La différence est (très) subtile

Risque requin : la baignade avec palmes c'est oui, sans palmes c'est non

  • Publié le 27 mars 2025 à 11:06
  • Actualisé le 27 mars 2025 à 20:40

Le 12 février 2025, la préfecture a modifié son arrêté annuel réglementant la baignade et les activités nautiques dans la bande des 300 mètres du littoral. Désormais, la nage avec palmes, masque et tuba (PMT) est autorisée, tandis que la baignade reste interdite. Une nuance difficile à saisir mais justifiée par l'absence d'attaque depuis 7 ans. À l'heure où un symposium international sur le risque requin se tient toute la semaine à La Réunion, les lignes semblent bouger en matière de réglementation. (Photo : www.imazpress.com)

Depuis 2013, la baignade était formellement interdite dans la bande des 300 mètres du littoral réunionnais, y compris avec des équipements de type palmes, masque et tuba (PMT).

Cette interdiction faisait suite à une série d’attaques de requins, dont certaines mortelles, qui avaient poussé les autorités à renforcer la sécurité des usagers de la mer. Or, dans l’arrêté du 12 février 2025, la préfecture a levé cette restriction spécifique : la nage avec PMT est désormais autorisée, bien que la baignade sans équipement reste interdite.

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Ce changement pourrait sembler subtil mais il marque une évolution significative dans la gestion du risque requin. La préfecture justifie cette décision par l’absence d’attaque sur des nageurs équipés de PMT depuis plus de dix ans.

De plus, les vigies requins renforcées (VRR), qui surveillent la pratique du surf, utilisent déjà ce type d’équipement pour observer sous l’eau. "Cette interdiction ne se justifiait plus dans les mesures de prévention mises en place chaque année", explique la préfecture.

- Une logique qui interroge -

Si l’on comprend la levée de l’interdiction de la nage avec PMT, le maintien de l’interdiction de la baignade sans équipement interroge. Pour un requin, la différence entre un nageur équipé de PMT et un nageur classique semble ténue.

La justification avancée par la préfecture repose sur la distinction entre une activité de baignade passive et une activité de nage avec équipement actif.

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Cependant, le risque d’attaque demeure théoriquement le même, que le nageur soit équipé ou non. Interrogé à la veille du symposium qui se tient toute cette semaine sur le danger requin, le sous-préfet de Saint-Paul, Philippe Malizard, avait souligné la nécessité de prendre en compte les comportements des requins et les avancées scientifiques dans la gestion du risque.

"Il s'agit de réduire le risque dans des espaces définis, en adaptant les mesures de prévention à la réalité du terrain", avait-il expliqué. L’assouplissement concernant la nage avec PMT pourrait ainsi être une première étape vers une gestion plus fine du risque.

- Une méthode de relâche des requins testée en 2026 -

La conférence international qui se termine ce vendredi 28 mars permet aux intervenants d'échanger sur les solutions mises en place à l’étranger ou encore sur le programme de marquage et de relâche des requins tigres au Brésil, développé par le professeur portugais André Afonso. Ce dernier est actuellement présent lors du colloque international.

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"Le professeur Afonso a prouvé que les requins relâchés après avoir été marqués ne reviennent pas dans les zones où ils ont été capturés. Si cette méthode fonctionne, nous envisageons la mettre en place. Elle sera testée à La Réunion dès 2026", indiquait le sous-préfet à l'aube du symposium.

- Un dispositif de sécurité toujours encadré -

Si les lignes semblent bouger, l’arrêté préfectoral du 12 février 2025 rappelle que la baignade et les activités nautiques restent autorisées uniquement dans des espaces définis : les lagons, les zones surveillées et les zones d’expérimentation opérationnelle (ZONEX), où des dispositifs de surveillance et d’alerte sont mis en place.

Cette réglementation vise à limiter l’exposition au risque tout en offrant un cadre sécurisé pour les activités nautiques.

Reste à savoir quelle sera la réaction des usagers de la mer face à cette évolution de l'arrêté, dans un contexte où le risque requin demeure une préoccupation majeure à La Réunion.

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Antipode
Antipode
5 jours

Ça se sent que c'est E.Macron qui nomme les Préfets ;) le #EnMêmeTemps s'exporte bien !

"Depuis 2013, la baignade était formellement interdite (...) y compris avec des équipements de type palmes, masque et tuba (PMT)."

Comme c'était interdit, logiquement il n'y avait plus de baignades ?

Alors "La préfecture justifie cette décision par l’absence d’attaque sur des nageurs équipés de PMT depuis plus de dix ans."

Nativel
Nativel
5 jours

Méthode scientifique ou empirisme largement empreint de pensée magique ?
Comment justifier la levée sans raisons valables et claires d'un règlement mis en place uniquement pour satisfaire l'opinion publique.

Thy
Thy
5 jours

Plus de 10 ans pour penser a vivre en harmonie avec la nature ....filets ok arret vigie prime protection shark par habitant pour la pratique d activites nautiques(certains ont bien des primes et des aides a tt va) aucune capture requin et arretons de balancer autant de frics depuis 10 ans.( Projets etudes scientifiques et blablabla)..ah la france ....ah la reunion....pffff