Il doit aussi payer des dommages et intérets

Mayotte : un ancien gendarme condamné à un an de prison ferme pour avoir tiré sur ses agresseurs

  • Publié le 13 septembre 2023 à 13:31

Vendredi 8 septembre 2023, un ancien gendarme a été condamné par le tribunal de Mamoudzou à 30 mois de prison dont 12 mois ferme pour avoir tiré sur ses agresseurs. Ces derniers sont défavorablement connus de la justice et ont déjà été condamnés à plusieurs reprises pour des faits de violence. L'affaire soulève la polémique à Mayotte toujours en proie à une délinquance souvent violente malgré les déclarations de Gérald Darmanin se targuant d'avoir réussi l'opération Wuambushu et évoquant une "paix publique a été rétablie à Mayotte"...

Les faits se sont produits le samedi 2 septembre. Dans le secteur de Doujani (Est de la Grande Terre) un motard est en route pour son domicile lorsqu'il est agressé par une quinzaine d'individus qui ont dressé un barrage sur la route.

L'épisode est courant à Mayotte, où la nuit  les "coupeurs de route" montent des barricades sur les voies de circulation afin de racketter les usagers.

Pratiquant avec autorisation le tir sportif, le motard, âgé d'une cinquantaine d'années, sort l'arme qu'il a en sa possession et tire. "Je vois plusieurs personnes face à moi, j’ai eu peur pour ma vie, j’ai tiré en l’air, ce qui n’a pas eu d’effet, j’ai alors tiré à terre" a ensuite relaté l'ancien gendarme interrogé par  Journal de Mayotte. "Il était hors de question que je reste là, à me faire lyncher" a-t-il ajouté.

Il reconnaît que s'il a une autorisation de détention d'arme, il n'a pas d'autorisation pour la porter sur lui.  "Je l’avais glissé à l’arrière de mon jean. Comme à Mayotte le climat est anxiogène, j’ai toujours une arme de défense sur moi, mais elle était enrayée, j’ai donc pris mon pistolet" a-t-il expliqué à nos confrères.

Les coups de feu atteignent deux agresseurs. L'un est blessé à la fesse et l'autre à la main. Les deux jeunes sont déjà connus de la justice. L’un d'eux, mineur, est connu des services de police pour port d’arme mais son casier judiciaire est vierge, le second a un casier judiciaire conséquent où figurent des vols avec armes, des faits de violences aggravées ou encore d'entrave à la circulation sur la voie publique" écrit Mayotte 1ere sur son site internet.

"Âgé de 18 ans, il est également inscrit au fichier des personnes recherchées, jugé comme dangereux, armé et violent. Admis au CHM, il prendra la fuite" ajoute le site d'information.

- Comparution immédiate -

Une procédure est engagée à l'encontre du motard qui s'est rendu aux forces de l'ordre dès le mardi 5 septembre. L'affaire a été jugée en comparution immédiate ce vendredi 8 septembre. L'ancien gendarme a plaidé la légitime défense.

Le parquet a réfuté cette thèse et a requis une peine de 30 mois de prison dont 18 mois avec sursis sans mandat de dépôt ainsi qu'une confiscation de l'ensemble de ses armes et d'une interdiction de 10 à 15 ans de détention de port d'arme.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Le motard a donc été condamné 12 mois de prison ferme à effectuer sous bracelet électronique et à 18 mois avec sursis.

Il devra aussi payer des dommages et intérets aux deux agresseurs. Son avocat a d'ores et déjà annoncé qu'il ferait appel.

C’est la première fois que des coups de feu sont tirés à balles réelles par un particulier sur un barrage, indique le Journal de Mayotte. Mais les faits de délinquance sont courant. Dernièr affaire en date : mardi 12 septembre, trois élèves ont été blessés lors du caillassage de leur bus scolaire à Tsoundzou, rapportent nos confrères de France Mayotte.

Dès lors, nombreux sont ceux affirment que les actes d'auto-défense vont se multiplier si ce climat d'insécurité permanente perdure.

Lire aussi - Mayotte : un élu demande s’il faut "tuer quelqu'un", des jeunes menacent de mort les Mahorais

- Pour Darmanin… tout va bien -

Cette affaire arrive alors qu'invité de l’émission “Les 4 Vérités” ce mardi matin sur France 2, le ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, a lui fait un bilan de l’opération Wuambushu débutée il y a environ six mois à Mayotte.

"On enregistre une baisse de 10% des violences physiques et de 20% des agressions sexuelles sur le territoire", a d’abord défendu le ministre. Grâce aux efforts conjoints des policiers du Raid et du GIGN il est également revenu sur les 55 interpellations de chefs de bandes intervenus dans les mois écoulés, sur les 59 cibles qui ont été identifiés par les forces de l’ordre sur le territoire mahorais. "Ils sont aujourd’hui en détention, à Mayotte, à La Réunion ou encore dans l’Hexagone", précisait encore Gérald Darmanin.

Sur les 1.000 habitations illégales que le ministre s’est fixé comme cap pour la réussite pleine et entière de sa grande opération dédiée au “rétablissement de la paix publique” sur l’île au lagon, Gérald Darmanin a précisé que 400 ont bien eu lieu à cette heure.

"Oui l’opération nous la continuions", insistait-il encore, précisant que sept escadrons de gendarmerie mobile sont toujours déployés en renfort sur place avec une présence policière plus importante. "Plus 50% d’effectifs, sur des postes pérennes" qui demeureront donc en vigueur même après la fin de l’opération.

En parallèle, le ministre évoquait plus de 1.300 interpellations réalisées à Mayotte, de personnes ayant participé ou étant soupçonnées d’avoir commis des actes de délinquance.

"La paix publique a été rétablie à Mayotte. C’est un département français, on le doit à nos compatriotes mahorais. Il y a d’autres problèmes, que l’on doit régler aux côtés des élus locaux".

"La paix publique rétablie" ? Chacun a sa définition de la paix semble-t-il.

Lire aussi - Wuambushu : la grande désillusion de Mayotte

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Bob
Bob
1 an

Elle n'est pas belle la justice exercée par nos magistrats.la victime devient l'agresseur,il faut que celà change avec un état responsable qui protège les victimes et non les agresseurs ,c'est ça la justice française.

HULK
HULK
1 an

Les bien-pensants vont hurler mais il a eu raison. Honte aux juges qui défendent les criminels.

Atterré
Atterré
1 an

Moi, pareil ! ! !
Entre le tribunal et la morgue, je choisis le tribunal ! ! !