Trois semaines après le passage du cyclone Garance, le bilan des dégâts s'affine petit à petit. 163 millions d''euros de dégâts dans l'agriculture, 15 millions dans les entreprises de l'île, 3 millions chez les artisans…La facture du cyclone est salée, avec au moins 248 millions euros de dégâts comptabilisés pour l'heure (Photo d'illustration www.imazpress.com)
Le vendredi 28 février 2025, le cyclone Garance s'abattait sur La Réunion, laissant derrière lui désolation et destructions. Tous les secteurs ont été impactés : établissements scolaires, entreprises, réseau électrique, exploitations agricoles…
Parmi les sinistrés, de nombreux artisans. Si pour l'heure, plus de 220 entreprises ont d'ores et déjà monté des dossiers de demande d'aides, leur chiffre risque d'encore grimper.
"Les sinistres sont divers : perte de l'outil de travail, perte de matières premières, ou arrêt de l'activité en raison d'un manque d'eau, d'électricité ou d'internet", explique Bernard Picardo, président de la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) à Imaz Press.
"Pour l'heure, nous chiffrons à environ 3 millions d'euros les dégâts relevés chez nos adhérents. Mais ce chiffre pourrait être plus élevé, tous les artisans impactés ne nous ayant pas forcément encore contacté", déclare Bernard Picardo.
Du côté de la Chambre de commerce et de l'industrie (CCIR), au 17 mars, ce sont presque 15 millions d'euros de dégâts et de pertes d’exploitation qui ont été constatés dans les entreprises. "Sur les 622 entreprises interrogées, 77% d'entre elles ont relevés des dégâts matériels", explique la CCIR.
Dans le détail, 80% des commerces hors restauration interrogés ont déclaré avoir subi des dommages matériels, soit 213 établissements, pour un total de 2,113 millions d'euros de dégâts et 2,579 millions d'euros de perte d'exploitation. Dans la restauration, 76% des établissements interrogés ont subi des dégâts, enregistrant 2,553 millions d'euros de dégâts matériels et plus de 2,1 millions d'euros en perte d'exploitation.
Le secteur du tourisme en a lui aussi pâti, avec 76% des établissements déclarant avoir subi des dégâts, pour un bilan provisoire d'un peu plus de 2,5 millions d'euros de dégâts matériels et 3 millions d'euros de pertes d'exploitation.
Côté BTP, ce sont même 82% des entreprises interrogées qui disent avoir subi des dégâts, pour presque un million d'euro de perte d'exploitation et plus d'un million d'euros de dégâts matériels. Enfin, dans les services, 71% interrogées des entreprises sont concernées, pour 1,3 millions de dégâts matériels et un million d'euros de dégâts.
- L'agriculture durement touchée -
L'agriculture réunionnaise est l'un des secteurs les plus impactés de La Réunion. La Chambre d'agriculture a chiffré à plus de 163 millions d'euros de pertes agricoles.
Avec des pertes estimées à 59,4 millions d'euros (hors canne), Garance a ravagé les exploitations de l'île. Les cultures végétales sont particulièrement touchées, avec 47 millions d'euros de pertes, notamment les bananeraies (100% des régimes détruits) et les cultures maraîchères (pertes de 70 à 100% selon les espèces).
Le secteur de l'élevage est également durement impacté, accusant 12,2 millions d'euros de pertes, avec près de 129.000 volailles perdues, ainsi que des centaines de bovins, porcs et ruches décimés. Au total, 98.643 litres de lait et 158.570 kg de miel ont également été perdus. On enregistre également plus de 6,6 millions de pertes concernant des infrastructures endommagées par le passage du cyclone Garance.
La filière canne à sucre enregistre des pertes estimées à 80 millions d'euros, avec une chute de 40% du tonnage sur le bassin du Gol et 60% sur Bois Rouge. Une forte dégradation de la richesse en sucre est aussi constatée, particulièrement à Bois Rouge où elle a baissé de 4 points. Les planteurs sont les plus touchés, avec 49 millions d'euros de pertes, suivis par les industriels sucriers, avec 30 millions d'euros.
Avant même le passage de Garance, l’agriculture souffrait déjà des effets d’une sécheresse prolongée, occasionnant près de 12 millions d’euros de pertes. L’apiculture a particulièrement souffert avec une perte de 70 à 80 % sur la miellée de letchis. Au total, 12.600 ruches ont été affectées.
- Des écoles impactées -
Les établissements scolaires de l'île ont aussi été impactés par les vents violents et les inondations, notamment dans l'est.
Sur les 45 lycées que compte La Réunion, 21 ont été impactés par le cyclone Garance, dont sept dans l'est, sept dans le nord, quatre dans l'ouest et trois dans le sud. Garance a aussi fortement dégradé 20 collèges du Département.
- Des logements sociaux dévastés -
Le passage du cyclone Garance a entraîné d'importants dégâts sur les habitations, impactant directement de nombreux locataires du parc social.
Sur les 84.000 logements sociaux du territoire, une centaine a subi des dégâts nécessitant un relogement urgent, dont 70 % situés à Saint-Benoît. Face à cette situation, l'ensemble des bailleurs sociaux s'est mobilisé pour organiser une réponse adaptée aux besoins.
Les dégâts les plus importants se concentrent dans les communes de Saint-Denis à Saint- Benoît, avec quelques situations particulières signalées au Port et à La Possession.
