Le monde agricole reste mobilisé

Agriculture : les syndicats péi satisfaits, même si "le combat est loin d'être gagné"

  • Publié le 31 janvier 2024 à 03:43

À La Réunion comme dans l'Hexagone, le monde agricole reste mobilisé. Ce mercredi 31 janvier 2024 – au lendemain d'une mobilisation devant les jardins de la préfecture à Saint-Denis et devant la DAAF à Saint-Pierre pour –, les représentants syndicaux ont de nouveau rendez-vous avec le préfet. Objectif : maintenir la pression sur le gouvernement qui promet "de nouvelles mesures" (Photo www.imazpress.com)

À l'inverse de l'Hexagone, où les tracteurs se sont déplacés en nombre, à La Réunion, ce sont plutôt les pick-up qui ont arpenté les routes de l'île avec un point de convergence, la préfecture à Saint-Denis.

La première raison : un mouvement qui se veut pacifiste et "pas pour emmerder la population", avait déclaré Guillaume Sellier, représentant syndical des Jeunes agriculteurs.

La seconde et pas des moindres, l'impossibilité pour les agriculteurs embourbés dans des centimètres de boue suite aux dernières pluies, de sortir leurs tracteurs.

- Un nouveau rendez-vous prévu ce jour -

Après l'Upna, qui avait déposé une motion en préfecture ce lundi 29 janvier, la FDSEA, les Jeunes agriculteurs et la CGPER ont eu aussi droit à leur rendez-vous avec le préfet.

À leur sortie, ils se disent satisfaits. "Le préfet nous a écouté et nous donne rendez-vous ce mercredi pour regarder les points importants", a indiqué Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre de l'agriculture.

"Toutefois, le combat est loin d'être gagné. Si nous avons aujourd'hui apporté notre soutien, nous avons également fait remonter nos doléances", lance Guillaume Sellier, président des Jeunes agriculteurs.

Un rendez-vous organisé, en petit comité à 14h30.

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- Crise agricole : l’urgence à la Réunion -

Vente à perte, concurrence déloyale, administratif, hausse de la fiscalité... autant de sujets qui concernent les exploitations agricoles Réunionnaises.

Depuis plusieurs années ont alerte sur nos difficultés qui sont nombreuses", lance Guillaume Sellier, représentant des Jeunes agriculteurs.

"On a du mal à vivre de notre métier", déplore-t-il. "Il faut travailler là-dessus, qu'on puisse avoir un revenu digne. Ce n'est pas normal qu'on nous dise de nourrir la population, de préserver notre environnement et qu'on n'arrive pas à vivre de notre métier", poursuit l'agriculteur.

Ajouté à cela, "l'aspect concurrence déloyale. On nous impose des règles mais on accepte sur le territoire des produits qui n'ont pas ces normes-là. Par exemple, le poulet vient d'Afrique du Sud et n'est pas soumis aux mêmes normes sanitaires, sociales et environnementales alors qu'ici les coûts de production ne cessent d'augmenter".

"Pourquoi accepter des fruits qui ne respectent pas les normes que le gouvernement français nous impose", s'insurge Jean-Michel Moutama, représentant de la CGPER. "C'est une concurrence déloyale et ça on le dénonce."

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- Aides et fortes pluies… un goût amer pour les agriculteurs -

Gros point de crispation toutefois pour les agriculteurs – en lien avec les intempéries cette fois-ci – l'attente…

À La Réunion les agriculteurs font face à une crise sans précédent. La chambre d’agriculture rapporte des pertes massives, avec 90% de la production de bananes perdue, 70% de la filière fruits et légumes impactée et entre 25 et 35% des plants de canne à sucre à terre.

Si l'état de catastrophe naturelle sera effectif pour l'ensemble du territoire, l'enveloppe de fonds sera quant à elle débloquée dans environ cinq mois.

Ce qui laisse un goût amer dans la bouche des agriculteurs qui, pour beaucoup, mangent à crédit.

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- Les grands axes routiers bloqués dans l'Hexagone -

Ce mardi 30 janvier 2024, des centaines de tracteurs ont fait route vers la capitale, rapidement bloqués par les quelque 15.000 forces de l'ordre déployées par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.

Si les difficultés de circulation sont restées relatives, plusieurs portions d'autoroutes ont été fermées à quelques dizaines de kilomètres de Paris.

Dimanche, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait fixé une ligne rouge sur le bon fonctionnement des marchés internationaux, notamment celui de Rungis, ainsi que les grands aéroports parisiens.

Il avait aussi prévenu qu'aucune occupation de la capitale et des grandes villes de province ne serait tolérée.

Toutefois, la grogne risque de ne pas prendre fin de suite, alors  qu'une nouvelle rencontre entre Gabriel Attal, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs est prévue en fin de semaine.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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