Un an après la mort de Kenya, jeune mère de 25 ans décédée suite à des jets de galet depuis le pont de la Rivière des Galets, deux mineurs ont été condamnés à 9 ans de prison avec maintien en détention. Les deux autres ont été condamnés à 18 mois de détention, assortis à un sursis probatoire de deux ans, en accord avec les réquisitions du parquet. (Photo Tribunal judiciaire de Saint-Denis-de-La-Réunion photo RB imazpress)
Étant donné l'âge de prévenus, de 13 à 15 ans, le procès se déroulait à huis clos.
Présent dans la salle, le compagnon de Kenya, Damiano Parisi. Ce dernier "regrette l'abandon de la qualification d'assassinat, estimant que les accusés avaient tout organisé", relaye Réunion La 1ère.
Il ajoute, "à 14 ans et 15 ans", ce ne sont plus des enfants. "Quand on prépare un chariot pour pouvoir transporter des pierres, des munitions trop lourdes pour être seulement portées, et les jeter ensuite d'un pont... J'imagine que ce n'est pas comme jeter un caillou dans la mer ou en pleine campagne...", ajoute-t-il, interrogé par le média local.
Pour Damiano Parisi, ces jeunes "avaient l'intention de tuer."
La soeur de la victime quant à elle questionnait la responsabilité des parents qui ont laissé leurs enfants sortir sans surveillance la nuit.
Pour l'avocat de la partie civile, il y a une question de déficience d'éducation, mais aussi "un problème de déresponsabilisation" de ces mineurs.
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- Quatre mineurs écroués pour les jets de galets -
Le 6 octobre 2023, deux des quatre mineurs suspectés d'être impliqués dans la mort de Kenya avaient été écroués pour "coups mortels" et "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Ils avaient également été mis en examen pour "violences ayant entraîné une Incapacité temporaire de travail inférieure à 8 jours sur huit victimes, en réunion, avec arme, et préméditation, et pour dégradations en réunion d’un bien destiné à l’utilité publique".
Les deux autres ont été mis en examen pour "abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit", et avaient été placés sous contrôle judiciaire.
- Jets de galets au Port : une autre personne blessée le même soir -
Pour rappel, samedi 30 septembre 2023 vers 20 h 45, plusieurs personnes ont projeté sur la RN1, depuis le pont du rond-point du Sacré Cœur au Port, sur des véhicules en circulation dans le sens Saint-Denis – Saint Paul, plusieurs galets apportés sur place à l’aide d’un chariot de supermarché, également projeté sur la voie de circulation.
Au total, sept véhicules ont été touchés par des tirs de galets, "concernant au moins 9 personnes" indique le parquet. En plus de la jeune mère de famille décédée, une autre personne a été blessée au bras par une pierre ayant traversé le pare-brise, entraînant une incapacité temporaire de travail de 5 jours.
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Les autres conducteurs des véhicules touchés ont pu s’arrêter ou ont continué leur route pour se mettre en protection avant de prévenir les forces de l'ordre.
- Un appel à témoins après les jets de galets -
Une enquête avait été ouverte en flagrance et un appel à témoins avait été diffusé dès samedi soir. "Les enquêteurs ont procédé à des constatations techniques (relevé de traces et indices, sur les lieux, dans les véhicules) et à l’exploitation des éléments recueillis, notamment des images de vidéo surveillance à proximité du lieu des faits, aux auditions des personnes victimes et des différents témoins" explique le parquet.
Les forces de l'ordre avaient rapprocheé ces faits à plusieurs plaintes déjà recueillies pour des faits similaires survenus les 23 et 27 septembre 2023, ayant occasionné des dégradations, des chocs psychologiques, des blessures légères.
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Le dimanche 1er et le lundi 2 octobre, des missions de sécurisation ont été organisées dans les quartiers les plus proches du lieu des faits.
- Jets de galets, violences... des actes commis par des personnes toujours plus jeunes -
Face à cette violence commise par des mineurs plus jeunes, les syndicats et les forces de l'ordre "ont sensibilisé la hiérarchie pour avoir de la police sur site pour faire de la prévention".
"À l’occasion de faits de délinquance commis par des mineurs, les civilement responsables, les parents, sont systématiquement entendus et parfois des rappels de leurs obligations sont faits lorsque cela est nécessaire (à ce titre, cela a été fait lors des violences urbaines commises fin juin début juillet 2023 où tous les parents de mineurs interpellés sur la voie publique ont été entendus sur les circonstances de cette présence)", indiquait précédemment la procureure de Saint-Denis.
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Pour les psychologues, ce sujet des jeunes qui passent à l'acte est un sujet très compliqué à aborder.
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On met des caméras sur les routes pourquoi ne pas en mettre sur les ponts la police aurait le temps de réagir
Moi, j'aurais donné la peine de mort !
Eux l'ont bien donnée !