Environnement

Nouvel An dans l'Ouest : le lagon aussi a le droit de passer une bonne année

  • Publié le 22 décembre 2022 à 11:02
  • Actualisé le 22 décembre 2022 à 17:23

Boire une petite coupe (avec modération) les pieds dans l’eau, se dire « bonne année » au son de la musique les orteils dans le sable… Voilà un rituel que les Réunionnais n’avaient pas pu faire depuis deux ans. Mais cette année, le réveillon du Nouvel An fait son retour sur les plages de l’Ouest. Si c’est une vraie bonne nouvelle pour certains, reste la question du littoral dans tout ça. Comment concilier festivités et préservation de notre lagon, déjà bien abîmé ?

Emma habite dans l’Ouest. Pour la jeune étudiante de 20 ans, faire la fête sur la plage est une bonne chose. « Je trouve que c’est une bonne idée, on est sur une île donc si on ne peut pas profiter des plages pendant les fêtes c’est triste », dit-elle. Même engouement du côté de la jeune Mélissa. « C’est une bonne idée pour les gens qui fêtent entre amis. »

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Pour Kan, 57 ans, « le retour des fêtes sur les plages est une bonne chose ». Toutefois le Réunionnais émet quelques réserves, notamment « par rapport à l’augmentation du nombre de cas de Covid ».

Là où Mélissa et Emma émettent quelques réserves, c’est sur l’utilisation des pétards. Le seul souci, « ce sont les pétards sur la plage qui salissent la mer », déclare Mélissa. Emma estime elle qu’il « faudrait diminuer les pétards, ce n’est pas du tout essentiel pour les fêtes ».

En effet, faire la fête sur la plage est super, que l’on soit entre amis ou en famille. Mais revient toujours sur la table le souci de la préservation de notre biodiversité et de notre lagon.

- Préserver le lagon -

Et oui, le sable, la mer, c’est magnifique comme cadre pour le passage à la nouvelle année. Sauf que trop souvent, ce magnifique paysage est caché par des déchets de tout genre, que cela soit des bouteilles en verre, du plastique. De plus, généralement, après le nouvel an, ce sont des amas de petits papiers rouge des pétards que l’on peut retrouver dans nos eaux.

Alors fêter le réveillon est chouette en soi, mais pas besoin de faire partager cette folle soirée aux animaux et coraux qui vivent dans notre lagon.

« Pour nous, le principal risque c’est la fréquentation humaine et les déchets », déclare Karine Pothin de la Réserve naturelle marine de La Réunion. « Il faut que les gens fassent attention à leurs déchets et ne pas laisser les poubelles à proximité car cela peut amener des chats des chiens voir même des rats », dit-elle. La biologiste alerte surtout sur le fait de « faire en sorte que les déchets ne terminent pas à l’eau et sur les plages ».

Karine Pothin se rappelle d’ailleurs des lanternes chinoises qui étaient « un désastre pour la nature, les coraux et les tortues ». Fort heureusement, leur utilisation a été depuis interdite par la Préfecture.

Pour la biologiste de la Réserve marine, les Réunionnais doivent « faire preuve de bon sens en ramenant leurs déchets, en évitant de marcher sur les coraux et en allant pas dans les zones protection ». Naviguer sans casser, visiter sans dépasser et admirer sans déranger, profiter sans polluer sont d’ailleurs les maitres mots à respecter. Que cela soit pour les fêtes ou en temps normal. Car, on le rappelle, les coraux de La Réunion sont particulièrement fragilisés.

- Pétards et feux d’artifice interdits sur les plages -

Mais que l’on se rassure, afin que les fêtes se padsent en toute tranquillité pour les Réunionnais, comme pour les habitants des fonds marins, la ville de Saint-Paul dégaine l’artillerie.

Pour protéger la nature, le maire de Saint-Paul, Emmanuel Séraphin, déconseille l'usage de les feux d’artifice et pétards dans le lagon

La ville de Saint-Paul invite également les fêtards à déposer leurs déchets au niveau des postes de secours, dans un souci de préservation du site. Pour cela, 5.000 sacs poubelles seront distribués aux festivaliers. Pour que tout se passe dans les meilleures conditions, “on peut faire la fête sans impacter le milieu”, ponctue Emmanuel Séraphin.

Sylvie Cendre, sous-préfete de Saint-Paul, demande également au public de pouvoir préserver “ces belles plages, et la biodiversité. Nous en appelons également à la responsabilité des personnes pour qu’elles gèrent leur déchet, qu’elles ne les laissent pas trainer, même pas mégot de cigarette”.  “Le lagon est extrêmement fragile. Il faut le préserver”, poursuit-elle.

Le 1er janvier, lendemain du réveillon et de soirée très festive, les équipes de Tamarun seront à pied d’œuvre pour remettre la plage en l’état. « Les équipes, en général, passent à nouveau le 2 janvier », indique Véronique Espitalier-Noël, directrice.

En 2019, Tamarun avait distribué 5.000 sacs poubelles, mis à disposition par la ville, aux personnes présents sur la plage. Et lors du dernier événement en date, soit le 1er janvier 2020, « 3,5 tonnes de déchets avaient été collectés et 1,1 tonnes d’encombrants », ajoute Véronique Espitalier-Noël.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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