Ce lundi 14 octobre 2024, la police nationale avec la ville de Saint-Denis, a lancé un partenariat pour lutter contre la maltraitance animale. Une priorité de l'État à La Réunion avec la mise en place d'une politique spécifique de lutte contre ces phénomènes depuis 2020. Cette action au sein des groupes de partenariat opérationnel (GPO) pilotée par la police nationale permettra, en lien avec les autres partenaires, de définir les actions de prévention ou de répression appropriées sur des secteurs géographiques spécifiques. C’est le cas pour la ville de Saint-Denis, où différents quartiers ont fait l’objet de signalements par les riverains et les associations, d’actes de maltraitance et de cruauté commis sur des animaux (Photo : sly/www.imazpress.com)
Aujourd'hui, l'heure est à l'action grâce à la formation du groupe de partenariat opérationnel. "On est dans la dénonciation de la cruauté animale qui se déroule sur Saint-Denis et hélas dans le département voire même sur le territoire national", explique Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis.
Cette dernière précise : "Sur Saint-Denis en l'occurrence il y aura un travail réalisé autour de la Chaumière et plus précisément autour de la ravine Laverdure. C'est un travail qui est fait maintenant depuis quelque temps entre la police nationale, municipale et les associations qui travaillent avec nous".
"Maintenant on passe à un autre stade : à la démolition des squats, le nettoyage des ravines, les sanctions lorsque l'on tombera sur les faits avec les peines adaptées. C'est aussi l'ampleur que l'on doit donner à la sensibilisation, notamment dans les écoles de la Chaumière", lance la maire de Saint-Denis. Regardez
"Il a été décidé, au sein du groupe de partenariat officiel – piloté par la police nationale - de consacrer une première réunion de travail sur cette thématique de la cruauté et torture animale", expose Laurent Chavanne, directeur de la police nationale.
À l'ordre du jour : faire un diagnostic partagé pour déterminer un périmètre bien centré et des nombreuses actions à mener. "Les objectifs sont de travailler en coordination encore plus qu'aujourd'hui, aller sur place sur ces problématiques, puis retourner sur place pour établir un vrai diagnostic et du travail préventif et répressif", affirme le directeur de la police nationale.
Il ajoute : "tous les partenaires ont chacun parlé de leurs idées et on a mis en commun pour trouver un terrain d'entente". Regardez
"Le groupe de partenariat opérationnel que l'on ouvre aujourd'hui à Saint-Denis est un exemple très concret de la déclinaison du plan d'action départementale que le préfet a souhaité engager il y a quelque mois maintenant contre l'intolérance, la maltraitance et la cruauté animale", rappelle Parvine Lacombe, directrice de cabinet de la préfecture.
"Sur les sept premiers mois de l'année entre 2022 et 2024, on a une augmentation de 27% des faits de maltraitance et cruauté animale, ce qui entraîne un déploiement de nombreuses actions", explique cette dernière. Elle ajoute : "depuis de nombreuses années, nous avons des référents police et gendarmerie, nous traitons systématiquement tous les signalements et donc il y a un fort rapprochement entre les associations et les forces de l'ordre sur ce sujet". Regardez
- Sensibilisation des plus jeunes -
Main dans la main avec l'association Apeba, la ville de Saint-Denis lutte déjà contre la cruauté envers les animaux grâce à la prévention. "C'est au sein des écoles que nous faisons des opérations de sensibilisation des enfants sur ce qu'est la bientraitance animale. On a fait une grande journée de la citoyenneté à la Chaumière pour appuyer cette sensibilisation".
"Ça fait plus de trois ans que la maire de Saint-Denis nous soutient en finançant le projet et c'est dans ce cadre que la GPO commence ses actions sur le quartier de la Chaumière, rappelle Cécile Squarzoni, présidente de l'association Apeba.
