Le mercredi 27 janvier 2021, l'AssemblĂ©e Nationale adoptait lâinterdiction de vente de chiens et chats dans les animaleries. CensĂ©e lutter contre la maltraitance animale, la mesure a pris effet ce 1er janvier 2024 sur tout le territoire y compris Ă La RĂ©union. Seuls les refuges et Ă©leveurs ont dĂ©sormais cette possibilitĂ© (Photo www.imazpress.com)
C'est effectif, la vente de chiens ou chats dans les magasins de type animalerie nâest plus possible, sauf si lâanimal provient dâun refuge. En effet l'article 15 de la loi en question prĂ©cise que des ventes pourront avoir lieu en animalerie, mais par le biais dâassociations de dĂ©fense des animaux.
"En partenariat avec des fondations ou associations de protection des animaux, les Ă©tablissements de vente d'animaux de compagnie peuvent prĂ©senter des chats et des chiens appartenant Ă ces fondations ou associations, issus d'abandons ou dont les anciens propriĂ©taires n'ont pas Ă©tĂ© identifiĂ©s. Ces prĂ©sentations s'effectuent en prĂ©sence de bĂ©nĂ©voles desdites fondations ou associations" est-il indiquĂ© sur le site du gouvernement. Autre exception pour les salons d'animaux oĂč la vente restera possible.
L'objectif principale de cette mesure : lutter contre la maltraitance animale.
Ă noter que depuis le 1er octobre 2022, la loi impose Ă©galement Ă tout acheteur de chien ou de chat, dâavoir complĂ©tĂ© et signĂ© un Certificat dâengagement, au minimum 7 jours avant lâachat de lâanimal.
Chez Animal City à Sainte-Marie, la nouvelle interdiction est respectée. Les emplacements réservées aux chiots, chiens, chatons et chats sont désormais vides. Mais l'alternative des éleveurs est encore en majorité proposée aux clients.
Du cĂŽtĂ© de Terranimo, l'animalerie ne proposait dĂ©jĂ pas de chiens et chats Ă la vente. Un choix fait dĂšs l'ouverture de l'enseigne. "En intĂ©rieur c'est trĂšs compliquĂ© de garder des chiens et des chats. Il leur faut quand mĂȘme un extĂ©rieur pour courir par exemple et nous n'avons pas un magasin adaptĂ©" explique JĂ©rĂ©my Vity, responsable du rĂ©seau Terranimo Ă La RĂ©union.
"Nous avons aussi estimé qu'il y avait beaucoup de chiens et chats errants sur l'ßle. Nous n'avons pas voulu en vendre préférant plutÎt lutter contre l'errance animale et aider les associations" ajoute-t-il. L'enseigne met ainsi en relation les clients avec la SPA et des organisations réunionnaises.
- D'autres animaux toujours Ă la vente -
Si la mesure est une belle avancĂ©e, la Fondation 30 millions d'amis se questionne sur les ventes de lapins, rongeurs, poissons, oiseaux et reptiles toujours autorisĂ©es qui perpĂ©tuent le risque d'abandons. Une pĂ©tition a Ă©tĂ© adressĂ©e au ministre de lâAgriculture et de la SouverainetĂ© alimentaire pour tenter dâobtenir plus largement lâinterdiction de vente de tous les animaux en animalerie.Â
Sur ce point, Jérémy Vity est mitigé. "Il y a déjà énormément d'interdictions sur les animaux que ce soit sur les oiseaux, les poissons ou encore les rongeurs, ce qui est à la fois bien et pas bien. C'est bien si c'est dérangeant pour l'écosystÚme comme pour les oiseaux frugivores qui peuvent manger les fruits de La Réunion si les clients les relùchent. Ou encore pour les tortues d'eau et les serpents. Par contre, sur d'autres animaux, comme la tortue Radiata, le fait qu'on nous ait interdit leur vente fait qu'il y en a énormément sur le marché noir depuis" développe-t-il.
La différence entre le marché noir et les etablissements de vente d'animaux réside dans les contrÎles à la vente et les conseils donnés aux clients avant l'achat selon le responsable. "Ces animaux se vendront toujours et il vaut mieux que ce soit fait par une animalerie disposant de vendeurs experts et de soigneurs".
La tortue Radiata n'est d'ailleurs pas la seule Ă se retrouver en vente sur Facebook ou encore Leboncoin. La calopsitte, une espĂšce d'oiseau australienne, se trouve un peu partout sur le net depuis son interdiction en animalerie en 2021.
- Plus de 73.000 animaux errants à La Réunion -
Plus de 73.000 animaux ont Ă©tĂ© recensĂ©s comme errants ou divagants Ă La RĂ©union en 2023. Une problĂ©matique majeure sur l'Ăźle oĂč des animaux naissent dans la rue, sont abandonnĂ©s par leurs propriĂ©taires ou laissĂ©s livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes.
Depuis 2017, dans le cadre dâun plan de lutte contre ce flĂ©au, l'Ătat a allouĂ© prĂšs de 4 millions dâeuros aux collectivitĂ©s pour des actions de stĂ©rilisation et de communication prĂ©ventive.
On le rappelle, l'abandon est un acte de maltraitance puni de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Si l'abandon a entraßné la mort de l'animal, la peine s'alourdit à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.
La divagation elle aussi est répréhensible et peut aller jusqu'à 150 euros d'amende.
Concernant la maltraitance animale, en 2023, plus de 100 infractions ont Ă©tĂ© constatĂ©es. Ces actes sont eux aussi punis par la loi. 10 rĂ©fĂ©rents travaillent d'ailleurs au cĆur de brigades de police et 25 en gendarmerie pour stopper les individus mis en cause.
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Restent les oiseaux, les rongeurs, les reptiles, les poissons....
ENFIN ! Ce sont des ĂȘtres vivants , ce ne sont pas des jouets.