Un sĂ©minaire sur la gestion du risque requin a Ă©tĂ© ouvert ce mercredi 10 octobre 2012 Ă l'hĂŽtel Le RĂ©cif Ă Saint-Gilles les Bains. OrganisĂ© par le conseil rĂ©gional, il vise Ă faire le point sur l'Ă©tude menĂ©e par le bureau d'Ă©tudes Biotope depuis un an, et qui a consistĂ© Ă dresser un Ă©tat des lieux des connaissances concernant les moyens de protection et les mĂ©thodes mises en ?uvre pour lutter contre le risque requins dans le monde. Objectif : proposer, Ă l'issue d'ateliers de travail qui auront lieu ce mercredi, une sĂ©rie de mesures qui pourraient ĂȘtre adaptĂ©es Ă La RĂ©union. "Il est urgent aujourd'hui d'entrer dans une phase opĂ©rationnelle. L'objectif de ce sĂ©minaire est de bĂątir un prĂ©-programme avec tous les acteurs concernĂ©s pour rendre les plages plus sĂ©curisĂ©es", a indiquĂ© Fabienne Coupel-Sauret, vice-prĂ©sidente de la RĂ©gion.
Le 30 septembre 2011, suite Ă plusieurs attaques de requins dans les eaux rĂ©unionnaises, un protocole dâaccord a Ă©tĂ© signĂ© entre lâEtat et la RĂ©gion afin dâamĂ©liorer la connaissance scientifique des requins cĂŽtiers de La RĂ©union et de prendre des mesures adĂ©quates pour la sĂ©curitĂ© des usagers de la mer.
En ce sens, deux Ă©tudes ont Ă©tĂ© lancĂ©es : lâĂ©tude Charc (connaissances de lâĂ©cologie et de lâhabitat de deux espĂšces de requins cĂŽtiers sur la cĂŽte ouest de La RĂ©union), menĂ©e par lâIRD (institut de recherche et de dĂ©veloppement), et lâĂ©tude financĂ©e par la RĂ©gion et menĂ©e par le bureau dâĂ©tudes Biotope.
"Le travail de Biotope Ă©tait de recenser tous les dispositifs qui existent dans le monde pour lutter contre le risque requins", rappelle Fabienne Couapel-Sauret. "Lâobjectif de ce sĂ©minaire est de rendre publique la restitution de ce travail", ajoute-t-elle. "A lâissue des trois ateliers qui auront lieu aujourdâhui, on fera une synthĂšse des rĂ©sultats. Le but Ă©tant de proposer un plan dâactions, de bĂątir avec tous les acteurs concernĂ©s un prĂ©-programme pour sĂ©curiser les usagers de la mer", ajoute la vice-prĂ©sidente de la RĂ©gion.
Pour mener ce travail, une centaine de rĂ©fĂ©rences mondiales ont Ă©tĂ© consultĂ©es et une soixantaine dâacteurs locaux et nationaux ont Ă©tĂ© sollicitĂ©s, ainsi que 20 experts internationaux issus de 6 pays diffĂ©rents qui sont confrontĂ©s au risque requins. Le sĂ©minaire a Ă©galement fait appel Ă des experts. On note ainsi la prĂ©sence de Christopher Neff, chercheur Ă lâuniversitĂ© de Sydney et dont le doctorat a pour thĂšme la politique publique de gestion du risque requins. "Je suis honorĂ© dâĂȘtre invitĂ© Ă ce sĂ©minaire, jâai Ă©tudiĂ© le risque requins dans diffĂ©rentes rĂ©gions du monde, et jâapporterai mes connaissances pour contribuer Ă une sĂ©curisation des plages Ă La RĂ©union", explique-t-il.
Autre invité : MickaĂ«l Hoarau. Dâorigine rĂ©unionnaise, il travaille en Afrique du Sud et pourra lui aussi apporter son expĂ©rience. Au Cap, il est en effet chargĂ© de la gestion opĂ©rationnelle du risque requin. "Je suis ici pour apporter les connaissances sud-africaines, pour une meilleure protection des usagers de la mer et de lâenvironnement Ă La RĂ©union", dit-il.
Jean-SĂ©bastien Philippe, chargĂ© dâĂ©tudes Ă Biotope, a lui soulignĂ© que le but de ce sĂ©minaire Ă©tait de pouvoir "dĂ©gager, dâici demain, des mesures qui pourraient ĂȘtre mises en place Ă La RĂ©union" en matiĂšre de lutte contre le risque requin. Pour cela, les diffĂ©rents dispositifs connus dans le monde, leur efficacitĂ©, leurs contraintes et les risques qu'ils reprĂ©sentent pour l'environnement seront abordĂ©s ce mercredi.
En matiÚre de prévention, signalétique, plan de communication et programme de sensibilisation ont été évoqués. Les moyens de surveillance et de secours seront également au programme du séminaire.
Du cĂŽtĂ© des dispositifs de protection, Jean-SĂ©bastien Philippe a recensĂ© plusieurs dispositifs collectifs utilisĂ©s de par le monde : filets maillants, drumlines, enclos de baignade, pĂ©rimĂštre Ă©lectromagnĂ©tique, ou encore campagne de pĂȘche prĂ©ventive. Au sujet des prĂ©lĂšvements, il a Ă©tĂ© avancĂ© que dans certaines rĂ©gions, l'opĂ©ration s'Ă©tait avĂ©rĂ©e peu efficace et alĂ©atoire. Les dispositifs de protection individuels ont eux aussi Ă©tĂ© recensĂ©s : rĂ©pulsifs Ă©lectriques (shark shield), rĂ©pulsifs chimiques, rĂ©pulsifs acoustiques, combinaisons renforcĂ©es, cage mĂ©tallique.
Un recensement dont le but est de dĂ©finir quels dispositifs pourront ĂȘtre adaptĂ©s Ă La RĂ©union. "Il faut prendre en compte toutes les spĂ©cificitĂ©s du contexte rĂ©gional. Chaque rĂ©gion a ses spĂ©cificitĂ©s", prĂ©cise Jean-SĂ©bastien Philippe. Il a Ă©galement rappelĂ© que "le risque zĂ©ro nâexiste pas" et que la responsabilisation de chacun Ă©tait un Ă©lĂ©ment essentiel.
Les ateliers qui se déroulent ce mercredi se découpent en trois grands thÚmes : protection et gestion des usages ; surveillance et sécurité ; prévention, information et communication. La synthÚse sera rendue le jeudi 11 octobre.
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