Risques de pénuries

Gîtes et refuges de La Réunion : quand l'eau ne coule plus, les randonneurs se retrouvent à sec

  • Publié le 28 août 2024 à 06:25
  • Actualisé le 28 août 2024 à 15:40

Pas ou très peu de pluie, réserves en déficit… alors que La Réunion connaît une saison sèche très sèche, l'île manque cruellement d'eau. Si les particuliers sont impactés, les professionnels le sont tout autant. Premiers impactés, les gîtes et les refuges des Hauts de l'île. Forcément, quand l'eau ne coule pas dans les montagnes réunionnaises, il n'y a presque plus de quoi désaltérer et rendre propres les randonneurs de passage (Photo : www.imazpress.com)

"De plus en plus de régions de l'Ile, notamment en altitude, font face à un déficit pluviométrique important. Cette situation entrave fortement le remplissage des réserves d’eau essentielles à l'approvisionnement des gîtes et refuges départementaux, en particulier ceux situés dans des zones reculées", alerte Yves Picard, président de l'Association des gestionnaires des gîtes de montagne (AGGM).

- Les réserves d’eau s’amenuisent dans les gîtes et refuges -

Parmi les refuges les plus impactés par cette météo peu pluvieuse, celui de la Plaine des Chicots à la Roche Écrite et celui du Piton des Neiges.

En raison de leur location, "une pénurie est probable dans les prochains jours".

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Car à l'inverse des autres gîtes et refuges accessibles via un chemin, ces deux refuges "ne sont pas accessibles par voiture", explique Yves Picard. "On est en altitude, on ne peut pas transporter des mètres cubes d'eau pour les toilettes, les douches ou la cuisine."

"D'autant que l'on doit respecter un quota concernant les rotations par hélicoptère par rapport aux nuisances sonores" ajoute-t-il.

Après, il le dit, "on essaye de faire un minimum pour que les gens puissent se nourrir en attendant".

D'après Yves Picard, c'est la "première année que cela arrive aussi tôt. Avant il y avait des pénuries plus tard et l'on trouvait des solutions mais là c'est compliqué".

Si rien ne change, si la pluie ne se montre pas, c'est la fermeture totale qui guette ces deux refuges. "Aujourd'hui on fonctionne avec nos réserves mais on est presque à sec", note Yves Picard. "Là avec ce qu'il reste, on peut tenir au maximum une vingtaine de jours."

Des gîtes et refuges nécessaires pour les badauds de passage, qui, après des heures à gravir la montagne, apprécie pouvoir se poser, notamment quand le sommet est celui du Piton des Neiges.

Et pour cause, le mois de juillet 2024 a enregistré une des plus faibles pluviométries pour la période depuis de nombreuses années. Le mois d'août – bien qu'il n'est pas encore officiellement terminé – ne fut pas non plus très arrosé.

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- Les professionnels du tourisme ont soif -

Si les autres gîtes et refuges peuvent trouver des alternatives, il n'en reste pas moins que la situation est compliquée.

"On essaye de remplir nos réserves quand il pleut comme nous ne sommes pas reliés aux canalisations", explique Yves Picard, également gîteur au Volcan.

D'autres lieux touristiques pallient les coupures en "se faisant dépanner avec un camion-citerne et des bouteilles d'eau". Quand d'autres encore "ont de petites sources qui coulent à petit débit."

Mais pour Ludovic Bègue, gîteur à Mafate, au relai de Grand Place, la situation n'est plus tenable.

"On est particulièrement impacté. On a l'eau qui coupe tous les jours, on est obligé d'annuler les réservations des touristes, déjà qu'avec Belal on avait eu peu de passage", confie-t-il. "Tous les jours, on a des coupures soit le matin, soit l'après-midi, parfois la nuit."

Des restrictions en eau qui impactent également le quotidien des Mafatais. "On est des humains, on a des enfants, on doit boire."

Pour pallier cela, Ludovic Bègue a dû investir dans un réservoir qui coûte excessivement cher (près de 1.500 euros), à ses frais. "On se sent oublié. Je ne vous cache pas qu'il y a quelques mois, après Belal et ça, on baissait les bras" confie-t-il.

Des Mafatais qui expliquent avoir contacté la mairie pour venir voir le captage de Grand Place les Hauts et avoir demandé des packs d'eau.

Sur ce point, questionnée, la commune de La Possession explique ne pas avoir eu de retour des Mafatais et les invite à se rapprocher de la mairie ou des médiateurs pour faire remonter leurs demandes, mais également l'application de la ville "Intra Muros - Possession". Concernant les packs d'eau, "ils peuvent faire remonter aux services économiques".

- Randonneurs… faites vos réserves -

L'association des gestionnaires des gîtes de montagne invite donc chacun "à faire preuve de responsabilité dans l'utilisation de l'eau, en respectant les directives établies sur ce site touristique".

- Pour les randonneurs ne résidant pas au refuge, nous ne serons pas en mesure de fournir de l’eau, pensez donc à ajuster vos réserves en conséquence avant de partir.

- Pour les randonneurs qui résident au refuge, des restrictions sont mises en place, notamment avec la fermeture des douches

ma.m/www.imazpress.com/[email protected]

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1 Commentaires
Sucré-Salé
Sucré-Salé
6 mois

Enlevons le problème de l'eau au gite qui est particulier.

MENTEURS !
Le reste, vous mentez aux gens !
Il n'y a pas de sécheresse, et voici pourquoi.

A la Réunion il tombe chaque année 3 milliards de m3 d'eau, l'ile n'a que des eaux pluviales pour remplir les réserves.

Toutes les activités humaines, agriculture comprise, les habitants consomment 250 millions de M3. Même si 1 ou 2 milliards de M3 ne tombent pas, il y a assez d'eau

Donc l'eau qui tombe du ciel représente 6 fois tous les besoins des réunionnais.

l'INCURIE des autorités responsables de fournir de l'eau en quantité à une population croissante, via une planification pour augmenter les réservoirs de retenues de l'eau, réparer les vieilles canalisations (entre 20 et 50 % de l'eau potable se perd dans les fuites...) est le seul problème existant pour l'eau à la Réunion.

Arrêtez de manipuler les conscience des gens dans le sens qui vous arrange, et cela c'est dans beaucoup de domaines vous mentez, il n'y a pas de problèmes d'eau à la Réunion...

Juste des infrastructures insuffisantes. Des responsables qui n'en sont pas.

J'AI DIT