- Etat de calamité et de catastrophe naturelle -
Dans ce contexte, les annonces d'aide financière se sont succédés. Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a annoncé, en visite dans l'île de le 8 mars, "mobiliser un fonds qui va représenter 200 millions d'euros pour les collectivités territoriales" de La Réunion. Ce "soutien de l'État" vise "la remise en état des équipements publics, pour permettre de rétablir les services de proximité", et notamment "les écoles".
Ce fonds de secours servira aussi pour "les biens non assurés, pour acquérir des matériels de développement et de sécurisation, pour les biens de première nécessité".
Une mesure nécessaire alors que 34% des adhérents interrogés par la CCIR ne sont pas assurés, tout comme 20% des adhérents de la CMA.
Au lendemain de la visite de Manuel Valls, ministre des Outre-mer, l'état de calamité naturelle exceptionnelle a été déclaré pour La Réunion. Le décret institue un état de calamité naturelle sur l'ensemble du territoire, pour une durée d'un mois.
Cette mesure permet de faciliter le traitement des procédures juridiques et administratives en réponse à une catastrophe naturelle de grande ampleur, notamment en suspendant les délais administratifs, et n'exclut pas le déclenchement de l'état de catastrophe naturelle.
En plus de cela, l’état de catastrophe naturelle a aussi été reconnu dans les vingt-quatre communes de La Réunion.
Le texte ouvre la voie à la prise en charge des dégâts par les compagnies d’assurances sur l’île. Toutes les communes concernées le sont au titre des inondations. C’est le cas, par exemple, de Saint-Denis, Saint-Paul ou encore Saint-Pierre. Deux d’entre elles, Sainte-Marie et Sainte-Rose, le sont également au titre des vents cycloniques.
Dans un communiqué, le ministre des outre-mer, Manuel Valls, a estimé que cette reconnaissance était "insuffisante", car le périmètre des sinistres couverts "ne reflète pas la réalité des dévastations causées par le cyclone Garance". Le ministre a demandé "une saisine complémentaire de la commission pour tenir compte de la violence du cyclone".
Ce jeudi, il a donc proposé que l'état catastrophe naturelle au titre des vents cycloniques soit reconnu pour Saint-Denis, Sainte Suzanne, Salazie, Bras-Panon, Plaine-des-Palmistes, Saint-André, Saint-Benoît, Saint Joseph, Saint-Philippe et le Tampon.
- Enveloppes débloquées -
La Région a voté pour la mobilisation d’une enveloppe de 102 millions d’euros pour la reconstruction post-Garance. Une estimation provisoire chiffre notamment à 72,5 millions d'euros les dépenses qui seraient nécessaires pour une remise en état du réseau routier national et un retour à une situation équivalente à celle qui existait avant cet évènement météorologique.
Ces fonds viendront compléter les aides de la solidarité nationale et du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE), dont la Région a sollicité une activation rapide. Les collectivités locales, notamment les EPCI et les communes, seront consultées pour établir un état des lieux des projets éligibles et optimiser l’utilisation des fonds.
Pour les travaux dans les établissements scolaires, 2,5 millions d'euros ont été mis sur la table par la Région pour tout remettre en état, dont "plus d'un million pour Saint-Benoît - 400.000 euros pour le lycée Jean-Claude Fruteau, 500.000 pour Patu de Rosemont, 50.000 à Nelson Mandela - et 40.000 pour le lycée Marie Curie de Sainte-Anne.
Pour les adhérents de la CMA, "les entreprises sinistrées vont également pouvoir bénéficier du fonds de calamité des Chambre des métiers et de l'artisanat de France", précise Bernard Picardo.
La Chambre d'agriculture a de son côté déposé une demande de reconnaissance de calamité agricole, tandis que plusieurs politiciens réclament la mobilisation du fonds de secours pour les Outre-mer pour accompagner les personnes non-assurées.
Le Département a lui débloqué une enveloppe de 43 millions d'euros d'aides d'urgence, dont 5 millions d'euros pour procéder aux réparations dans les écoles et 15 millions d'euros pour l'agriculture.
Au-delà de l’accompagnement social et économique, le Département doit aussi financer les réparations des infrastructures publiques endommagées par le cyclone : routes départementales, collèges, casernes de pompiers… Une enveloppe spécifique a été allouée pour ces chantiers de réhabilitation.
Mais même trois semaines après le passage du météore, les bilans ne sont toujours pas définitifs. Chez EDF, on parle d'un chantier "à plusieurs millions", qui, à termes, "aura un bilan global à plusieurs dizaines de millions d'euros", a indiqué Dominique Charzat, directeur régional d'EDF, à l'occasion d'un bilan sur le réseau.
Contacté, le comité des assureurs de La Réunion précise que le bilan consolidé n'est pas encore disponible. Ce dernier permettra d'évaluer un peu mieux les dégâts subis aussi bien par les bailleurs sociaux que les particuliers.
as/ma.m/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
ah oui
le vent arrive sur invitation et il est dirigé oar des couloirs spéciaux
la réunion est comme un grain de sable comment l'état dit intel oui et l'autre non
ah l'argent pour l'Ukraine oui des millions
faut arrête prend a nous pour des couillons
he oui cochon vole
l'état catastrophe naturelle au titre des vents cycloniques ne serait pas reconnu pour Sainte Marie puisque cette commune n'est pas citée dans l'article ou est ce une omission?
Pour ce qui est de st benoit c'est de l'amateurisme. Selly gesticule, cause beacoup et après on a des affaires comme SPLBESTIVAL.
Attendons les prochains pour commencer à voir les entreprises fermer et les gens partir. Ça s'appelle de la prospective.