Pour le bien-être animal

Les chiens et les chats ne sont plus vendus dans les animaleries

  • Publié le 4 janvier 2024 à 08:41
  • Actualisé le 4 janvier 2024 à 11:37

Le mercredi 27 janvier 2021, l'Assemblée Nationale adoptait l’interdiction de vente de chiens et chats dans les animaleries. Censée lutter contre la maltraitance animale, la mesure a pris effet ce 1er janvier 2024 sur tout le territoire y compris à La Réunion. Seuls les refuges et éleveurs ont désormais cette possibilité (Photo www.imazpress.com)

C'est effectif, la vente de chiens ou chats dans les magasins de type animalerie n’est plus possible, sauf si l’animal provient d’un refuge. En effet l'article 15  de la loi en question précise que des ventes pourront avoir lieu en animalerie, mais par le biais d’associations de défense des animaux.

"En partenariat avec des fondations ou associations de protection des animaux, les établissements de vente d'animaux de compagnie peuvent présenter des chats et des chiens appartenant à ces fondations ou associations, issus d'abandons ou dont les anciens propriétaires n'ont pas été identifiés. Ces présentations s'effectuent en présence de bénévoles desdites fondations ou associations" est-il indiqué sur le site du gouvernement. Autre exception pour les salons d'animaux où la vente restera possible.

L'objectif principale de cette mesure : lutter contre la maltraitance animale.

À noter que depuis le 1er octobre 2022, la loi impose également à tout acheteur de chien ou de chat, d’avoir complété et signé un Certificat d’engagement, au minimum 7 jours avant l’achat de l’animal.

Chez Animal City à Sainte-Marie, la nouvelle interdiction est respectée. Les emplacements réservées aux chiots, chiens, chatons et chats sont désormais vides. Mais l'alternative des éleveurs est encore en majorité proposée aux clients.

Du côté de Terranimo, l'animalerie ne proposait déjà pas de chiens et chats à la vente. Un choix fait dès l'ouverture de l'enseigne. "En intérieur c'est très compliqué de garder des chiens et des chats. Il leur faut quand même un extérieur pour courir par exemple et nous n'avons pas un magasin adapté" explique Jérémy Vity, responsable du réseau Terranimo à La Réunion.

"Nous avons aussi estimé qu'il y avait beaucoup de chiens et chats errants sur l'île. Nous n'avons pas voulu en vendre préférant plutôt lutter contre l'errance animale et aider les associations" ajoute-t-il. L'enseigne met ainsi en relation les clients avec la SPA et des organisations réunionnaises.

- D'autres animaux toujours à la vente -

Si la mesure est une belle avancée, la Fondation 30 millions d'amis se questionne sur les ventes de lapins, rongeurs, poissons, oiseaux et reptiles toujours autorisées qui perpétuent le risque d'abandons. Une pétition a été adressée au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour tenter d’obtenir plus largement l’interdiction de vente de tous les animaux en animalerie. 

Sur ce point, Jérémy Vity est mitigé. "Il y a déjà énormément d'interdictions sur les animaux que ce soit sur les oiseaux, les poissons ou encore les rongeurs, ce qui est à la fois bien et pas bien. C'est bien si c'est dérangeant pour l'écosystème comme pour les oiseaux frugivores qui peuvent manger les fruits de La Réunion si les clients les relâchent. Ou encore pour les tortues d'eau et les serpents. Par contre, sur d'autres animaux, comme la tortue Radiata, le fait qu'on nous ait interdit leur vente fait qu'il y en a énormément sur le marché noir depuis" développe-t-il.

La différence entre le marché noir et les etablissements de vente d'animaux réside dans les contrôles à la vente et les conseils donnés aux clients avant l'achat selon le responsable. "Ces animaux se vendront toujours et il vaut mieux que ce soit fait par une animalerie disposant de vendeurs experts et de soigneurs".

La tortue Radiata n'est d'ailleurs pas la seule à se retrouver en vente sur Facebook ou encore Leboncoin. La calopsitte, une espèce d'oiseau australienne, se trouve un peu partout sur le net depuis son interdiction en animalerie en 2021.

- Plus de 73.000 animaux errants à La Réunion -

Plus de 73.000 animaux ont été recensés comme errants ou divagants à La Réunion en 2023. Une problématique majeure sur l'île où des animaux naissent dans la rue, sont abandonnés par leurs propriétaires ou laissés livrés à eux-mêmes.

Depuis 2017, dans le cadre d’un plan de lutte contre ce fléau, l'État a alloué près de 4 millions d’euros aux collectivités pour des actions de stérilisation et de communication préventive.

On le rappelle, l'abandon est un acte de maltraitance puni de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Si l'abandon a entraîné la mort de l'animal, la peine s'alourdit à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.

La divagation elle aussi est répréhensible et peut aller jusqu'à 150 euros d'amende.

Lire aussi - Abandonnés, livrés à eux-mêmes… à La Réunion, près de 73.000 animaux errent dans les rues

Concernant la maltraitance animale, en 2023, plus de 100 infractions ont été constatées. Ces actes sont eux aussi punis par la loi. 10 référents travaillent d'ailleurs au cœur de brigades de police et 25 en gendarmerie pour stopper les individus mis en cause.

www.imazpress.com/redaac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Dom
Dom
6 mois

Restent les oiseaux, les rongeurs, les reptiles, les poissons....

Noé
Noé
6 mois

ENFIN ! Ce sont des êtres vivants , ce ne sont pas des jouets.