"On souligne le fait qu'il y a des actes de torture sur tout Saint-Denis. Il y a au moins une douzaine de lieux actifs sur trente. Mais la maltraitance dépasse le chef-lieu. Les villes comme Saint-André, Saint-Benoît, Saint-Louis et Saint-Leu ne sont pas épargnées par le problème", poursuit la présidente d'association.
"On a demandé qu'il y ait des budgets pour sensibiliser les enfants de 10 à 15 ans environ. On a demandé 15.000 euros au rectorat pour la bienveillance animale, il y avait un budget préfectoral alloué à l'action mais on espère que les changements politiques ne changeront pas ces mesures", avoue Cécile Squarzoni.
Le tout en "travaillant sur la cohésion sociale et sur le bien-vivre ensemble pour éviter ces actes de torture". "On attend que les actions et les moyens soient mis en œuvre, et on le répète, si on veut que dans 10 ans la situation s'améliore, il faut vraiment mettre l'argent sur la table". Regardez
- Une difficulté à attraper les auteurs -
"L'institution judiciaire est présente à Saint-Denis et Saint-Pierre sur ces sujets de maltraitance, de l'errance et de la cruauté animale. Ce qui me semble très important dans le cadre du travail qui va être mené sur le GPO c'est de pouvoir amener devant le tribunal des procédures qui vont être contextualisées", souligne Véronique Denizot, procureure de la République.
Elle explique : "c'est-à-dire que le fait n'apparaisse pas comme le fait individuel reproché à une personne mais qu'on sache un peu ce qu'il se passe autour sans stigmatisation, simplement pour sensibiliser, si besoin est, les magistrats sur la réalité du phénomène".
La vraie difficulté reste la même : retrouver les auteurs de ces méfaits. "La police nationale et municipale interviennent très régulièrement presque en temps réel mais on trouve souvent les faits déjà commis", se désole la procureure. Avec certains animaux déjà morts ou alors "très abîmés et très blessés".
"La difficulté réside dans le fait de trouver d'identifier les auteurs et ce qui a pu se jouer autour, car il y a vraisemblablement cette forme de criminalité au sein de quartiers", confie Véronique Denizot. Regardez
- 1.300 signalements entre 2022 et 2024 -
À La Réunion, selon les chiffres de l'association Apeba, 1.300 signalements ont été reçus entre 2022 et 2024.
Des signalements qui ont explosé au fur et à mesure des années puisqu'en 2021, Apeba recensait 67 signalements contre 622 en 2023.
500 animaux ont été sortis de maltraitance ou ont vu leurs conditions de vie améliorées.
La majorité des animaux étant des chiens (1.062 animaux) et chats (68 félins). Mais il se peut que l'association vienne en aide à des chevaux, chèvres, volailles, vaches ou autres espèces.
À savoir que l'association traite entre 50 et 70% des signalements sans les forces de l'ordre.
Selon les chiffres de la préfecture, les sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique apprivoisé ou captif ayant entraîné la mort ont augmenté de 127% en 2023.
En 2024, ce sont neuf animaux qui sont morts des suites de cas de maltraitance - en squat ou chez des particuliers.
Dans l'Hexagone, selon les derniers chiffres de 2021, "les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 12.000 infractions visant des animaux domestiques", précise le ministère de l'Intérieur sur son site.
"Pour rappel, la maltraitance animale est punie d'une amende de 750€ (article R654-1 du Code pénal). Cette sanction est portée à 3 ans de prison et 45 000€ d'amende en cas d'acte de cruauté ou de barbarie envers un animal" rappellent les forces de l'ordre.
Si vous êtes témoin d’un acte de maltraitance animale, vous pouvez le déclarer via l’application Ma Sécurité.
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cn/www.imazpress.com/[email protected]
La Procureure:...[sans stigmatisation]. Stigmatiser qui?😑🤨
De la communication, encore de la communication, toujours de la communication. Comme les sanctions sont minimes et ne sont pas appliquées, cela reste au niveau des bonnes intentions. Société laxiste, voire complice.