Il y a quelques jours, le collectif Goutanou a lancé un appel pour "défendre la cuisine réunionnaise et lutter contre la prolifération des fast-food". Une pétition en ligne compte déjà plus de 1900 signataires et un rassemblement était prévu devant un nouveau fast-food installé dans la zone Canabady à Saint-Pierre suivi d'un pique-nique partage. Le rendez-vous était donné ce dimanche 3 septembre 2023 à partir de 10h.
Imaz Press alertait déjà il y a près d'un an et pourtant les enseignes de restauration rapide continuent de s'installer à grande vitesse dans notre département où le taux de diabète est l’un des plus élevé de France et concerne 80.000 personnes, soit 10% de la population réunionnaise.
Face à cette situation, le collectif Goutanou a décidé d'entrer en action. "Nous nous indignons de la multiplication par 2, en moins d’un an, du nombre de ces géants américains dans la ville de Saint-Pierre. Un chiffre, aussi alarmant que significatif, résume à lui seul l’ampleur de cette hégémonie grandissante : il y a, aujourd’hui, proportionnellement au nombre d’habitants, plus de grandes enseignes de fast-food à Saint-Pierre qu’à Paris" exprime-t-il.
La solution proposée, "soutenir les petites structures, s’engager en faveur de l’autonomie alimentaire, valoriser le patrimoine réunionnais et promouvoir la gastronomie locale".
La tribune publiée le 28 août dans Le Quotidien dénonce également la surutilisation de plastique, les emplois précaires nombreux dans l'industrie et l'élevage intensif. Cette dernière a été co-signée par plus de 150 personnalités réunionnaises. Parmi elles, des cuisiniers, professionnels de santé, sportifs ou encore artistes. Des ONG, associations et partis politiques locaux ont également pris part à l'action.
- Les pouvoirs publics pointés du doigt -
"Ces entreprises bénéficient du soutien des pouvoirs publics locaux qui facilitent leur implantation" accuse le collectif qui a obtenu une audience jeudi auprès du conseiller de Philippe Vigier en visite dans l'île sans obtenir de réponse concrète. L’échange a surtout été l’occasion de présenter la situation.
Une lettre a aussi été envoyée aux maires des communes de l’île pour leur demander de se positionner sur le sujet.
Le problème, c'est qu'aucune loi n'interdit concrètement l'installation de ces fast-food.
Du côté des parlementaires, lorsque nous les avions interrogés en octobre, certains reconnaissaient que l’implantation de ces restaurants était une bonne chose pour l’économie. Un argument qui a du mal à passer pour le collectif.
"Nous dénonçons l’argument selon lequel ces entreprises seraient attractives pour le territoire car créatrices d’emplois. Nous savons que l’immense majorité des recrutements sont en réalité des remplacements de postes existants liés à un turn-over important. Ces emplois sont donc en majorité des emplois précaires, avec des conditions de travail difficiles et un rythme de travail effréné, sans parler des pratiques managériales très souvent controversées" est-il écrit dans la tribune.
Karine Lebon, députée avait en octobre dernier évoqué le souhait de demander une limitation géographique du nombre de fast-food et avait alerté le gouvernement sur le sujet. Un souhait qui n'a visiblement pas été respecté.
Il y a quelques jours, elle a adressé, avec Emeline K/Bidi et Frédéric Maillot, une lettre à Jérôme Philippini, préfét de La Réunion pour affirmer son soutien à Goutanou et appeler à l'action.
✅ Nous sommes POUR une limitation de l’installation des enseignes de Fast-Food à La Réunion.
— Karine Lebon (@KarineLebon) August 30, 2023
✅ Nous sommes POUR la préservation du patrimoine culinaire de l’Île.
✅ Nous sommes POUR une meilleure politique de l’alimentation.
Nou tyinbo, nou larg pa ! pic.twitter.com/CriN8SJgml
Dans cet écrit, les députés de la gauche démocrates encouragent la mise en place d'états généraux de la bonne alimentation à La Réunion.
La France Insoumise a également souhaité apporter son soutien en appellant à manifester ce dimanche dans un communiqué.
Retrouvez la pétition ici.
www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Plus la population consomme, plus les fast food vendent, à qui la faute lorsque tout est conditionné par la pub sur la malbouffe et à coté les vendeurs de légume et autres produits locaux préfèrent spéculer au lieu de favoriser l'achat d'une nourriture plus saine. Par exemple, ( je donne les prix en francs car l'euro nous donne l'impression qu'il est moins cher), + de 20 francs un kilo de manioc, +40 francs le kilos de tomates, 200 francs le kilo la viande boeuf, 100 francs des morceaux de volaille...le consommateur y préfère paye + de 50 francs pour gobe une petit peu frite ek un espèce macatia rempli la sauce ek une viande compétée par du soja et lu trompe sa faim ek un gobelet coca. Bienvenu l'obésité ek le diabète.
Vous faites erreur sur la lutte à mener ; les fastfood font partie de la solution (nourrir de façon industrielle, à pas cher) ; mais il s'agit de vendre une alimentation éthique, écologique, sanitaire, santé et climat-compatible donc vegan, comme vivement encouragé par l'ONU-OMS-FAO-GIEC... (quant à se prétendre de gauche-écolo. sans être vegan, c'est oxymore-novlangue)