Ce mercredi 20 septembre 2023, Shana, 16 ans, a été retrouvé morte dans l'ancienne usine sucrière de Saint-Pierre située à Pierrefonds. Deux mineurs ont avoué au cours de leur garde à vue être les auteurs du crime commis le samedi 16 septembre. La mineure de 14 ans a été mise en examen pour assassinat et placée en détention provisoire. Le mineur de 16 ans a dû être hospitalisé durant sa garde à vue en raison de l’évolution de son état de santé. Il sera présenté devant le juge d’instruction en vue de sa mise en examen pour assassinat à la sortie de l'hôpital. (Photo photo RB/www.imazpress.com)
"La mineure de 14 ans, qui a avoué avoir participé avec son ami au meurtre de la jeune Shana, a, à l’issue de sa garde à vue, été présentée ce jour au juge d’instruction" a annoncé le parquet ce vendredi soir.
A l’issue de son interrogatoire de première comparution, elle a été mise en examen du chef d’assassinat puis conformément aux réquisitions du parquet, elle a été présentée devant le juge des libertés et de la détention qui a ordonné son placement en détention provisoire.
"Le mineur co-auteur du meurtre a dû être hospitalisé durant sa garde à vue en raison de l’évolution de son état de santé. Dès sa sortie de l’établissement hospitalier, il sera présenté devant le juge d’instruction en vue de sa mise en examen pour assassinat" précise le parquet. "Son placement en détention provisoire sera alors requis par le parquet de Saint Pierre."
Pour rappel, deux mineurs – une fille et un garçon – avaient été placés en garde à vue mercredi au commissariat de Saint-Pierre, après la découverte du corps de Shana.
"Après le signalement de la disparition d’une mineure, les enquêteurs du STPJ de la Réunion ont pu identifier la personne avec laquelle celle-ci avait rendez-vous. Cette jeune fille, mineure de 14 ans, a admis avoir participé en compagnie d’un de ses amis, âgé de 16 ans révolus, au meurtre de la jeune fille disparue" détaillait le parquet de Saint-Pierre ce jeudi soir.
Selon les premières informations, c'est la jeune fille en garde à vue – qui est allée elle-même au commissariat, accompagnée d'un proche – qui aurait indiqué aux policiers la localisation du corps.
Par la suite, un jeune adolescent a été interpellé et placé en garde à vue.
Un adolescent – tueur présumé - conduit ce jeudi 21 septembre sur les lieux du drame pour expliquer aux enquêteurs le déroulé de ce crime.
Face à cette affaire, le parquet de Saint-Pierre a ouvert une enquête criminelle. Une autopsie a également été ordonnée pour déterminer les causes exactes de la mort de la jeune fille, "les premières conclusions du médecin légiste confirment les violences subies par la victime" a indiqué la procureure par intérim, Carole Pantalacci. Selon les informations, Shana a été battue a mort et étranglée.
"Les investigations et les auditions se poursuivent : en l’état, le travail d’investigation des enquêteurs de la section criminelle du service territorial de police judiciaire (STPJ), tend à déterminer et approfondir les circonstances dans lesquelles ces deux mineurs sont impliqués dans le décès de la victime" a-t-elle conclu.
Selon les dernières informations, Shana aurait été tuée dès samedi. La thèse du guet-apens est pour l'heure la plus plausible pour les enquêteurs. Shana ne connaissait pas (visuellement) ses deux agresseurs avant ce samedi 16 septembre.
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- Un quartier en dueil -
Samedi 16 septembre… c'est à partir de cette date que les proches de Shana – partie pour se rendre chez une amie à Saint-Louis – n'ont plus eu de nouvelles.
Partie le matin, elle envoie un message une heure plus tard à son père pour le prévenir qu'elle est arrivée sur place. Mais dans les heures qui suivent – et malgré les appels incessants de ses proches, Shana ne répond pas.
Espérant voir sa fille revenir, c'est le dimanche soir que le père de Shana se rend au commissariat Malartic à Saint-Denis pour déclarer sa disparition.
C'est alors qu'une enquête commence. Bornage de téléphone, visionnage de vidéosurveillance… si le téléphone suit sa trace jusqu'à Saint-Pierre dans la journée de samedi, après, plus rien. "On n'arrive pas à l'avoir, son téléphone est éteint", confiait son père Mickaël, interrogé par Imaz Press.
Sa mère, résidant dans l'Hexagone, prend le premier avion et arrive à La Réunion dès lundi. Les jours passent et toujours rien… jusqu'à ce mercredi 20 septembre au soir. Le père de Shana reçoit un coup de téléphone. Le corps sans vie de sa fille vient d'être découvert sur le site de l'ancienne usine sucrière de Pierrefonds (Saint-Pierre).
