

Près de 75.750 personnes auraient été blessées, dont 12.300 enfants.

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- Les enfants, premières victimes de cette guerre -

Selon l'Unicef, plus de 350.000 enfants de moins de 5 ans sont en danger de mort. Toujours selon l’Unicef, 625 000 enfants en âge d’aller à l’école n’ont pas eu une heure de cours depuis le début de la guerre.

Dans la bande de Gaza, il n’y a quasiment plus que des ruines. 300 écoles, collèges, lycées et universités sont inutilisables, soit 92% des écoles de l’enclave palestinienne qui sont hors-service, selon l’Unicef.

Les enfants ont "un cerveau qui fonctionne au prisme du traumatisme", explique la pédopsychiatre Audrey McMahon, qui a travaillé à Gaza pour Médecins sans frontières. "Ils ont tout perdu, et ils continuent à être attaqués, et à souffrir de la faim. Les défis auxquels ils font face sont immenses et il leur faudra du temps pour guérir".

L'experte anticipe d'importantes "difficultés de concentration", des expressions de "colère ou d'injustice", et rappelle que la malnutrition affecte le développement cérébral des plus petits.

L'Unicef estime, sur son site internet, que "la bande de Gaza est aujourd'hui l'endroit le plus dangereux au monde pour un enfant". Selon l'organisation, "un million d'enfants est affecté par la guerre" et "au moins 17.000 enfants sont séparés de leurs parents".

-  La France participe à un largage d'aide humanitaire massif sur Gaza -

Après six mois de guerre, Israël a entrouvert l'accès à l'aide humanitaire.

La France a d'ailleurs entamé des livraisons d'aide. "Avec la Jordanie et d'autres partenaires, l'opération aérienne a permis d'acheminer plus de 110 tonnes de fret. L'effort se poursuit", a déclaré Emmanuel Macron.

Il s’agit de "la plus grosse opération du genre à laquelle la France ait participé à ce jour", a indiqué l’état-major.

Ce mardi 9 avril, dans la bande de Gaza, 468 camions sont entrés. C'est le nombre le plus élevé en une journée depuis le début de la guerre. "Nous assistons à un changement radical qui, nous l’espérons, se poursuivra et s’étendra", a déclaré la cheffe de l’Agence américaine pour le développement international Samantha Power, appelant toutefois Israël à laisser entrer plus de 500 camions par jour.

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- Un "cessez-le-feu" immédiat -

Le président des États-Unis, Joe Biden a assuré que le Hamas devait "avancer" sur la proposition qui lui a été soumise de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et l’accord sur les otages retenus dans le territoire palestinien.

"La balle est dans le camp du Hamas, il faut qu’ils avancent sur la proposition qui leur a été faite", a dit le président américain lors d’une conférence de presse conjointe avec le premier ministre japonais Fumio Kishida.

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Les présidents français et égyptien ainsi que le roi de Jordanie ont eux aussi appelé à "un cessez-le-feu immédiat à Gaza" dans une tribune publiée dans le journal Le Monde. "La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu’elle entraîne doivent cesser immédiatement", estiment les trois dirigeants qui appellent de leurs vœux "une solution à deux États", "seule option crédible pour garantir paix et sécurité pour tous et faire en sorte que ni les Israéliens ni les Palestiniens n’aient à revivre les horreurs qui les ont frappés depuis les attentats du 7 octobre 2023".

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, lui aussi, ne cesse d'appeler à un cessez-le-feu immédiat. Son adjointe, la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed a estimé mardi que "nous devons faire quelque chose et vite [...] Des milliers d'enfants continuent à perdre leur vie, à vivre amputés. Et des centaines de personnes attendent de rentrer chez elles, les otages".

Le gouvernement israélien devait d'ailleurs répondre mercredi à la justice du pays qui, à la demande d’ONG, l’a enjoint de justifier sa politique humanitaire dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Le 18 mars, cinq ONG ont soumis une pétition à la Cour suprême dans l’espoir que les autorités "respectent leurs obligations de puissance occupante" en fournissant toute l’aide nécessaire à la population civile de la bande de Gaza.

