Depuis plusieurs mois, des SMS frauduleux circulent, usurpant l’identité de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI). Objectif : soutirer vos données personnelles et bancaires. Comment repérer ces arnaques et que faire si vous avez été hameçonné ? On vous explique. (Photo rb/www.imazpres.com)
Ne cliquez pas, ne payez pas, ne communiquez rien. Ces dernières semaines, une nouvelle série d’hameçonnage sévit sur les téléphones réunionnais. De faux messages, souvent accompagnés de liens ou de QR Code, prétendent provenir de l’ANTAI et demandent de payer ou contester une amende. En voici un exemple :
Sauf que l’ANTAI ne vous enverra jamais de SMS.
Sur son site, l'agence précise que "l’adresse officielle en cas de courriel est unique : nepasrepondre_noreply@antai.gouv.fr". Les escrocs, eux, utilisent des noms de domaines frauduleux et renvoient vers des sites imitant à la perfection les pages administratives.
Selon la gendarmerie de La Réunion, 6.903 victimes d'escroquerie ont été recensées sur l'île, en 2024. Soit +10,3 % par rapport à 2023 et +9,6% depuis 2016. Un chiffre qui reste toutefois en dessous de la moyenne française qui est de 3,2 pour 1000 habitants, contre 6 à La Réunion.
- Vérifiez les adresses -
Les bons réflexes sont donc à adopter. Comme par exemple ne jamais cliquer sur un lien ou un QR code reçu par SMS. Ne transmettez jamais vos coordonnées bancaires, mots de passe ou informations personnelles. Et vérifiez l’adresse des sites.
Pour rappel, les seuls sites officiels sont :
• www.amendes.gouv.fr
• www.stationnement.gouv.fr
• www.antai.gouv.fr
En cas de doute, quittez la page et signalez l’arnaque sur ce lien.
- Et si vous avez malheureusement cliqué ? -
Interrogé, le Crédit agricole insiste sur la nécessité d'agir sans attendre dès les premiers soupçons d'escroquerie. "En cas de phishing, virement frauduleux ou vol de carte, il faut immédiatement faire opposition via le numéro d’urgence de la banque, puis signaler la fraude par écrit, via l’espace client, par mail ou courrier recommandé", détaille Didier Estebe, directeur général adjoint de l'établissment.
Il est également conseillé de conserver tous les éléments de preuve (captures d’écran, SMS, mails suspects) et de porter plainte auprès de la police ou de la gendarmerie, une démarche souvent utile pour accélérer la procédure de remboursement.
De leur côté, pour se prémunir contre ces fraudes, les banques mettent en place plusieurs dispositifs : authentification forte (avec double validation), alertes en temps réel pour les opérations sensibles, blocage automatique de certaines transactions, mais aussi des campagnes régulières de sensibilisation.
Si une opération frauduleuse est signalée rapidement et que le client n’a pas commis de négligence grave, les sommes indûment débitées peuvent être remboursées. "En revanche, si l’utilisateur a lui-même validé l’opération, par exemple en entrant un code reçu par SMS, la banque peut estimer qu’il a autorisé la transaction et refuser le remboursement", alerte Didier Estebe.
Concernant les arnaques par SMS usurpant l’ANTAI, la banque confirme leur recrudescence : "En 2024, près d’un Français sur trois a reçu un SMS frauduleux", précise la banque. "Ces messages sont souvent très bien imités. La vigilance reste donc plus que jamais de mise".
- La procédure pour payer son amende en toute sécurité -
Pour payer une amende en ligne, il faut se rendre exclusivement sur le site officiel www.amendes.gouv.fr. Munissez-vous de votre numéro de télépaiement indiqué sur l’avis de contravention, reçu par courrier.
Une fois sur la plateforme, suivez les instructions pour effectuer le règlement par carte bancaire. Assurez-vous que l’adresse du site commence bien par "https://" et qu’il s’agit d’un domaine officiel en ".gouv.fr".
Il est également possible de payer par téléphone au 0806 20 30 40 ou par courrier, par chèque joint à la carte de paiement reçue dans votre boite aux lettres. Et si vous préférez vous déplacer, il est possible de régler ou contester votre amende directement au guichet d'un centre des finances publiques ou chez un buraliste ou partenaire agréé.
- Des escrocs qui usurpent l'identité des forces de l'ordre -
Sur sa page Facebook, la gendarmerie de La Réunion alerte également sur une nouvelle tentative d'escroquerie particulièrement inquiétante : des mails frauduleux, usurpant cette fois l'identité de la police ou de la gendarmerie, notamment la brigade de protection des mineurs ou de hauts responsables des forces de l’ordre. Ces mails accusent faussement les destinataires de graves infractions comme la pédopornographie ou le détournement de mineurs. L’objectif : semer la panique pour extorquer de l’argent.
Les autorités rappellent qu’il ne faut ni répondre, ni cliquer, ni appeler les numéros indiqués. Il s’agit d’une arnaque bien rodée, à laquelle il ne faut surtout pas céder.
vg / www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
D'autant que ces arnaques ont un numéro d'expéditeur basé à La Réunion.