Insécurité alimentaire

Madagascar : la pénurie d'huile pénalise gravement la population

  • Publié le 14 novembre 2023 à 02:59

A Madagascar les prix élevés des produits de première nécessité (PPN) provoquent l'insécurité alimentaire. Malgré la création d'une société d'État d'approvisionnement (State Procurement of Madagascar - SPM), polarisée sur les PPN et les carburants, les importations d'huile et les productions agricoles locales sont largement insuffisantes. Dans le contexte de la campagne électorale pour la présidentielle, l'opposition au président sortant Andry Rajoelina accuse le pouvoir malgache d'entretenir les monopoles dont les intérêts sont opposés à toute baisse des prix sur les marchés (Photo d'illustration www.imazpress.com)

Conséquence de cette situation, les entreprises Madagascar Premium Oil à Toamasina, DMC Industries à Mahajanga, la Société Industrielle du Boina (SIB), à Mahajanga encore, DRAMCO, Indosuma à Tuléar, voient leurs activités réduites à fort peu de choses voire carrément suspendues.

Le prix d'un jerrican de 20 litres d'huile raffinée - soit un peu moins de la consommation nécessaire d'une personne sur un an -, fluctue entre 155.000 ariary (32,26 euros) et 120.000 ariary (24,96 euros).

Ce coût rend inaccessible au plus grand nombre l'huile saine qu'elle soit de soja, d'arachide, de palme ou de tournesol.

Les Malgaches se rabattent donc sur le marché informel de l'huile artisanale, vendue au détail, au verre… L'huile artisanale d'arachide, pressée à froid, est vendue sans la moindre garantie sanitaire.

Si les consommateurs s'approvisionnent par petites quantités, ils n'en demeurent pas moins exposés aux intoxications. Notamment celles provoquées par l'aflatoxine, une toxine produite par les champignons se développant sur les arachides contaminées.

Ces intoxications peuvent provoquer de graves lésions hépatiques et même le cancer du foie.

Les consommateurs d’aliments faiblement contaminés subissent une intoxication chronique et un affaiblissement du système immunitaire.

Les amateurs de sambos, de saucisses, de poissons frits, de menakely et de ramanonaka, des spécialités sucrées malgaches, consomment sans trop le savoir de l'huile d'arachide pressée à froid.

Les vendeurs ambulants utilisent ce produit car ils apprécient son rendement en friture et sa bonne tenue à la chaleur.

A Madagascar où l'état de santé d'une grande majorité de la population est pitoyable, si les cancers hépatiques sont peu diagnostiqués, ils n'en tuent pas moins. 

Lire aussi - Madagascar : quand la guerre des huiles produit une pénurie artificielle

pl/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Romuald
Romuald
1 an

Les Malgaches feraient bien de mettre hors d'état de leur nuire... les huiles du gouvernement ou ceux qui rêvent de leur succéder, s'ils veulent recouvrer la santé physique et financière !