Plus de 400 interpellations

Violences après la mort de Nahel : troisième nuit de tension en France

  • Publié le 30 juin 2023 à 05:24
  • Actualisé le 30 juin 2023 à 09:17

Après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer, les autorités espèrent contenir l'embrasement des quartiers populaires grâce aux développements de l'enquête. Une marche blanche a lieu ce jeudi après-midi à Nanterre où plus de 6 000 personnes étaient rassemblées. Le policier mis en examen pour homicide volontaire a été placé en détention provisoire. Toutefois, des violences avec les forces de l'ordre ont éclaté après celle-ci, laissant place à une nouvelle nuit de tensions dans plusieurs villes françaises.

Une mairie de quartier incendiée, une autre caillassée, des pillages et dégradations: dans la métropole lilloise, un jeu du chat et de la souris s'est enclenché dans la nuit de jeudi à vendredi entre de petits groupes dispersés et un important dispositif policier.

Dans le quartier populaire lillois de Wazemmes, des pompiers finissent après minuit d'éteindre un incendie qui a endommagé le rez-de-chaussée de la mairie de quartier.

La façade est noircie, la police verrouille les lieux, constatent des journalistes de l'AFP.

"Brûler une mairie, c'est inutile", juge devant le bâtiment Sofiane, 22 ans, chauffeur de bus, tandis que retentissent au loin des tirs de feux d'artifice.

"Le flic qui a fait ça n'avait pas à le faire", pointe-t-il au sujet du policier qui a tiré sur Nahel à Nanterre, "mais s'en prendre à des lieux publics, ça sert à quoi, ça n'a rien à voir".

"C'est inadmissible", cela "touche la population" s'indigne Brice Lauret, conseiller de quartier accouru sur place. "Je peux comprendre la colère mais pas la violence", ajoute-t-il.

Dans un autre quartier populaire, à Fives, la mairie de quartier a été caillassée, ses vitres sont brisées, selon la mairie de Lille.

Et il y a "beaucoup de pillages" de boutiques et supermarchés, déplore-t-on. Le fait de "petits groupes très mobiles, composés de très jeunes" individus, qui frappent "partout".

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- Pillages, caillassages... -

Des centaines d'individus qualifiés de "pillards" ont arpenté jeudi soir les rues de l'hyper-centre de la cité phocéenne, ainsi que son Vieux-Port.

La situation ne cessait de se tendre en fin de soirée, avec des incendies à proximité de la préfecture, des tirs de mortier d'artifice et des "bandes mobiles" parcourant les rues de la cité phocéenne.

De nombreuses vitrines de restaurants ont ainsi été brisées.

Au moins un policier a été blessé. Plusieurs dizaines de forces de l'ordre ont été mobilisées uniquement pour protéger le commissariat situé au niveau de l'avenue de la Canebière. Une voiture de police a été vandalisée, a-t-on constaté sur une vidéo.

La situation a été également particulièrement tendue à Nanterre, ville où le jeune Nahel est décédé.

À Paris, des centaines d'individus s'en sont pris aux commerces. "Il est temps que tout le monde se calme. Et que la justice fasse son nécessaire travail", écrit sur Twitter le maire de Paris Centre (1er, 2e, 3e et 4e arrondissements de Paris).

Un commissariat de quartier a été attaqué et pillé cette nuit à Reims. Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit des individus sortir avec des uniformes sur eux.

- Au moins 421 interpellations en France cette nuit, dont 242 en région parisienne

Au moins 421 personnes ont été interpellées en France cette nuit.

La préfecture de Police de Paris indique de son côté que 242 interpellations ont eu lieu dans les départements de la capitale, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.

- Pour la troisième soirée consécutive à Nanterre, les autorités ont déployé un véhicule blindé de la BRI lors des affrontements.

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www.imazpress.com avec AFP

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