Cri d’alarme des acteurs économiques

Suppression annoncée du dispositif d’exonération de charges sociales : toute l’économie de l’île menacée

  • Publié le 16 octobre 2024 à 03:00
  • Actualisé le 16 octobre 2024 à 13:02

Ce mardi 15 octobre 2024, l'ensemble des secteurs d’activité de La Réunion se sont réunis autour de la table de la Chambre de commerce et d'industrie pour tirer la sonnette d’alarme concernant le risque qui pèse sur l’exonération d’une partie des charges sociales dont le dispositif Lodeom fait partie. Un projet envisagé par le gouvernement qui risque d'avoir d'importantes répercussions sur le tissu économique déjà très fragile de La Réunion. Dans le département, entre juin 2023 et juin 2024, on note une hausse de 51% des entreprises réunionnaises en difficultés, certaines obligées de baisser le rideau (Photo : www.imazpress.com)

Liquidation, redressement judiciaire, mise au chômage… selon les derniers chiffres de l'Iedom (Institut d'émission des départements d'outre-mer), le nombre de défaillances d’entreprises ultramarines continue de progresser.

À La Réunion, l’augmentation des défaillances reste très marquée (+51,4 %).

Elle concerne l’ensemble des secteurs et contribue majoritairement à l’évolution globale des liquidations et redressements judiciaires en Outre-mer.

Alors que les entreprises sont à la peine, le gouvernement dans son projet de loi de finances 2025, pourrait amputer les Outre-mer et La Réunion de l'exonération des charges fiscales (dispositif Lodeom).

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- Plus de charges et moins de trésorerie pour les entreprises -

Pour les très petites entreprises (TPE), "ce projet du gouvernement est extrêmement inquiétant et l'on se pose la question de l'irresponsabilité politique de l'exécutif au regard de notre territoire", lance Asma Dodat de l'Union nationale des professions libérales (UNPL).

Une inquiétude partagée par le vice-président de la Chambre des métiers de La Réunion, Haroun Gany. "La plupart de nos entreprises ont moins de 10 salariés et si le gouvernement touche à Lodeom, cela va impacter toutes nos entreprises."

Une crainte qui touche non seulement les artisans et les commerces mais aussi le secteur du bâtiment. "L'effort que l'on a fait avec la préfecture lors de la crise du BTP risque fort d'être annulé", craint Philippe Lebon de la FRBTP (Fédération réunionnaise du BTP). "Nous avons déjà perdu 1.500 salariés, c'est affligeant."

"Cela risque d'être une catastrophe et quand le BTP va mal, tout va mal", dit-il, consterné.

"Si l'on touche aux taux de réduction des charges sociales on va toucher à nos équilibres et mettre en péril nos entreprises", se désole Patrick Serveaux, président de l'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie (Umih).

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- Plus de salariés au chômage -

"Les entreprises ne pouvant pas augmenter les prix, si la réforme passe cela va générer du chômage", alerte Didier Fauchard, président du Medef Réunion.

D'autant que selon une évaluation en cours de la part de l'inspection générale des affaires sociales "ce dispositif est efficace. Quand on regarde les années récentes, la situation de l'emploi en Outre-mer s'est améliorée", note Hervé Mariton, président de la Fedom (Fédération des entreprises d'outre-mer).

Au deuxième trimestre 2024, à La Réunion, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s'établit en moyenne sur le trimestre à 114.740.

"Ce nombre baisse de 0,3 % sur le trimestre (soit –370 personnes) et de 2,3 % sur un an" indique France Travail ce jeudi 25 juillet 2024.

Toutefois, est-ce que ce constat autorise à amputer les Outre-mer de ce dispositif ? "Non" pour Hervé Mariton. "La situation en Outre-mer reste plus défavorable que dans l'Hexagone".

"Pourtant, "une vraie crise sociale se profile", alerte Pierrick Robert, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCIR).

"Ce sujet est une réelle menace sur l'emploi", lance Hervé Mariton. 'Tout cela ajoute au manque de lisibilité du gouvernement et à l'instabilité due à une situation économique qui n'en a pas besoin".

- Et moins d'apprentis pour les entreprises -

Autre secteur qui serait impacté, celui de la formation et de l'apprentissage. Si les entreprises n'embauchent plus de salariés, les jeunes en formation seraient également laissés sur la touche.

"Les entreprises font appel à des apprentis mais sans cette exonération, elles seront plus méfiantes", s'inquiète Haroun Gany.

Dans le tourisme également, où de nombreux jeunes sont formés pour travailler à La Réunion, l'inquiétude règne. "La diminution de ces aides va entraîner la baisse sur les contrats d'apprentissage alors que c'est ce qu'il y a de mieux", poursuit Patrick Serveaux, président de l'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie (Umih).

"Quand on voit l'aide qui diminue ce n'est pas cohérent par rapport à la situation du territoire", lance Pierrick Robert.

"Si Lodeom disparaissait, les entreprises passeraient en zone rouge et l'on verrait un véritable déficit chronique", prévient Didier Fauchard.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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7 Commentaires
Mario
Mario
18 heures

Quand i connait pas i cause pas! La LODEOM s'applique que les charges patronal uniquement

kalou
kalou
2 jours

De nombreuses structures de santé vont être concernées ... Les activités de soin vont être encore plus difficiles à gérer et les listes d'attente vont encore augmenter. Le spectre grec se profile.

Marécage
Marécage
2 jours

Désolé mais quand ou parle de cotisations, pas d accord avec ou. Mi le à la retraite, mi rappelle à ou que mi la cotisé pendant 40 ans pour ça. C normal. Confond pas.

MOUQUET BRIGITTE
MOUQUET BRIGITTE
2 jours

En tant qu'association avec 3 salariées en CDI depuis 10 ans (lutte contre les violences conjugales) suppression de la Lodeom signifie fermeture de l'association

Man974
Man974
2 jours

Ne parlez pas de CHARGES sociales, mais de COTISATIONS sociales !
Ce sont ces cotisations, prélevées sur NOS salaires qui financent la sécurité sociale, les retraites, les allocations chômages, etc...
Ce sont NOS salaires différés et mutualisés pour le bien de tous : "on y contribue selon ses moyens et on en bénéficie selon ses besoins."

Mais la preuve est faite avec cette mesure d'exonération que les macronistes, la Droite et leurs alliés d'extrême-Droite veulent faire payer leurs politiques économiques et sociales affligeantes aux classes moyennes et populaires.

MACRON DESTITUTION !
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Notra
Notra
2 jours

Disons que l'on a voter à gauche et que Macneron nous à mis un vieux réact en guise de remercîment....

micheline chemier
micheline chemier
2 jours

ahahaha fallait pas voter droite ou extreme droite ,ils sont content maintenant les le pen on va chasser du bougnoule et tant pis pour la santé l education et le logement.... c est pas grave musk envoie des fusées ya la guerre partout et c est l effondrement ecologique vive la fin du monde,trump au secours! ahhaha jeanne revient ahahaha