[VIDEO] Le ministre de la santé démissionne

Le Parlement adopte la loi immigration durcit par la droite, crise ouverte dans la majorité

  • Publié le 20 décembre 2023 à 06:00
  • Actualisé le 20 décembre 2023 à 16:02

Le Parlement a approuvé définitivement mardi la loi sur l'immigration durcit par la droite. Cette victoire parlementaire pour Emmanuel Macron ouvre une profonde fracture au sein de sa majorité, dont une partie s'est détournée d'un texte soutenu à la dernière minute par le Rassemblement national. Si selon une source ministérielle, Aurélien Rousseau, opposé à la loi Immigration, aurait remis mardi soir une lettre de démission à Élisabeth Borne. Cette dernière ainsi que le président de la République affirmaient ne pas avoir reçu de démission de sa part ce mercredi matin. C'était avant la confirmation d'Olivier Véran. Six député.e.s sur sept et deux sénatrices, sénateurs de La Réunion ont voté contre la loi

Les député.es de La Réunion Philippe Naillet (PS), Karine Lebon (Nupes), Emeline K/Bidi (Nupes), Jean-Huges Ratenon (LFI) et Perceval Gaillard (LFI) ont voté contre la loi. Nathalie Bassire (Liot) s'est abstenue.

Les sénatrices de La Réunion Evelyne Corbières (groupe communiste) et Audrey Belim (groupe socialiste), ont voté contre la loi. Viviane Malet (Les Républicains) et Stéphane Fouassin (majorité présidentielle) ont voté pour la loi.

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Après 18 mois de revirements et rebondissements autour de ce projet de loi inflammable, l'Assemblée l'a voté avec 349 voix pour et 186 voix contre, sur 573 votants, LR et RN joignant leurs voix à celle de la majorité.

Cette dernière s'est divisée: 59 voix lui ont manqué, sur 251 députés, entre votes contre et abstentions.

Le Sénat, dominé par la droite et le centre, avait adopté par 214 contre 114 le texte issu des longues et douloureuses tractations de la Commission mixte paritaire, conclave de sept sénateurs et sept députés dominé par la droite.

Sur X, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est félicité de l'adoption d'un texte "fort et ferme", "sans les voix des (88) députés RN".

"La majorité a fait bloc, la manœuvre du RN a échoué", a estimé de son côté la Première ministre Elisabeth Borne, semblant passer outre la défection de près du quart de ses députés.

Elle doit s'exprimer mercredi matin sur France Inter, alors qu'Emmanuel Macron doit lui aussi parler dans l'émission "C à Vous" ce mercredi soir.

- "Écoeurante victoire" -

Le chef de file de la France Insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon, a de son côté dénoncé une "écœurante victoire" acquise au contraire grâce aux voix de l'extrême droite. "Un nouvel axe politique s'est mis en place", a-t-il réagi sur X.

Le texte aurait en effet été tout de même adopté si les parlementaires d'extrême droite s'étaient abstenus. Le résultat aurait en revanche été différent s'ils avaient voté contre.

- Darmain attaque contre la gauche et le RN -

Dans l'hémicycle, Gérald Darmanin a vanté un texte méritant d'être voté "pour la protection des Français", pour la "régularisation des travailleurs sans papiers", "pour la simplification de notre droit".

Il s'en est pris avec virulence à la gauche, l'accusant d'avoir trahi la "morale" en "quémandant les voix du RN" - une manière de prendre sa revanche sur la Nupes, dont la motion de rejet, votée par la droite et le RN, avait brutalement mis fin aux débats sur ce texte la semaine dernière dans l'hémicycle de l'Assemblée. Plongeant la macronie dans des tractations de la dernière chance avec la droite.

M. Darmanin a aussi vivement attaqué le RN, qui a décidé en dernière minute de voter pour le projet de loi, l'accusant de faire un "petit coup" politique pour mettre dans l'embarras la majorité, alors qu'il l'avait jusqu'à présent rejeté.

- "Victoire idéologique" du RN -

La gauche elle n'a eu de cesse de pointer dans le texte "une loi directement inspirée du programme de Jean-Marie Le Pen", le fondateur du Front national: "préférence nationale dans les prestations sociales, déchéance de nationalité, remise en cause du droit du sol", a énuméré la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot.