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- Vers la reconnaissance de l'État palestinien -

L’Irlande s’apprête à reconnaître un État palestinien, a affirmé ce mardi 9 avril 2024 son chef de la diplomatie, Micheal Martin. "Ne doutez pas que la reconnaissance d’un État palestinien aura lieu", a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d’un discours devant le Parlement. Il a ensuite déclaré au site d’informations irlandais The Journal que la proposition formelle sera faite "dans les prochaines semaines".

Il a indiqué avoir discuté de cette reconnaissance avec d’autres pays impliqués dans des initiatives de paix au cours des six derniers mois.

L’Australie a également laissé entendre qu’elle pourrait reconnaître formellement un État palestinien. La ministre des Affaires étrangères Penny Wong a déclaré que cette reconnaissance pourrait aider à faire repartir un processus de paix à l’arrêt et à contrer les forces extrémistes au Proche-Orient.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez estime devant les députés que la reconnaissance d'un Etat palestinien est "dans l'intérêt géopolitique de l'Europe".

Réaffirmant que l'Espagne est "prête" à le faire mais sans donner de date, Pedro Sánchez juge par ailleurs que la "réponse absolument disproportionnée" du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à "l'attaque terroriste du Hamas" le 7 octobre menace "de déstabiliser le Moyen-Orient et en conséquence le monde entier".

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Hypocrites
Hypocrites
6 mois

Il faut détruire le Monde pour la Gloire de l'Amérique, d'Israèl et de l'Europe

LUTTE OUVRIERE
LUTTE OUVRIERE
6 mois

GAZA : LES MASSACREURS ET CEUX QUI LES ARMENT

Pendant que le président américain Biden, et ses diplomates à l’ONU, bavardent à propos d’un cessez-le-feu à Gaza, l’État américain continue d’armer IsraëI.

Ces derniers jours Biden a autorisé le Pentagone à livrer 25 avions de chasse F-35 – les plus modernes – à l’armée de l’air israélienne pour une valeur de 2,5 milliards de dollars. Cette livraison est accompagnée de 500 bombes MK82 de 250 kilos et de 1 800 bombes MK84 de 1 000 kilos. Ce sont des bombes de ce type qui ont détruit des immeubles entiers, le 31 octobre dernier dans le camp de Jabalya, tuant une centaine de réfugiés selon l’ONU.

Un porte-parole du Pentagone a justifié ainsi la livraison de ces armes de destruction massive : « Les États-Unis continuent de procurer l’assistance nécessaire à la sécurité de notre allié Israël qui doit se défendre du Hamas. » En quoi les immeubles de Gaza menacent-ils les Israéliens ? En quoi des avions de chasse et des bombes si lourdes permettent de défendre qui que ce soit contre des terroristes ?

La France contribue elle aussi à l’armement d’Israël, même si c’est dans une bien moindre mesure que les États- Unis, ou que l’Allemagne et l’Italie, respectivement deuxième et troisième fournisseurs d’armes à Israël. Depuis dix ans, la France lui a vendu pour 208 millions d’euros de matériel militaire, comprenant des bombes, des roquettes et des missiles. Le gouvernement français prétend ne pas livrer d’armes utilisées au cours du conflit actuel, mais il a autorisé, fin octobre 2023, la livraison d’au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza.

Sans le soutien et les armes fournies par les puissances impérialistes, l’État israélien n’aurait pas eu les moyens de mener six mois de bombardements intensifs et de se livrer au massacre de plus de 33 000 Palestiniens de Gaza.

Marie anne
Marie anne
6 mois

On récolte ce qu'on a semé,c'est dommage pour la population innocente qui subit ,mais leurs dirigeants terroristes,sont à l' origine de ce qui devait arriver,tout comme Poutine et le dirigeant nord coréen.