244.000 victimes en France en 2022

Violences conjugales : La Réunion toujours parmi les départements les plus violents

  • Publié le 16 novembre 2023 à 15:10
  • Actualisé le 16 novembre 2023 à 16:05

C’est une hausse de 15 % sur un an. 244 000 victimes de violences conjugales ont été dénombrées en 2022, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Un chiffre probablement très en-dessous de la réalité. Ce chiffre a été établi sur la base de faits enregistrés par les forces de sécurité (police, gendarmerie...). 208.000 victimes avaient été recensées en 2021 en France. "Comme en 2021, la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et la Réunion sont les départements qui affichent le plus fort taux de victimes enregistrées pour 1 000 habitantes âgées de 15 à 64 ans", est-il précisé. D’après l’enquête de victimation Genese 2021, seulement une victime de violences conjugales sur 4 signale aux services de sécurité les faits qu’elle a subis (Photo d'illustration : sly/www.imazpress.com)

En 2022 sur l’ensemble du territoire, 9,8 femmes de 15 à 64 ans pour 1.000 habitantes de la même tranche d’âge ont été enregistrées par la police ou la gendarmerie comme victimes de violences conjugales.

Comme en 2021, les 5 départements aux taux de victimes enregistrées les plus élevés sont la Seine-Saint-Denis (14 ‰) la Guyane (13,9 ‰), le Pas-de-Calais (13,9 ‰), le Nord et La Réunion (13,2 ‰)

À La Réunion,  lors des Assises des violences intrafamiliales, il avait été évoqué 11.208 victimes de violences en 2022. Sur ces victimes, 1 personne sur 2 l’est au sein de la famille. En moyenne, ce sont donc 9 femmes chaque jour qui entrent dans un commissariat ou une brigade pour dénoncer des faits de violences conjugales à La Réunion.

En 2022, deux femmes ont été tuées par leur ex-compagnon.

Des victimes qui font partie des 244.300 victimes officielles de violences conjugales.

Lira aussi - À La Réunion, 79% des victimes de violences intrafamiliales sont des femmes

- 244.000 victimes en France -

En 2022, les forces de sécurité ont enregistré 244 300 vic- times de violences commises par leur conjoint ou ex-conjoint, chaque victime étant comptée autant de fois que d’infractions différentes la concernant : dans 83 % des cas, il s’agit de l’infraction principale (soit 202 800 victimes) et dans 17 % des cas, d’infractions secondaires.

Dans la grande majorité des cas, il s’agit de violences physiques (66 % des victimes), le plus souvent sans incapacité totale de travail (ITT) (40 % des victimes). Les violences physiques criminelles (homicides, tortures ou actes de barbarie) restent très rares (moins de 1 %) ; en particulier, l’étude réalisée par la délégation aux victimes (DAV) du ministère de l’intérieur recense 145 homicides conjugaux commis en France en 2021.

30 % des victimes de violences conjugales ont subi des violences verbales ou psychologiques : harcèlement moral (16 %), menaces (13 %), atteintes à la vie privée (5 %) ou injures et diffamations (1 %).

Les violences conjugales enregistrées sont beaucoup plus rarement des violences sexuelles (4 % des victimes) ; dans 83 % des cas, il s’agit alors de viols ou de tentatives de viol.

- Une hausse de 15 % des victimes -

Cette augmentation annuelle de 15 % est "proche du taux d’évolution annuel moyen constaté depuis 2019", observe dans un communiqué le Service statistique de la sécurité intérieure (SSMSI). "Dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de victimes enregistrées a ainsi doublé depuis 2016", observe ce service.

L’évolution du nombre de victimes enregistrées par les forces de sécurité ne rend cependant pas compte directement de l’évolution de la délinquance car elle reflète également celle de la propension à porter plainte, qui dépend tout à fois de la nature de l’infraction, du contexte dans lequel elle a été commise, de l’évolution des comportements dans la société pouvant favoriser la libération de la parole des victimes mais aussi des conditions d’accueil réservées aux victimes qui portent plainte et des dispositifs de protection ou de sanction mis en place.

La sensibilisation de plus en plus forte de la société au phénomène des violences conjugales et les mesures adoptées à l’issue du Grenelle des violences conjugales pour encourager les victimes à porter plainte semblent avoir profité davantage aux faits anciens qu’aux faits les plus récents.

Cependant la part des victimes ayant porté plainte pour des faits antérieurs à leur année d’enregistre- ment est restée stable en 2022, après être passée de 18 % en 2016 à 28 % en 2021. Ainsi, pour la première fois depuis 2017, l’évolution annuelle du nombre de victimes ayant porté plainte pour des faits commis au cours de l’année est similaire à celle du nombre de victimes de faits commis antérieurement (respectivement +16 % et +15 %).

- 198.000 personnes mises en cause en 2022 par les services de sécurité pour des violences conjugales -

198.000 personnes ont été mises en cause en 2021 pour violences conjugales, dont 69 % pour des violences physiques, 4 % pour des violences sexuelles et 27 % pour un autre type de violences conjugales.

Le nombre de mis en cause enregistrés est plus faible que le nombre de victimes enregistrées, ceux-ci n’étant comptabilisés qu’après avoir été entendus par les ser- vices de police ou de gendarmerie. Ils affichent une augmentation plus modérée (+10 %) et la répartition des mis en cause selon la nature des infractions est très proche de celle observée pour les victimes.

Les victimes sont des femmes à 87 % et les mis en cause des hommes à 89 %. Seule une victime sur quatre a porté plainte, selon les chiffres du SSMSI. Les deux tiers des violences rapportées sont d’ordre physique, 30 % d’ordre verbal ou psychologique et 5 % sont des violences sexuelles.

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