Le RN a applaudi ces prises de parole dans l'hémicycle, se réjouissant de sa "victoire idéologique", comme avait dit Marine Le Pen plus tôt dans la journée.

"Ce soir, si les députés du Rassemblement national votaient contre, ce texte ne passait pas contrairement aux mensonges proférés par M. Darmanin. C'est une victoire totale des idées défendues par Marine Le Pen", s'est félicité le député d'extrême droite Jean-Philippe Tanguy.

Mathilde Panot a ensuite annoncé que le groupe LFI va saisir le Conseil constitutionnel

De fait, Gérald Darmain a déclaré dans l'Hémicyle : "Des mesures sont manifestement contraires à la Constitution". Il a ajouté "le travail du politique n'est pas d'être juriste avant les juristees" renvoyant le conseil constitutionnel à trancher

- Emmanuel Macron "a trahi ses électeurs" -

La cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain a elle fustigé Emmanuel Macron qui "a enterré le dépassement". "Il a trahi ses électeurs. Le seul mandat donné au président était de faire barrage à l'extrême droite et il a permis d'inscrire ses idées dans la loi", s'est-elle insurgée.

- Démission présentée -

Signe du malaise dans la majorité, le président de la commission des Lois, Sacha Houlié, a voté contre le projet de loi. Et le président du groupe MoDem, Jean-Paul Mattei, s'est abstenu.

Le marasme touche aussi le gouvernement: le ministre de la Santé Aurélien Rousseau aurait présenté mardi sa démission à la Première ministre, selon une source ministerielle, sans que l'on sache dans la nuit si elle avait été acceptée. Ce mercredi, elle a affirmé ne pas avoir reçu de démission de la part du ministre. Olivier Véran a finalement confirmé la nouvelle à l'occasion d'une conférence de presse.

Plusieurs ministres défavorables au texte, comme Clément Beaune (Transports), Patrice Vergriete (Logement) ou Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur), ont été reçus dans la soirée à Matignon.

M. Vergriete et Mme Retailleau, en désaccord avec le texte, avaient également "mis leur démission dans la balance" mardi après le ralliement du RN, selon une source ministérielle.

Dans cette atmosphère pesante, les membres du gouvernement se retrouveront pour un Conseil des ministres à l'Elysée mercredi matin.

- "On a perdu sur tous les tableaux" -

Allié historique du chef de l'Etat, le président du MoDem, François Bayrou, avait en début de soirée fait savoir qu'il "n'acceptera(it) pas" un texte sur l'immigration "revendiqué" par le RN, selon des sources concordantes. Son groupe s'est finalement divisé lors du vote.

"Ca va laisser des traces. Et pas qu'au Parlement. Je pense qu'on ne se rend pas encore compte des répercussions. Des collègues ont craqué physiquement (...) Ne pas tirer les leçons de l'épisode qu'on vient de vivre ce serait difficile", glissait après le vote une cadre de la majorité.

Le président des LR, Eric Ciotti, se félicitant d'une "victoire historique pour la droite", a appelé la majorité "en crise", à "tenir compte" du fait que les Républicains avaient permis "sur le fond et la forme l’adoption de ce texte". "Qu’elle comprenne enfin que le en même temps est une impuissance".

"On est dans la main du RN, on a perdu sur tous les tableaux" et Marine Le Pen "a tout gagné", s'exaspérait une députée Renaissance.

www.imazpress.com avec l'AFP

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4 Commentaires
Alain
Alain
1 an

Comment le Docteur Fouassin peut il voter une loi pareille????

Kevin97
Kevin97
1 an

Miracle enfin un texte pouvant entrainer un début de solution pour régler le problème des Comores et des délinquants non français . Et si ça fait du mal aux communistes et lfi je suis content, comme beaucoup

Dom
Dom
1 an

Merci La Réunion car au pays des lumières , les plombs ont sauté

Alé dit par tout
Alé dit par tout
1 an

Ces " pinocchio " de la politique s'expriment alors que le poudré de Paris chauffe le fauteuil de 1er ministre futur à un membre du RN ...

Le reste est du cinéma où la macronie de la 1ère heure l'aura bien profond !!!