Manifestation le 19 janvier

Retraites : une première journée de mobilisation en vue pour les syndicats réunionnais

  • Publié le 16 janvier 2023 à 04:59
  • Actualisé le 16 janvier 2023 à 10:22

Le jeudi 19 janvier 2023, plusieurs syndicats à La Réunion comptent bien montrer leur mécontentement vis-à-vis des nouvelles décisions concernant la réforme des retraites, présentée par le gouvernement. Tous les corps de métiers se sentent concernés. Cet appel à la mobilisation est national.

J-4 avant que les syndicats défilent dans la rue. J-4 avant qu'ils ne fassent savoir au gouvernement qu'ils ne sont pas d'accord avec les mesures concernant la réforme des retraites. C'est uni pour une même cause que des syndicats à la Réunion, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGTR, FO, FSU, SAIPER, SOLIDAIRES, UNSA, FGR, UNEF, relayent l'appel national des syndicats pour une mobilisation massive. "Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l'espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n'est pas reconnue", alertent-ils dans un communiqué. Selon eux, cette réforme va "aggraver la précarité de celles et ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes."

- Une première journée de mobilisation -

Si la Première ministre Elisabeth Borne, avait consulté les représentants de syndicats au niveau national pour prendre leurs avis concernant la réforme, cela n'a pas suffi. Ils n'ont pas été satisfaits des mesures que contient cette réforme. "Les organisations syndicales n’ont eu de cesse pendant la concertation avec le Gouvernement de proposer d’autres solutions de financement, à commencer par l’amélioration de l’emploi des seniors. Jamais le gouvernement, arc-bouté sur son projet, ne les a étudiées sérieusement", rappelle l'intersyndicale, avant d'ajouter que "le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale".

Il était donc évident pour les syndicats de répondre à cet appel à la grève interprofessionnel dans tout le pays ce jeudi. La Réunion ne fait pas figure d'exception. Cette date syndicale, "donne le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée". La mobilisation ne va pas s'arrêter à là. "Elles (les organisations syndicales) décident d’ores et déjà de se réunir après le 19 janvier pour prolonger le mouvement de mobilisation et convenir d’autres initiatives", elles "appellent les salarié.es à se mobiliser fortement dès cette première journée"

Dans un communiqué, la Fédération Santé et action sociale CGTR, ajoute que cette réforme va toucher de plein fouet aussi les secteurs sanitaire, social et médico-social. "En effet, dans ces secteurs à prédominance féminine, de nombreuses travailleuses sont contraintes de travailler à temps partiel. (...) Rien ne justifie ce que veut Macron, son gouvernement et le MEDEF : que les salarié.e.s travaillent plus longtemps et donc que les salarié.e.s arrivent complètement cassé.e.s à la retraite". Elle dénonce également les maux dont sont victimes les salariés des établissements de santé. "Personnel, investissements, qualité, sécurité, capacité d’accueil, etc, à La Réunion, les personnels sont exténués, essorés, démotivés et mal payés. Et aujourd’hui, on leur annone qu’ils vont devoir travailler plus longtemps !". C'est la raison pour laquelle, elle se joint à l'appel national et demande aux salariés, les travailleuses et travailleurs des secteurs sanitaire, social et médico-social à se mobiliser eux aussi.

Ainsi, les syndicats réunionnais donnent rendez-vous à la population dès 9h, au petit-marché de Saint-Denis, rue Maréchal Leclerc, ce jeudi.

Au niveau national, le 19 janvier est une date censée “donner le départ d’une puissante mobilisation dans la durée”, a exprimé le leader de la CFDT, Laurent Berger. Pour Frédéric Souillot, le patron du syndicat national Force ouvrière, "Si Emmanuel Macron veut en faire sa mère des réformes (…), pour nous ce sera la mère des batailles.

Le patron de la CGT Philippe Martinez espère que “des millions” de Français seront mobilisés.

68% des Français restent opposés à la réforme, selon un sondage Ifop pour le JDD paru dimanche.

Lire aussi - La réforme des retraites dévoilée, la bataille commence

- L'appel à la mobilisation des partis politique -

L’ensemble des partis de gauche s'est déjà rallié à l'appel à la mobilisation, y compris le parti des Insoumis. Ils prévoient également une “marche pour les retraites” mais cette fois-ci le 21 janvier à Paris. Deux jours avant la présentation du projet de loi en Conseil des ministres. En meeting à Toulouse, la députée LFI Clémentine Autain a aussi estimé que le 19 janvier, il faut “mettre le paquet”. “C’est à ce moment-là qu’on établit le rapport de force”. “Plus on part haut, plus évidemment la montée en puissance va être forte”.

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, a exhorté quant à lui le samedi 14 janvier, “un million” de Français “à déferler dans la rue” jeudi. Selon lui, ces dernières semaines, “Emmanuel Macron a organisé un simulacre de concertation: les changements apportés au projet initial n’enlèvent rien à sa brutalité pour des millions de salariés. C’est lui qui fait le choix des armes”.

A l’extrême droite, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a juré de “faire barrage” à une réforme “injuste”.

De son côté, le président du MoDem, François Bayrou, a demandé ce dimanche 15 janvier au gouvernement de faire plus de pédagogie et de “réfléchir à des améliorations” de son texte sur les retraites pour convaincre les Français, majoritairement opposés à la réforme d’après les sondages.

- Ce que prévoit la réforme -

Les mesures autour de la réforme des retraites ont été annoncées le 10 janvier dernier par la Première ministre, Elisabeth Borne, lors d'une allocution télévisée. Voici les grandes lignes de cette réforme :

• L’âge du départ repoussé à 64 ans

L’âge légal à partir duquel il est possible de partir à la retraite sera progressivement reculé jusqu’à 64 ans (62 ans actuellement). Elisabeth Borne a précisé qu’à partir du 1er septembre 2023, l’âge sera repoussé de trois mois par année de naissance, pour atteindre 63 ans et trois mois en 2027 et 64 ans en 2030.

• Allongement de la durée de cotisation

L’allongement de la durée de cotisation sera effectif dès 2027 et non pas en 2035 comme annoncer dans un premier temps. A partir de 2027 il faudra donc avoir travaillé 43 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. A noter que les personnes qui, partent à la retraite à 67 ans bénéficieront toujours automatiquement d’une retraite à taux plein, et donc sans décote, même si elles n’ont pas travaillé 43 ans. “Essentiel pour ceux qui ont eu une carrière hachée ou incomplète, et je pense ici particulièrement aux femmes”, a estimé Elisabeth Borne.

• Revalorisation du minium vieillesse

La pension minimum (le minimum vieillesse) sera revalorisée pour tous les retraités, futurs et actuels, a annoncé Elisabeth Borne. Un salarié qui a été payé au Smic tout au long de sa carrière percevra 1.200 euros par mois (soit 100 euros d’augmentation par rapport à aujourd’hui) ce qui correspond à 85% du Smic net actuel

Le minimum de pension augmentera ainsi de 100 euros par mois pour une carrière complète. Un salarié au SMIC toute sa carrière aura une pension de 85% du SMIC net.

• La fin des régimes spéciaux

Les régimes spéciaux prendront fin avec l’entrée en vigueur de la réforme des retraites. Les salariés de EDF, de la Banque de France, notamment seront affiliés au régime général.

Lire aussi - Il faudra attendre 64 ans pour partir à la retraite, annonce Elisabeth Borne

www.imazpress.com avec l'AFP

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