Délinquance, barricades, violences urbaines

Mayotte : l'île sombre dans le chaos

  • Publié le 31 janvier 2024 à 16:00
  • Actualisé le 31 janvier 2024 à 16:10

Délinquance, barricades, routes barrées, violences urbaines… depuis des semaines et des mois, Mayotte s'enfonce toujours plus dans le chaos. Excédée par l'insécurité croissante et le sentiment d'être abandonnée par le pouvoir centrale, la population a décidé de réagir. Parfois violemment ce qui aggrave une situation déjà extrêmement tendue. La députée Estelle Youssouffa a fini par appeler au départ du préfet Thierry Suquet (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

Ce mercredi 31 janvier 2024, un important rassemblement a lieu à Mamoudzou, la principale ville de la Grande terre. L'objectif étant de rallier le plus grand nombre d'habitants pour hausser le ton face à l'immigration clandestine et à l'insécurité installée dans l'île depuis des années.

C'est place de la République que les manifestants se sont rassemblés, peu de temps après avoir érigé des barrages sur plusieurs axes routiers de l'île.

La veille, le 30 janvier, une mobilisation forte avait déjà eu lieu à Mayotte où la population avait érigé des barricades sur les routes.

Des blocages ont perturbé les services de santé. "Le Centre hospitalier de Mayotte déplore même que 50% de son personnel soit absent, que certaines entreprises ferment jusqu'à nouvel ordre", indique France Mayotte.

La population, exaspérée par ces incidents récurrents, demande des mesures concrètes pour restaurer l'ordre public.

- La manifestation comme porte-voix -

Les Mahorais disent n'avoir trouvé que ce moyen pour essayer de se faire entendre des autorités, dénonçant, de fait,  l'échec de l'État à assurer leur sécurité.

Les habitants sont également excédés du "deux poids, deux mesures" qui existe entre l'Hexagone et Mayotte. En France hexagonale les agriculteurs ont pu, jusque-là, protester sans actions des forces de l'ordre à leur encontre, "alors que les forces de l'ordre s'attaquent à nous" a lancé le collectif Mayotte Forces Vives.

Et pourtant, il y a presque six mois, l'opération Wuambushu – visant à lutter contre l'immigration illégale, à décaser et à lutter contre les violences –, était mise en place.

Force est de constater que cette opération – malgré ce qu'exprime le ministère de l'Intérieur – est un véritable échec. Le sentiment que rien ne changera est ancré dans les esprits.

Et pourtant, la préfecture se félicite de respecter les engagements pris du gouvernement.

- L'association des maires tire la sonnette d'alarme -

L’Association des Maires de Mayotte a elle aussi pris la parole pour exiger des solutions immédiates afin d'éviter le basculement dans le chaos.

Dans un courrier adressé au Préfet de Mayotte, l'Association des Maires exprime son profond mécontentement face à la gravité de la situation dans l'île.

La lettre, datée du 24 janvier 2024, souligne le non-aboutissement des demandes formulées précédemment et met en exergue deux préoccupations majeures : la lutte contre l'immigration clandestine et la recrudescence de l'insécurité.

L'Association des Maires appelle à un dialogue renoué pour trouver rapidement une issue à la crise qui secoue Mayotte.

La députée (LIOT) Estelle Youssouffa a également demandé au Préfet Thierry Suquet de quitter son poste. "Il s'est autofélicité la gestion de la crise à Mayotte, à saluer son propre travail en parlant de la levée des barrages" assure la députée.

La députée de rajouter envoyer "les forces de l'ordre contre la population, c'est scandaleux. On aurait voulu que le préfet Suquet ait la même fermeté face aux délinquants et aux criminels qui sèment la terreur quotidiennement à Mayotte. Ce n'est pas ce qu'on observe. Il a failli, il est temps qu'il quitte notre île."

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- Mayotte dans le chaos -

Des violences perpétuelles, c'est ce que vivent les habitants de Mayotte au quotidien. À Koungou, les journées et les nuits sont rythmées par des affrontements entre forces de l'ordre et individus.

Si les autorités arrivent à endiguer ces violences, elles se déplacent rapidement vers d'autres lieux comme à Majicavo, provoquant des échauffourées à proximité des établissements scolaires.

Gabriel Attal, Premier ministre a lui déclaré lors de son discours solennel du 30 janvier 2024, déposer un projet de loi sur Mayotte afin de "faire face aux enjeux exceptionnels auxquels ce territoire est confronté".

Lire aussi - Wuambushu : la grande désillusion de Mayotte

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3 Commentaires
Jean Perarnaud
Jean Perarnaud
7 mois

Bravo Monsieur Chirac et merci Sarko, rendons Mayotte aux Comores et bon débarras

Stean
Stean
7 mois

À quand la fin de cette occupation illégale par notre nation de ce territoire?

HULK
HULK
7 mois

Un scandale d'état dans toute sa splendeur... Dont LA RÉUNION commence à subir les conséquences. Cette situation ne va faire qu'empirer et il est déjà trop tard pour y remédier. Mais bonhomme d'habitude, personne n'est responsables part ceux qui dénoncent cette situation bien sûr.