[VIDEO] 43 ans pour une retraite à taux plein

Il faudra attendre 64 ans pour partir à la retraite, annonce Elisabeth Borne

  • Publié le 10 janvier 2023 à 20:57
  • Actualisé le 11 janvier 2023 à 18:56

L'âge légal de départ sera porté 64 ans en 2030 a annoncé Elisabeth Borne au cours d'une conférence de presse tenue ce mardi soir 10 janvier 2023. La Première ministre a également que dès 2027, au lieu de 2035, il faudra avoir cotisé 43 ans pour une retraite à taux plein. Les principaux régimes spéciaux de retraite seront supprimé et un dispositif "carrières longues" sera mis en place

Suivez la conférence de presse en direct

https://www.youtube.com/watch?v=Z-Nwo-ypKtM

- L'âge du départ repoussé à 64 ans -

L’âge légal à partir duquel il est possible de partir à la retraite sera progressivement reculé jusqu'à 64 ans (62 ans actuellement). Elisabeth Borne a précisé qu'à partir du 1er septembre 2023, l'âgre sera repoussé de trois mois par année de naissance, pour atteindre 63 ans et trois mois en 2027 et 64 ans en 2030.

- Allongement de la durée de cotisation -

L'allongement de la durée de cotisation sera effectif dès 2027 et non pas en 2035 comme annoncer dans un premier temps. A parti de 2027 il faudra donc avoir travaillé 43 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. A noter que les personnes qui partant à la retraite à 67 ans bénéficieront toujours automatiquement d’une retraite à taux plein, et doncsans décote, même si elles n’ont pas travaillé 43 ans. "Essentiel pour ceux qui ont eu une carrière hachée ou incomplète, et je pense ici particulièrement aux femmes", a estimé Elisabeth Borne.

- Revalorisation du minium vieillesse -

La pension minimum (le minimum vieilesse) sera revalorisée pour tous les retraités, futurs et actuels, a annoncé Elisabeth Borne. Un salarié qui a été payé au Smic tout au long de sa carrière percevra 1.200 euros par mois (soit 100 d'augmentation par rapport à aujourd'hui) ce qui correspond à 85% du Smic net actuel

Le minimum de pension augmentera ainsi de 100 euros par mois pour une carrière complète. Un salarié au SMIC toute sa carrière aura une pension de 85% du SMIC net.

- La fin des régimes spéciaux -

Les régimes spéciaux prendront fin avec l'entrée en vigueur de la réforme des retraites. Les salariés de EDF, de la Banque de France, notamment seront affiliés au régime général

- Appel à manifester -

Ce report à 64 ans plutôt qu’à 65 ans pourrait valoir au gouvernement le soutien de la droite LR, qui défend cette option depuis des années au Sénat.

Les autres oppositions et les syndicats sont vent debout contre tout relèvement de l’âge légal, estimant qu’il affecterait surtout les plus modestes, qui ont commencé à travailler tôt et ont déjà leurs trimestres à 62 ans.

La suite ne fait guère de doute: réunis ce mardi dès la fin d’après-midi à la Bourse du travail à Paris, les numéros un des huit grands syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) devraient appeler les salariés à une première journée de manifestations et de grèves le 19 ou le 24 janvier.

Si Emmanuel Macron veut en faire sa mère des réformes (…), pour nous ce sera la mère des batailles”, prévient le patron de Force ouvrière, Frédéric Souillot.

Dans les bastions syndicaux de l’énergie, la RATP et la SNCF, l’extinction à long terme des régimes spéciaux fournira des arguments supplémentaires à une mobilisation.

- Une majorité de Français contre la réforme -

Selon les derniers sondages, une majorité de Français sont opposés au relèvement de l’âge légal. La réforme dans son ensemble suscite des commentaires mitigés. “Puisqu’on vit plus longtemps, c’est peut-être normal que la retraite soit réformée”, juge Claire Cadorel, 42 ans, interrogée sur la Grand Place de Lille. Mais Olivier Rohas, 41 ans, chargé de mission dans le développement durable, redoute qu’une mesure d’âge “endommage vraiment notre qualité de vie”, même s’il “comprend” l’impératif de “financer nos retraites”.

- Mesures de compensation -

Pour percer le front des syndicats et infléchir le premier d’entre eux, la CFDT, le gouvernement a mis en avant des mesures de compensation. Le minimum de pension sera donc relevé à 85% du Smic (1.200 euros net par mois) pour une carrière complète. Cela pourrait concerner non seulement les futurs retraités mais aussi ceux d’aujourd’hui, autre clé d’un compromis avec Les Républicains.

Le gouvernement insiste sur le maintien d’un dispositif “carrières longues”: le départ sera toujours anticipé de deux ans pour les travailleurs qui ont validé cinq trimestres avant l’âge de 20 ans, et pourrait l’être de quatre ans pour ceux qui en ont accumulé dix.

Pour améliorer le maintien au travail des seniors, les trimestres effectués dans le cadre d’un cumul emploi-retraite devraient désormais compter pour la pension, et l’accès à la retraite progressive sera facilité et ouvert aux fonctionnaires.

Mais “même avec des mesures positives sur les carrières longues ou la pénibilité”, “il n’y aura pas de deal avec la CFDT”, a prévenu son secrétaire général, Laurent Berger.

Rasséréné par un possible appui de la droite mais rafraîchi par l’opposition syndicale unanime, l’exécutif veut aller vite. Il devrait inscrire sa réforme dans un projet de budget rectificatif de la Sécurité sociale présenté en Conseil des ministres le 23 janvier, avant son arrivée la semaine suivante en commission à l’Assemblée. Là où la gauche Nupes lui promet un déluge d’amendements.

www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com

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