Du 1er au 11 mai au Parc des expositions

Saint-Denis : entre innovation et résilience, le 36ème Salon de la maison explore l’avenir de nos Kaz

  • Publié le 23 avril 2025 à 16:06

Le 36ème Salon de la maison se tient du 1er au 11 mai 2025 au Parc des Expositions Auguste Legros à Saint-Denis. Après Garance, dans un contexte économique tendu et sur fond de crise du logement, l’événement veut plus que jamais faire de l’habitat un levier de transformation sociale et environnementale (Photo : www.imazpress.com)

Avec 350 exposants, 1.100 stands et une fréquentation visée de 100.000 visiteurs, le Salon de la Maison 2025 maintient son statut de plus grande manifestation économique de l’île. Sur 25.000 m² d’exposition, les entreprises locales viennent présenter leurs produits, innovations et savoir-faire.

Un enjeu majeur pour beaucoup d’entre elles, pour qui le Salon représente jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires annuel. "Quand le bâtiment va, tout va", a rappelé Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, en conférence de presse.

Pourtant, tous les indicateurs sont aujourd’hui en alerte. La filière du BTP peine à redémarrer malgré un besoin massif de logements : 172.500 unités devront être construites dans les années à venir, selon l’Insee.

- Penser la kaz comme un écosystème -

Cette édition 2025 marque un tournant symbolique dans l’identité du salon. Abandonnant la trilogie des éléments, la communication se structure autour d’un triptyque graphique : la maison-grotte dans la forêt, la maison-refuge au cœur du volcan, la maison suspendue sur le lagon.

Trois visions poétiques qui traduisent un message concret : habiter La Réunion, c’est intégrer l’environnement, la culture, et la résilience. La thématique "Mon île, ma kaz" résonne comme un appel à repenser les formes d’habitat.

"Le cyclone Garance nous a rappelé les failles de nos constructions", a insisté Maurice Gironcel, président de la Cinor. "Quand des toits s’envolent sur des bâtiments neufs, il faut interroger nos pratiques. La maison doit désormais répondre aux défis climatiques." Regardez :

La kaz traditionnelle a beaucoup évolué au fil des années. À Saint-Denis, aujourd'hui, la Kaz c’est aussi l’immeuble, a souligné la maire de la commune. "On peut transposer l’art d’habiter créole à la verticalité : un coin pour poser la table, un jardin suspendu, un espace pour la famille" Écoutez :

- Innover, équiper, expérimenter -

Au-delà des intentions, le Salon proposera chaque jour de 11h à 17h30 un programme d’animations et de conférences. 

Parmi les innovations à découvrir : des barrières anti-inondation sans travaux, un système de purification d’eau sans électricité, des mosaïques phosphorescentes antidérapantes ou encore un fauteuil de cinéma immersif connecté.

D’autres produits, plus décoratifs ou pratiques, attirent l’attention : la feuille de pierre rétroéclairable, les suspensions motorisées, ou encore les kits d’ornement mural prêts à poser.

- Un moment populaire -

Depuis 36 ans, le Salon de la maison se veut une vitrine de l’habitat mais aussi un miroir de la société réunionnaise. En 2025, il reflète une île en quête de logement digne, d’équilibre écologique et de solidarité concrète. 

Les défis sont nombreux, mais les idées foisonnent. Comme l’a résumé Maurice Gironcel : "Une maison, c’est un emploi, c’est un lien, c’est une vision. C’est tout cela que nous devons construire ensemble."

L’événement se veut aussi "accessible et fluide". Des navettes gratuites relieront les parkings périphériques au site du Salon, avec une consigne pour les casques moto, un coin bébé aménagé, et une billetterie en ligne pour éviter les files d’attente.

Air France, partenaire de l’événement, propose des billets à gagner quotidiennement et une réduction de 80 euros pour les 200 premiers acheteurs. Un tirage au sort pour un voyage en Suède est également prévu.

- Un salon qui s’inscrit dans les urgences sociales -

L’édition 2025 s’ancre aussi dans les réalités sociales de l’île. Les CCAS de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne seront présents sur place. La Nordev a souhaité renforcer ce lien avec les solidarités de proximité, dans un contexte marqué par la précarité post-cyclonique : 34.000 foyers sinistrés n’étaient pas assurés. 

Le nombre de sans-abri a doublé en un an à La Réunion. Pour le vice-président de l'UDCCAS de l'île, David Belda, il s’agit de "créer des ponts entre le monde économique et les acteurs sociaux". Le salon devient ainsi un lieu de dialogue entre production et inclusion. 

La soirée de gala apportera également son soutien à l’association Nout Tout Ansamn, mobilisée pour les familles d’adultes porteurs de handicap.

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pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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