[PHOTOS/VIDÉOS] Difficultés financières

Presse écrite en danger : une rencontre avec la ministre de la culture, mais pas de (grandes) annonces

  • Publié le 30 novembre 2023 à 06:13
  • Actualisé le 30 novembre 2023 à 10:59

La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malek, a rencontré ce mercredi 29 novembre 2023 la direction et les représentants du personnel du Quotidien de la Réunion et du Journal de l’Île de La Réunion. La section régionale du Syndicat national des journalistes a manifesté devant la préfecture, où se tiennent les réunions. Les journalistes réclament un plan de sauvetage pour les deux titres de presse quotidienne, tous deux confrontés à de grosses difficultés financières (photo : sly/www.imazpress.com)

"Alors que les Etats généraux de l'information (EGI) viennent de s'ouvrir dans l'Hexagone, il serait incompréhensible que l'Etat abandonne deux titres emblématiques de la presse ultramarine et laisse un territoire de 850 000 habitants sans journaux papier" dénonce le SNJ, qui a appelé à manifester.

"Les salariés des deux quotidiens attendent de la ministre des mesures fortes pour préserver leur emploi et le pluralisme des médias" insiste le syndicat.

Interrogée au Département sur le sujet, la ministre de la Culture a de son côté annoncé qu'elle écoutera la direction comme les représentants des salariés du Quotidien "pour mieux comprendre les difficultés". Cependant, "il y a une procédure de liquidation pour laquelle le ministère de la Culture ne peut pas directement intervenir" a-t-elle ajouté.

"Même si on avait pu mettre plus d'argent ça n'aurait pas suffi à empêcher la liquidation donc l'enjeu maintenant est d'être aux côtés de l'entreprise qui pourra reprendre le média" poursuit Rima Abdul Malak.

"Nous avons des aides à la presse qui ont été renforcées pour toute la presse des territoires ultramarins. Nous garderons ces aides disponibles pour un repreneur quand il se positionnera. Ce qui m'intéresse est d'accompagner la renaissance si repreneur il y a bien pour que ces deux titres, mais notamment le Quotidien le plus en difficulté, puissent perdurer"

"Toute la presse est impactée par le numérique, le développement des réseaux sociaux et bientôt l'intelligence artificielle. Il y a des modèles économiques à réinventer" a-t-elle ajouté.

- Une manifestation devant la préfecture -

Les journalistes du JIR et du Quotidien sont au rendez-vous devant la préfecture et attendent "des actes et des engagements de l'Etat".

"Nous sommes là pour interpeller la ministre sur le grave péril qui pèse sur la presse écrite réunionnaise. Les deux journaux sont menacés de dispartion imminente dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Nous demandons à l'Etat un soutien actif qui aille au-delà des déclarations d'intention et qui se traduise par des actes et des engagements qui permettent d'assurer la survie des journaux réunionnais" a revendiqué Édouard Marchal, délégué syndical SNJ au Quotidien.

"La presse écrite a des contraintes spécifiques au territoire qui rendent notamment difficile l'équilibre économique de ce secteur. Ces spécificités doivent être prises en compte dans les aides à la presse. La presse ultramarine doit être un symbole de ce que veut faire l'Etat pour garantir le pluralisme" a-t-il développé.

"On est tout à fait conscient que l'Etat ne peut pas tout, les collectivités non plus. Il faut qu'il y ait un élan des investssseurs privés. On nous parle d'un patriotisme économique, on est tout à fait pret à y croire. On ne demande que ça à travailler pour des patrons réunionnais encore faut-il qu'il y ait cet élan économique" a terminé le délégué syndical du Quotidien.

Pour Eric Lainé, délégué syndical SNJ au JIR, "l'État doit aider la presse". "La presse est importante pour le développement des esprits et pour les réunionnais ce qui est valable aussi dans toute la France" a-t-il lancé.

"On observe qu'il y a quand même une grande inégalité de traitement dans les aides qui sont apportées entre la presse ultramarine et la presse nationale en métropole. Il ne faut pas oublier qu'en Nouvelle-Calédonie il n'y a plus de journaux. C'est la même chose à Tahiti. Aux Antilles ils ont été sauvés in extremis et à La Réunion peut être demain il n'y aura plus de journaux" a-t-il exprimé.

La réunion avec la ministre de la Culture n'a finalement pas fait l'objet de grandes annonces. "Tout l'enjeu pour le Quotidien est désormais de continuer, ne pas s'arreter le 13 décembre et d'avoir trois mois de plus pour travailler un projet de reprise qui soit crédible" a annoncé Édouard Marchal.

Les syndicalistes ont aussi alerté sur la qualité des offres de repreneurs. "On a été très alertés de voir que des gens qui se positionnent prévoient une casse sociale, et une casse du statut de journaliste : ils veulent s'affranchir des clauses de cession, d'un certain nombre de règles, remplacer une partie de la rédaction par ChatGPT" a dénoncé Edouard Marchal. "On a demandé au ministère d'être très vigilant sur la préservation du statut de journaliste et la ministre en a convenu."

Les journalistes, mais aussi Jacques Tillier directeur du JIR, se sont interrogés sur la disparition des titres de presse réunionnais. "On ne voit jamais les journaux de l'Hexagone disparaître, pourquoi ceux d'Outre-mer ont presque tous disparu ?" se sont-ils interrogés.

Enfin, le SNJ demande à ce qu'un focus sur la presse ultra-marine soit fait lors des Etats généraux de l'information qui se tiendront prochainement.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Bob b
Bob b
7 mois

Allez au diable avec votre pleurnicherie de bas étage

Missouk
Missouk
7 mois

Madame la Ministre n'est pas venue pour faire de "grandes annonces". En métropole, il fait froid, c'est l'hiver, elle est venue chercher un peu d'exotisme, de soleil, goûter samoussas, bonbons piment et ti punch péi!

Gdufl
Gdufl
7 mois

Combien d’entreprises seraient contents d’avoir les mêmes effacement de dettes sociale , patronales , et autres que ces deux entreprises qui sont sous perfusion de l’état

Gramoune
Gramoune
7 mois

Vous voyez pas que ses hommes politiques n'ont rien a foutre de son peuples ,ils matraque les retraitées, puis les chômeurs ils baissent les indemnités des plus bas qui eux ont cotisé ils s'attaque au plus bas l'échelle sociale pour se goinfrer entre eux et quand est qu'ils pensent à baissé de moitié leur indemnités et leur avantage en tous genres et Bein non pas touche a leur argents bande de plouque tôt ou tard vous allez payé et croyez moi se seras pas de tous repos .

Parabellum
Parabellum
7 mois

De toute façon ils ne sont pas venus pour cela, faut les comprendre, il commence à faire froid en Métropole, qui plus est ici la chaleur bouffe est bonne… question de rendre visite seulement et de profiter du soleil