Dispositif Orsec

Chikungunya : la circulation du virus s'intensifie, risque d'épidémie à La Réunion

  • Publié le 18 décembre 2024 à 09:53
  • Actualisé le 18 décembre 2024 à 09:58

53 cas de chikungunya ont été signalés à l’ARS La Réunion depuis août 2024. La majorité de ces cas a été recensée dans le sud de l’île. Compte tenu de l’évolution de la situation et du risque d’épidémie dans les prochaines semaines, Gérard Cotellon, directeur général de l’ARS, en accord avec le préfet Patrice Latron, a décidé d’activer le niveau 2B du dispositif Orsec de lutte contre les arboviroses qui correspond à une "intensification de la circulation virale autochtone et risque d’évolution en épidémie" (Photo : www.imazpress.com)

Ce niveau correspond notamment à un renforcement des actions de salubrité publique et des actions partenariales avec les communes et intercommunalités. Notamment :

• actions de salubrité et entretiens des espaces publics et privés (vid’ fond de cours, élagage, ramassage intensifié des déchets...),
• sensibilisation et mobilisation de la population, actions de traitement ;

- L’identification de renforts mobilisables en situation épidémique pour des actions de lutte contre les gîtes larvaires et de traitement, la préparation de leur mobilisation éventuelle ;
- Le renforcement de l’information des professionnels de santé ;
- La vérification des stocks auprès des pharmaciens ;
- Le renforcement dans les établissements de santé et médico-sociaux des actions de lutte contre les moustiques et de protection des usagers et des personnels.

Les équipes de l’ARS, en lien avec les services communaux, poursuivent quotidiennement leurs interventions de sensibilisation et de démoustication dans les quartiers concernés.

Les conditions météorologiques actuelles particulièrement propices à la prolifération des moustiques, renforcent l’urgence d’agir : l’engagement de chacun est essentiel pour éviter une épidémie de chikungunya alors même que la dengue continue à circuler dans l’île.

- 53 cas de chikungunya à La Réunion -

Parmi les 53 cas de chikungunya recensés, quatre regroupements de cas (foyers) sont actuellement actifs :

• sur la commune de l’Etang-Salé dans le quartier ravine Sheunon (27 cas),
• sur la commune de Saint-Paul, un dans le quartier des Aigrettes (7 cas) et l’autre à l’Ermitage (9 cas),
• sur la commune du Tampon, à l’Ilet de Grand-Bassin,
• un nouveau foyer a émergé sur la Ligne 400 situé sur les communes du Tampon et de Saint-Pierre.

Plusieurs cas isolés ont également été identifiés sur les communes de Saint-Pierre, du Tampon, de Saint-Louis lors de la dernière quinzaine.

Le nombre total de cas reste modéré et sans impact sanitaire à ce stade.

Parallèlement, la dengue continue à circuler à bas bruit sur l’île (18 cas signalés depuis fin août à Saint- Pierre, Saint-Joseph, Le Port et Saint-Paul), nécessitant une vigilance accrue face aux deux virus.

Lire aussi - Chikungunya : 53 cas confirmés, la circulation du virus s’intensifie sur le territoire

- La Réunion lutte contre le chikungunya -


Le plan de lutte contre les arboviroses. (dengue, chikungunya, zika) est un dispositif spécifique du plan ORSEC départemental.

Il décrit la stratégie et les moyens de lutte contre ces maladies transmises par les moustiques en fonction de différents niveaux de risque.

Le plan comprend cinq niveaux. Le passage d’un niveau à l’autre et la coordination de la gestion de l’évènement sont assurés par:
• le directeur général de l’ARS : niveaux de veille (niveau 1) et d’alerte (niveau 2) ;
• le préfet : à partir du déclenchement du niveau épidémique (niveaux 3 et plus).

Dès signalement d’un cas de chikungunya, l’ARS agit dans le quartier concerné, sans attendre la confirmation du cas, afin de réduire le risque d’une circulation du virus. La semaine dernière, le service de lutte anti-vectorielle est ainsi intervenu auprès de 60 signalements autour de cas suspects.

Du 23 août au 16 décembre 2024, 2.176 visites de maisons ou appartements effectuées 1.278 traitements de jour réalisés

Les équipes de l’ARS mènent des actions de démoustication la journée, autour des habitations des malades dans un périmètre de 100m et éventuellement autour de lieux régulièrement fréquentés (travail, loisirs...). Ces traitements biologiques sont réalisés pour éliminer l’ensemble des moustiques (larves et moustiques adultes) par des opérations de suppression des gîtes larvaires et de traitements insecticides.

