Sa fille a été battue à mort

Le père de Shana : "il faut plus que du courage pour surmonter une telle épreuve"

  • Publié le 22 septembre 2023 à 16:32

Mickaël Alicalapa essaye de surmonter sa souffrance mais il avoue : "il faut plus que du courage pour surmonter une telle épreuve". Shana, sa fille qui aurait eu 16 ans ce dimanche 24 septembre 2023, a été battue à mort à Saint-Pierre par une adolescente de 14 ans et un adolescent de 16 ans. Son corps a été retrouvé ce mercredi dans l'ancienne usine sucrière de Saint-Pierre. Le père de la jeune victime, soutenu par sa famille endeuillée, espère maintenant voir sa fille une dernière fois et récupérer son doudou pour qu'il l'accompagne dans sa dernière demeure. Le père de famille éploré met aussi les jeunes en garde contre les réseaux sociaux (Photo : sly/www.imazpress.com)

"Je vais voir aujourd'hui si je peux voir le corps de ma fille", déclare à Imaz Press Mickaël Alicalapa. "Je veux aussi voir si elle sera dans un cercueil vitré ou pas et surtout nous allons essayer de récupérer son doudou qui a été saisi par les enquêteurs. C'est un doudou qu'elle a depuis qu'elle est née. On voudrait qu'elle puisse l'emmener avec elle dans son cercueil" ajoute-t-il avec beaucoup de retenu.

Le père de Shana se remémore le fil des événements tragiques. "Lorsque nous avons lancé l'alerte disparition dimanche, c'était déjà fini" souffle le père de famille. Selon les premiers éléments d'investigation, la jeune fille a été tuée dans la journée de samedi, le jour même de sa rencontre avec ses deux agresseurs.

Mickaël Alicalapa poursuit : "on a appris qu'elle avait été étranglée, qu'elle avait reçu des jets de galets dans la figure..."

Il souligne "je pense qu'ils (les deux agresseurs - ndlr) l'ont interpellée sur les réseaux sociaux, elle est tombée dans le traquenard". L'occasion pour le père de famille d'alerter sur les dangers des moyens de communiquer. "Quand on regarde les informations et les émissions de télé, on voit que des hommes se font passer pour des jeunes filles pour attirer leurs victimes, mais là ce sont deux adolescents de 14 et 16 ans, il y a un problème" lance-t-il.

"Ma fille a été étranglée, ce n'est pas un jeu, je n'aurais jamais pensé que deux adolescents puissent avoir une telle sauvagerie" dit-il encore et il souligne : "je le sais ma fille ne s'est pas laissée faire".

Le père de famille évoque un problème général de société et commente : "malheureusement on ne peut pas être à 100% derrière les marmailles, leurs téléphones, leurs tablettes et leurs réseaux sociaux". Shana détenait trois comptes Instagram.

Lire aussi - Mort de Shana : de nombreuses questions en suspens, les investigations se poursuivent

- Une jeune fille calme et réservée -

Pour rappel, dès le samedi soir 16 septembre les proches de Shana, n'ont plus eu de nouvelles de la jeune fille. Elle a indiqué qu'elle allait passer la nuit chez une amie à Saint-Louis.

Partie le matin, elle envoie un message une heure plus tard à son père pour le prévenir qu'elle est arrivée sur place. Mais dans les heures qui suivent – et malgré les appels incessants de ses proches, Shana ne répond pas.

Au bout de l'angoisse, le père de Shana, une jeune calme et réservée, se rend au commissariat Malartic à Saint-Denis le dimanche soir et déclare sa disparition.

Les recherches sont lancées, et l'enquête commence. Le bornage du téléphone et le visionnage de vidéosurveillance permettent de suivre les traces de la jeune fille jusqu'à Saint-Pierre dans la journée de samedi. Plus rien ensuite. "On n'arrive pas à l'avoir, son téléphone est éteint", confiait son père Mickaël, interrogé par Imaz Press.

Lire aussi : Malgré les recherches Shana, 16 ans, reste introuvable, sa famille plongée dans l'inquiétude

Résidant dans l'Hexagone, la mère de Shana prend le premier avion et arrive à La Réunion dès lundi. Les jours passent et toujours rien… jusqu'à ce mercredi 20 septembre au soir. Le père de Shana reçoit un coup de téléphone. Le corps sans vie de sa fille vient d'être découvert sur le site de l'ancienne usine sucrière de Pierrefonds (Saint-Pierre).

- Les deux mineurs déférés ce vendredi -

Deux mineurs – une fille et un garçon – ont été placés en garde à vue le jour même au commissariat de Saint-Pierre. "Après le signalement de la disparition d’une mineure, les enquêteurs du STPJ de la Réunion ont pu identifier la personne avec laquelle celle-ci avait rendez-vous.

Cette jeune fille, mineure de 14 ans, a admis avoir participé en compagnie d’un de ses amis, âgé de 16 ans révolus, au meurtre de la jeune fille disparue" détaillait le parquet de Saint-Pierre ce jeudi soir.

Lire aussi : Meurtre de Shana : les deux adolescents en garde à vue ont admis être les auteurs du crime

Selon les premières informations, c'est la jeune fille en garde à vue – qui est allée elle-même au commissariat, accompagnée d'un proche – qui aurait indiqué aux policiers la localisation du corps.

Par la suite, un jeune adolescent a été interpellé et placé en garde à vue.

Face à cette affaire, le parquet de Saint-Pierre a ouvert une enquête criminelle. Une autopsie a également été ordonnée pour déterminer les causes exactes de la mort de la jeune fille, "les premières conclusions du médecin légiste confirment les violences subies par la victime" a indiqué la procureure par intérim, Carole Pantalacci.

Les deux jeunes mineurs seront déférés ce vendredi 22 septembre au parquet de Saint-Pierre.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
1 Commentaires
Anissa
Anissa
11 mois

Courage mr. Je sais que c'est dur. File pa bana avec les parents. Laque pa.