Grèce, Canaries, Canada, Algérie, Hawaii…Les incendies dévastateurs se succèdent partout autour du globe, et l'été est loin d'être terminé. Parallèlement, des inondations dévastatrices ont causé des milliers de morts en Asie, en Amérique du nord mais aussi en Europe ces dernière semaine. Chaque été semble pire que le précédent en matière de catastrophe naturelle, et pourtant un changement radical des politiques mondiales se fait toujours attendre. Les promesses s'enchaînent chaque année, mais les actions, elles, tardent à venir…
Fût un temps où le gouvernement promettait que l'urgence climatique serait la priorité du nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron. Plus d'un an plus tard, aucune mesure forte ne semble avoir été prise, si ce n'est ouvrir une nouvelle cellule de crise récemment pour tenter de gérer la nouvelle vague de canicule qui touche la France.
Il faut dire que lorsqu'on demande aux spécialistes leurs recommandations pour accélérer la transition écologique, le gouvernement préfère faire la sourde oreille. En mai dernier par exemple, deux pistes ont été avancées suite à la publication d'un rapport commandé par la Première ministre Elisabeth Borne – censée travailler intensément sur la transition écologique : le recours à la fiscalité et à la dette.
Des propositions écartées très rapidement par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Semble-t-il qu'une taxe exceptionnelle et temporaire de 5 % sur le patrimoine financier des 10 % des Français les plus riches ne convient pas au gouvernement, qui ne voudrait surtout pas contrarier ses millionnaires.
Là est tout le problème : les solutions pour tenter de contrer la catastrophe annoncée existent, mais les gouvernements du monde entier semblent plus que réticents à les appliquer. Il ne faudrait surtout pas se mettre à dos les grandes entreprises polluantes – dont les Français Total, Lafarge ou encore Engie. A titre de comparaison, une étude d'Oxfam a révélé "qu’en moyenne, l’empreinte carbone des entreprises du CAC40 s’élève à 4,1 tonnes de CO2eq à chaque fois qu’elles réalisent 1000 euros de chiffre d’affaires, soit à peu près 2 fois ce qu’un Français devrait émettre par an".
Comprendre qu'on demande à chacun de faire des efforts – la fameuse "sobriété énergétique" – et à porter le poids du dérèglement climatique, quand les réels responsable de ce désastre sont laissés quasi-libres de continuer leurs affaires comme bon leur semble. A noter que les catastrophes annuelles ont coûté 120 milliards de dollars l'année dernière. Dans un monde où seul l'argent semble compter, peut-être que cette somme pharamineuse fera bouger les choses - mais on n'en doute profondément.
Et la situation ne semble pas prête de s'arranger. Car si la planète brûle, les dirigeants ne sont plus les seuls à détourner le regard. Depuis quelques mois, les avis climato-sceptiques semblent se multiplier à une vitesse affolante. Les réseaux sociaux se retrouvent inondés de vidéos de pluie annotées de messages ironiques du type "il fait 18 degrés chez moi, et on nous parle de réchauffement climatique", ignorant sciemment ce qu'il se passe dans le pays ou continent voisin.
Plus inquiétant encore, un sondage de l'ONG Global Witness alerte sur l'augmentation du harcèlement en ligne visant les climatologues. S"i déjà 39 % des climatologues interrogés ont déjà été harcelés, non de façon générale mais en raison de leur travail sur le climat, ce chiffre monte à 49 % quand on demande à celles et ceux qui ont publié plus de 10 articles scientifiques" souligne l'ONG. Des scientifiques confrontés à une déferlante d’insultes voire de menaces sur Twitter ont d'ailleurs quitté Twitter (désormais X) , où le négationnisme climatique a bondi depuis sa prise de contrôle par Elon Musk.
Entre montée du climato-scepticisme et inaction des gouvernement, la planète n'est pas prête de s'en sortir. Heureusement que certains - parfois qualifiés d'"éco-terroristes - tentent de prendre les choses en main, malgré la répression du gouvernement.
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