Depuis l’apparition du premier cas en août dernier, l’ARS sensibilise et transmet les informations sur la situation à l’ensemble des professionnels de santé et aux établissements de santé.

La circulation du chikungunya s’intensifie sur le territoire et singulièrement au niveau du foyer d’Etang Salé. Par ailleurs, une dispersion s’installe - comme en témoigne ce nouveau foyer.

Bien que le nombre total de cas reste modéré et que l’impact sanitaire soit très limité (aucune hospitalisation signalée), un passage au niveau épidémique est possible au cours des prochaines semaines dans le cas où l’augmentation du nombre cas détectés s’intensifierait en lien avec une dispersion géographique qui s’étendrait.

- Les équipes de l'ARS en lutte contre le virus -

L’été austral s'est installé, avec des conditions météorologiques plus favorables à la prolifération des moustiques, il est donc important de lutter dès maintenant collectivement pour stopper la circulation du chikungunya.

L’ARS agit dès signalement d’un cas de chikungunya, sans attendre sa confirmation par le CNRa, pour réduire le risque d’une circulation du virus.

Dès suspicion d’un cas, la stratégie d’intervention et de lutte anti- vectorielle de l’ARS s’applique dans les quartiers concernés et consiste à :

- éliminer les nids à moustiques (gîtes larvaires) autour du domicile des malades,
- réaliser des traitements (insecticides et/ou larvicides),
- sensibiliser les habitants aux gestes de prévention,
- distribuer des répulsifs aux publics prioritaires,
- rechercher de cas suspects autour du domicile d’un cas,
- inciter à consulter un médecin en cas de symptômes et à réaliser des analyses par les laboratoires.

Dans ce contexte de circulation autochtone de chikungunya et de dengue, le personnel médical est invité à prescrire le plus rapidement après le début de symptômes une analyse biologique permettant la confirmation ou l’infirmation du diagnostic chez tout patient qui présenterait un syndrome pseudo-grippal avec douleurs articulaires.

- Des gestes simples, une efficacité collective contre la dengue et le chikungunya -

Comme la dengue, le chikungunya est une maladie transmise par les moustiques tigres (Aedes albopictus). Tout le monde peut être concerné : nourrissons, enfants, adultes, personnes âgées.

Se protéger avec du répulsif et une moustiquaire, éliminer les nids à moustiques et consulter son médecin en cas de symptômes sont les messages clés de cette campagne.

Éliminer régulièrement les lieux où les moustiques peuvent pondre leurs œufs

Les moustiques se multiplient en pondant leurs œufs dans des récipients et objets contenant de l’eau situés autour de la maison.

Pour lutter contre les moustiques, il faut supprimer à son domicile et autour de sa maison les nids à moustiques toutes les semaines :

- jeter ou vider les coupelles, petits récipient…
- vider les gouttières, pneus, plantes retenant l’eau
- rendre inaccessible aux moustiques les dispositifs de stockage d’eau (installation de moustiquaire ou tissus…)
- traiter ou vider les piscines non utilisées…

Se protéger des piqûres de moustiques

- sprays anti-moustiques,
- moustiquaires pour les enfants et personnes alitées,
-  diffuseurs/serpentins,
- vêtements longs…

Consulter son médecin en cas de symptômes (fortes fièvres, douleurs articulaires, maux de tête, grosse fatigue…) et continuer à se protéger contre les piqûres de moustiques

Si vous êtes malade, afin de prévenir les formes graves de la maladie :

- consultez votre médecin traitant ou un service d'urgence si vous avez des signes et symptômes suivants : douleurs abdominales sévères, vomissements persistants, impossibilité de s'alimenter/s'hydrater, grande fatigue, agitation.
- surveillez votre état de santé,
- rendez-vous à l’hôpital en cas de dégradation de votre état de santé, en appelant au préalable le 15.

Découvrez tous les outils et conseils pratiques sur le site de l’ARS La Réunion.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
3 jours

On a entendu parlé de lâchers de moustiques stériles, ils vont les faire en juillet-août quand tout le monde aura été infecté ? Et quid de ce vaccin ? Faudrait quand même qu'à l'ARS on soit un peu sérieux et qu'on fasse les choses en amont, pas seulement quand on a le nez dans le mur!