Avant l'interdiction de la manifestation au Port

Pour la paix en Palestine : un rassemblement avait déjà été interdit à Saint-Pierre

  • Publié le 28 octobre 2023 à 13:04
  • Actualisé le 28 octobre 2023 à 13:06

Ce jeudi 26 octobre, le préfet de La Réunion a décidé d'interdire une manifestation en faveur de la paix en Palestine. Mais bien avant – le 13 octobre 2023 par arrêté préfectoral – ce fut un rassemblement du collectif QG Zazalé qui avait été interdit. Une mobilisation prévue le 14 octobre 2023 à Saint-Pierre en soutien au peuple palestinien. Dans son arrêté, la préfecture indique avoir interdit ce rassemblement pour "l'objet même de cette manifestation est susceptible d'affecter le respect de la dignité de la personne humaine, qui est une composante de l'ordre public" (Photo d'archives : rb/www.imazpress.com)

Selon la préfecture, "cette manifestation prenait place dans un contexte de tensions vives au Moyen-Orient en raison des attaques terroristes perpétrées par le Hamas à l'encontre de citoyens israéliens le samedi 7 octobre 2023 ; que ces attaques, particulièrement barbares, se sont traduites par des assassinats, des exécutions sommaires, des actes de torture et des prises d'otages, que ce soit à l'égard de militaires ou de civils, y compris vulnérables comme des femmes, des enfants ou des personnes âgées ; que tel a été notamment à l'occasion du festival de musique électronique Tribe of Nova au cours duquel 260 festivaliers ont été tués ; que ces atrocités ont suscité un vif émoi à l'échelle nationale et internationale, en particulier au sein de la communauté juive ; que depuis, le Hamas a menacé Israël d'exécuter ses otages pour toute action de représailles menée par Israël"

De plus, "le collectif a communiqué son soutien sans ambiguïté au peuple palestinien et par là même aux actions auxquelles ont participé des organisations reconnues comme terroristes par l'Union européenne, notamment le Hamas, le jihad islamiste palestinien et le Front populaire de la Palestine; qu'en particulier, dans ces messages il indique "Pa tout juif lé sionis, pa tout zoréy lé Kolon. Pa tout réyonné les kolabo. Mélanz pa ethnie ék idéologie. Domoun Zazalé Samedi 14 10 zér Ron soutien pép paléstinien : Terre Sainte Côté Pilon, qu'il y a lieu de constater un autre message. "Quand les colons israéliens meurent une fois, ils veulent que la terre entière s'indigne… mais quand les Palestiniens colonisés meurent toute l'année depuis 70 ans, ils veulent qu'on soit tous complice du crime…", que, par conséquent, ce soutien va de pair avec une légitimation des méthodes terroristes que l'association s'efforce de justifier ou de minimiser au motif qu'il s'agit d'une forme de résistance nécessaire".

Dans son arrêté, la préfecture de La Réunion évoque donc "qu'il appartient à l'autorité investie du pouvoir de police administrative de concilier l'exercice du droit de manifester avec les impératifs de l'ordre public ; que le respect de la liberté d'expression, dont découle le droit d'expression collective des idées et des opinions, ne fait ainsi pas obstacle à ce que l'autorité investie du pouvoir de police interdise une manifestation si cette mesure est la seule de nature à prévenir un trouble grave à l'ordre public ; que tel est le cas notamment lorsque l'objet même de cette manifestation est susceptible d'affecter le respect de la dignité de la personne humaine, qui est une composante de l'ordre public ; qu'il appartient en outre à l'autorité administrative de prendre les mesures de nature à éviter que des infractions pénales soient commises".

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- Le Conseil d'État s'oppose à l'interdiction systématique des manifestations propalestiniennes -

La plus haute juridiction administrative française s'est prononcée le mercredi 18 septembre 2023 contre l'interdiction systématique des rassemblements propalestiniens décidée par Gérald Darmanin. Le Conseil d'État a estimé qu'il revenait aux seuls préfets d'apprécier s'il y avait localement un risque que de telles manifestation constituent des troubles à l'ordre public.

Dans un télégramme adressé aux préfets le 12 octobre par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin - cinq jours après l'attaque meurtrière perpétrée en Israël par le Hamas - consigne avait été donnée d'interdire les "manifestations propalestiniennes, parce qu'elles sont susceptibles de générer des troubles à l'ordre public".

"Aucune interdiction ne peut être fondée uniquement sur ce télégramme (du ministre) ou sur le seul fait que la manifestation vise à soutenir la population palestinienne", a fait valoir la plus haute juridiction administrative dans son communiqué.

Toutefois, le juge note cependant "que les représentants de l’État à l’audience, mais aussi les déclarations publiques du ministre, ont précisé son intention : rappeler aux préfets qu’il leur appartient, dans l’exercice de leurs compétences, d’interdire les manifestations de soutien à la cause palestinienne justifiant publiquement ou valorisant, de façon directe ou indirecte, des actes terroristes comme ceux qui ont été commis en Israël le 7 octobre 2023 par des membres de l’organisation Hamas".

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3 Commentaires
jeanpaul.hanwai@orange.fr
jeanpaul.hanwai@orange.fr
1 mois

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cheuvakine
cheuvakine
1 mois

Lactualité n'est pas assez violente alors ?? 3 morts chez nous ce matin, au couteau! Ya deux semaines pile des malades ont fait la mm chose et pire en israel!! Soutien la Réunion contre les barbares ça daccord! N'amenez pas les jihadistes chez nous! Merci le prefet

Magog
Magog
1 mois

Ce préfet a raison entièrement