Au lendemain du dépôt d'un préavis de grève de l'intersyndicale du SDIS, la direction a tenu à mettre les choses au point : la situation financière de l'institution est au beau fixe. Alors que les syndicats affirment que le SDIS pourrait bientôt être en cessation de paiement concernant l'achat récent de 10 véhicules, la direction réfute totalement ces informations. "Il s'agit de désinformation, qui impacte directement la perception de notre organisation, c'est complètement irresponsable" martèlent les dirigeants. Sophie Arzal, présidente du conseil d'administration du SDIS, appelle les syndicats à revenir au dialogue et suspendre leur préavis. (Photo Sly/www.imazpress.com)
Ce mercredi 5 juin 2024, l'intersyndicale a alerté sur le fait que le SDIS pourrait bientôt être "en cessation de paiement" concernant l'achat de 10 nouveaux véhicules. Une information "infondée et totalement erronée" d'après la direction du SDIS.
"La posture des syndicats est irresponsable, et il me doit de rétablir la vérité : l'information selon la cessation de paiement est fausse" dénonce Sophie Arzal.
"En six mois, ce sont 10 millions d'euros qui ont été investis dans l'équipement. Notre budget de fonctionnement est totalement maîtrisé, et le SDIS est totalement opérationnel" insiste-t-elle.
"Le budget de fonctionnement s'élève au total à 105 millions d'euros en 2024, dont 13,5 millions d'euros en investissement. Nous sommes sur un rythme jamais égalé pour la sécurité des Réunionnais.es et des sapeurs-pompiers, en matière de véhicules, de matériel, et d'équipes spécialisées" martèle le Colonel Frédéric Leguillier, dicteur départemental du SDIS.
D'après Rémi Lagourgue, vice-président du Conseil départemental - financeur principal du SDIS, "il n’y a aucun risque de défaut de paiement". "C'est impensable quand on sait que le budget est assuré par le Département. Les syndicats remettent par ailleurs en cause l’engagement de l’Etat, qui nous accompagne dans le financement du SDIS" insiste-t-il.
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- "Montée en puissance" -
Ce jeudi, l'incompréhension règne donc au sein de la direction. "Nous étions en réunion ce mercredi, les syndicats n'ont absolument pas abordé cette problématique, qui est d'ailleurs une rumeur infondée" confie-t-elle. D'autant plus qu'une réunion est d'ores et déjà prévue le 18 juin prochain pour un point d'étape avec les représentants syndicaux.
Les sept syndicats qui ont déposé ce préavis de grève, se sont par ailleurs inquiétés de "l'extrême fragilité de [leur] couverture opérationnelle, qui engage la responsabilité des autorités, la sécurité de la population et des intervenants". Une problématique à laquelle "nous essayons de répondre au mieux" assure Sophie Arzal.
"Les besoins opérationnels, c’est une vérité que nous avons reconnue à maintes reprises. C'est pour cela que nous sommes dans une véritable montée en puissance des moyens" souligne-t-elle. Ecoutez :
"Nous réalisons une sortie de secours toutes les 8 minutes, depuis le début de l'année cela représente environ 30.000 opérations, qui sont forcément dangereuses. C'est pour cela que nous investissons massivement dans les équipements, avec l'achat cette année de huit ambulances neuves, 40 véhicules de liaison, 10 camions..." liste le Colonel Frédéric Leguillier.
"Le budget est sous contrôle : en 2022, on était à environ 5 millions d'euros, en 2024 nous sommes à 13,5 millions. Mesurez l'effort fait par le Département. En matière d'effectif, il y a des recrutements continus depuis 2021, qui se sont accrus les trois dernières années. 47 caporaux ont été recrutés en 2023, en 2024 nous avons réalisé une première formation avec 20 nouveaux caporaux, et nous avons deux autres formations prévues avant la fin de l'année" détaille-t-il. Un concours a par ailleurs été ouvert pour 2025 et 2026. Ecoutez :
A noter que, si maintenue, la grève débuterait le 12 juin...jour d'arrivée de la flamme olympique. Un événement qui mobilisera de nombreux sapeurs-pompiers, dont certains doivent même participer au relais de la flamme. Mais comme pour toute profession d'assistance aux personnes, les grévistes peuvent être réquisitionnés malgré la grève. La direction espère que le préavis sera levé et que le dialogue avec les syndicats reprendra rapidement.
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