Un décès qui a provoqué l'émoi dans le quartier du Bas de la Rivière à Saint-Denis où la jeune fille résidait. Une jeune fille qui allait avoir 16 ans ce dimanche. Les mines fermées, les habitants discutent entre eux du drame qui touche leur voisin. Près de la supérette du quartier, on discute à voix basse de cette tragédie.
"Cette pauvre ti fille, c'est horrible…" souffle une voisine habitant la même résidence que Shana et son père. "On espérait vraiment qu'il s'agissait d'une fugue, qu'elle avait fait une bêtise et n'osait pas rentrer, personne ne pensait qu'un tel drame pourrait se produire."
"Le monde devient fou, comment on peut-on faire ça ?" s'interroge un autre homme. "16 ans, ce n'est pas un âge pour mourir, encore moins comme ça" dit-il.
"Mickaël, c'est un dalon, on connaissait sa fille depuis toute petite, c'est comme si c'était notre enfant. Forcément ça fait un choc" confie un autre voisin, proche du père endeuillé. "Elle ne sortait quasiment jamais, c'était sa première vraie sortie..." dit-il.
L'incompréhension règne au sein du quartier. "Mickaël ne se voit même plus habiter dans cet appartement, il ne voit que Shana" ajoute un autre ami.
Que s'est-il passé ? Aurait-elle fait une mauvaise rencontre ?
- Des individus violents et de plus en plus jeunes -
Une affaire qui n'est pas sans rappeler les deux faits divers de Sainte-Marie et Saint-Pierre – qui ont trouvé une issue favorable pour la victime.
Dans ces deux affaires, les victimes étaient mineures, tout comme leurs agresseurs présumés.
Le 18 avril 2022, Morgane V., 14 ans, est retrouvée dans les Hauts de Terre-Sainte à Saint-Pierre, sérieusement blessée à la tête.
Lorsque la jeune fille a été retrouvée, la piste de l'agression est rapidement retenue. Dans la foulée, deux mineurs d'à peine 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue, ainsi qu'un troisième le lendemain pour tentative de meurtre.
Jugés le 25 avril, l'un des mineurs a été mis en examen pour tentative d'assassinat et a été placé en détention provisoire. Les deux autres ont été mis en examen pour complicité de tentative d'assassinat.
En 2019, c'est un lycéen de 18 ans qui a été mis en examen pour tentative de viol et d'assassinat sur une de ses camarades de classe dans un entrepôt désaffecté de Sainte-Marie.
Frappée à coups de barre de fer, la jeune fille a réussi à s'enfuir.
- Des mineurs qui passent à l'acte... mais pourquoi -
Des jeunes qui – notamment pour le lycéen de Sainte-Marie, brillant élève, ne laissait pas présager d'un avenir si sombre.
Pour les psychologues, ce sujet des jeunes qui passent à l'acte est un sujet très compliqué à aborder.
Mais, selon les dires d'une psychologue, "cette question sur le passage à l'acte est catastrophique et occupe énormément la scène sociale". "Ce sont des enfants pour lesquels – en lien avec les réseaux sociaux – il y a confrontation de l'imaginaire et de la réalité".
Des adolescents qui pensent à la mort, "cela peut également cacher un sentiment de décalage social, une mauvaise gestion de ses propres émotions, un événement traumatisant ou encore la haine des autres".
"On se rend compte que nos ados n'ont plus de filtre, celui qu'il y a entre la réalité et la fiction. Ils sont plutôt en roue libre", explique Clémence Dondaine, psychologue. "Ils gèrent mal leurs émotions, il y a beaucoup de passages aux actes auto-agressifs, beaucoup se mutilent, font des tentatives de suicide."
Des jeunes qui "de mon expérience en clinique et libérale sont trop exposées aux réseaux sociaux et aux écrans. Pour eux, la réalité est basée sur de l'irréel et de la fiction". Prenons l'exemple des jeux en ligne de guerre, "le but est de tuer des gens et cela fait que certains adolescents n'apprennent plus à faire preuve d'empathie. On trouve même des personnalités psychopathiques, antisociales", précise Clémence Dondaine.
"Après, c'est multifactoriel", explique la psychologue. "Si à la maison ils n'ont pas de cadre éducatif, des valeurs, une gestion de la frustration - qui est un apprentissage - ils évoluent dans un contexte déjà compliqué."
Et souvent, "pour les parents de ces jeunes, on ne voit pas le danger, le risque de passer à l'acte, pour eux c'est inconcevable".
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je suis en colere contre la police qui n a pas cherchée dés le debut de sa disparition ses discutions sur le net,en 2023 avec le fric et les moyens alloués ils ne sont capapble de rien d autre que de chercher un fond de zamal pour le reste c est zero!