Onze experts présents

Requins : une conférence internationale pour prévenir le risque et préserver l'espèce

  • Publié le 20 mars 2025 à 08:04
  • Actualisé le 27 mars 2025 à 15:01
surf et baignade

Du 24 au 28 mars 2025, La Réunion va accueillir une conférence internationale sur le risque requin, réunissant 11 experts internationaux reconnus dans la gestion du risque requin dans leurs territoires respectifs : la Nouvelle-Calédonie, l’Australie, l’Afrique du Sud, les États-Unis et le Portugal. L’événement, financé par le Fonds de coopération régionale (FCR) et le Conseil régional, vise à renforcer les connaissances, améliorer les stratégies de gestion et développer de nouveaux outils pour réduire le risque requin. (Photo : www.imazpress.com)

Philippe Malizard, sous-préfet de Saint-Paul, explique que l’idée d’organiser ce colloque international remonte à plusieurs mois. Initialement prévu en décembre, le symposium a été reporté, notamment en raison du changement de préfet.

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"Il y a un mois, le préfet Patrice Latron a pris le temps de visiter le Centre sécurité requin. Il a découvert le dispositif de pêche, les matériels, les projets et les innovations comme les caméras sous-marines et l’intelligence artificielle. Après cette visite, il a validé l’idée du symposium", précise le sous-préfet.

- Un colloque pour renforcer la coopération internationale -

Le préfet Patrice Latron, président du GIP Centre sécurité requin insiste sur la portée internationale de ce rendez-vous. "Cet événement réunit une sélection de thématiques qui doivent permettre une amélioration des connaissances sur les différentes espèces de requins ainsi que sur la gestion du risque", déclare-t-il.

Il souligne également la participation de structures de renom comme le KwaZulu-Natal Sharks Board, le Shark Spotters Program, les universités de Macquarie, Flinders, Coimbra, Miami et de Californie, ainsi que la Province sud de Nouvelle-Calédonie et la ville de Nouméa.

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"Ce colloque est une opportunité unique de développer des partenariats durables et d’échanger des pratiques avec les experts internationaux. Nous espérons qu’il permettra de poser les bases d’une gestion du risque requin plus efficace et mieux adaptée à notre territoire", note le sous-préfet.

- Une méthode de relâche des requins testée en 2026 -

L'événement intervient alors que depuis près de six ans, aucune attaque de requin n’a été recensée à La Réunion. Cela constitue une bouffée d'oxygène par rapport à la période critique de 2011 à 2019. "On a clairement réduit le risque", constate Philippe Malizard.

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La conférence permettra aux intervenants d'échanger sur les solutions mises en place à l’étranger ou encore sur le programme de marquage et de relâche des requins tigres au Brésil, développé par le professeur portugais André Afonso. Ce dernier sera d’ailleurs présent lors du colloque.

"Le professeur Afonso a prouvé que les requins relâchés après avoir été marqués ne reviennent pas dans les zones où ils ont été capturés. Si cette méthode fonctionne, nous envisageons la mettre en place. Elle sera testée à La Réunion dès 2026", indique le sous-préfet.

- Des outils technologiques pour une meilleure surveillance -

Le Centre Sécurité Requin mise également sur la technologie pour améliorer la sécurité en mer. "Nous allons mettre en place des caméras sous-marines sur la côte ouest entre le Cap Lahoussaye et Trois-Bassins", annonce Philippe Malizard.

"Ces caméras, reliées à une bouée, utiliseront l’intelligence artificielle pour reconnaître les espèces de requins et déclencher une alerte en cas de présence dans une zone à risque." Le développement de drones pour surveiller les zones côtières est également à l’étude.

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"En Afrique du Sud, ils utilisent des avions pour détecter la présence de grands requins blancs. Nous n’avons pas ce type d'espèce à La Réunion, mais les drones pourraient être une solution adaptée à notre contexte", souligne le sous-préfet.

Un autre dispositif testé est le répulsif électrique individuel, utilisé actuellement à Saint-Leu. "Il s’agit d’une batterie munie d’électrodes fixée sur une planche de surf ou un équipement de plongée. L’appareil envoie une décharge électrique à intervalle régulier, ce qui repousse le requin sans le blesser. C’est le seul dispositif qui fonctionne avec certitude à ce jour, mais il reste coûteux et doit gagner en résistance", explique-t-il.

- Un programme riche pour aborder tous les aspects du risque requin -

Afin d'aborder tous les aspects du risque requin, l'événement se déroulera sur cinq jours, avec une succession de conférences, visites de terrain et échanges entre experts, scientifiques, partenaires institutionnels, décideurs politiques, étudiants et usagers de la mer.

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La première conférence débutera ce lundi 24 mars à l’hémicycle de la Région Réunion, en présence du préfet Patrice Latron et de la présidente du Conseil régional, Huguette Bello. La journée sera consacrée aux politiques de réduction du risque requin dans les territoires impactés.

Le mardi 25 mars, une visite de terrain est prévue dans les zones de pratiques nautiques de la côte ouest de l’île. Les dispositifs opérationnels de réduction du risque y seront présentés.

- Une conférence ouverte au grand public -

Le mercredi 26 mars, les experts se retrouveront au siège du CSR pour échanger sur la stratégie réunionnaise de gestion du risque. Le lendemain, une conférence scientifique à l’Université de La Réunion abordera les bases biologiques et écologiques pour une gestion raisonnée du risque requin.

Enfin, le vendredi 28 mars, une conférence ouverte au grand public se tiendra à l’hôtel Le Récif à Saint-Gilles, axée sur les outils et enjeux de la gestion du risque. 

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L'événement promet des débats riches et animés, tant le sujet reste source de crispation sur l'île. Et le sous-préfet de conclure : "Nous on est à la recherche d'un équilibre entre réduction du risque et préservation de l'espèce."

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
judoka
judoka
6 mois

si mulquin est cail sont dans la place ca me convient

biené
biené
6 mois

enfin

Paul
Paul
6 mois

Il serait temps que notre chargé de la biodiversité arrête de s’acharner dessus….

jacko
jacko
6 mois

Il serait temps d'arrêter de les tuer inutilement aux abords de nos côtes, et de trouver d'autres procédés pour les éloigner! Le BRESIL a une méthode de "déplacement" qui est parait il inopérante ici! Il doit surement avoir d'autres moyens pour les éloigner!