La reconnaissance de calamité agricole demandée

Belal a dévasté tous les secteurs agricoles

  • Publié le 17 janvier 2024 à 13:18
  • Actualisé le 17 janvier 2024 à 16:13

Le cyclone Belal a laissé dans son sillage des dégâts majeurs dans les exploitations agricoles de l'île. Si l'évaluation des dégâts est toujours en cours, l'agriculture est probablement le secteur qui a été le plus impacté par Belal. La Chambre d'agriculture a annoncé dès ce mardi 16 janvier 2024 demander la reconnaissance de calamité agricole. Une cellule de crise dédiée au secteur a été mise en place par la préfecture (Photo sly/www.imazpress.com)

"Il est à déplorer d’énormes dégâts sur l’ensemble de l’île et tous secteurs agricoles confondus : cultures sous-serre, élevages, maraîchages et cultures pleins champs, bananeraies, vergers, apiculture, etc" déplore la FDSEA.

A Sainte-Anne, sur son terrain de 2 hectares et quelques, Cynthia Dalleau constate les dégâts sur son exploitation de bananes, ananas, canne à sucre et de cultures hors-sol. "Les 5000m2 carrés de mon champs de bananes sont à terre. Il avait été planté en avril 2023 et devait entrer en production cette année, mais aux vues des circonstances ça s'annonce très mal" regrette-t-elle auprès d'Imaz Press.

Tout son chemin d'exploitation a été endommagé par l'eau. "On a essayé de sécuriser au maximum, mais ça n'a pas suffi" dit-elle. 

Ses plantations d'ananas ont elles aussi été endommagées par le passage du cyclone. "Entre 1000 et 1500 m2 ont été débâchés, certains plants d'ananas sont restés mais la bâche a été arrachée" explique Cynthia Dalleau. Une serre, en production de melons, est "fichue". "La serre a été complètement dévastée par les vents et les pluies. Il ne reste que les tiges."

"C'est un coup dur, c'est de la trésorerie supplémentaire. On doit acheter de nouvelles bâches, des nouveaux pieds de banane...Cela va faire un énorme trou dans notre trésorerie" souligne la jeune agricultrice. Ecoutez :

"On essaie de garder la tête haute, on espère avoir une aide, être entendus par les institutions. On a essayé de limiter la casse au maximum mais les vents ont été trop violents" conclut-elle.

- Demande de reconnaissance de calamité agricole -

La Chambre d'agriculture a annoncé dès mardi se tenir aux côtés des agriculteurs et agricultrices impactés par le cyclone. "Leader sur l’accompagnement global des agriculteurs à La Réunion, la Chambre d’agriculture a la responsabilité du recensement des dégâts sur l’ensemble du territoire déclare-t-il.

"Cette évaluation a pu débuter avec la levée de l’alerte rouge ce mardi avant la mise en place de la Commission d’Evaluation des Dégâts (CDE) par l’Etat. Nos techniciens sont donc joignables dans le cadre de cette procédure" poursuit le présente de la chambre

Il assure être aux côtés, avec ses équipes, des agriculteurs touchés. "Il est essentiel que l’état de calamité agricole soit reconnu pour l’ensemble des 24 communes du département" insiste-t-il

"C’est la demande que nous avons faite et que nous ne manquerons pas de transmettre au ministre de l’Intérieur et des Outre-mers, Gérald Darmanin, à l’occasion de sa venue dans l’île" ajoute-t-il.

La CGPER a par ailleurs été alertée par des éleveurs des communes du sud, notamment de Saint-Joseph sur les pannes constatés sur le réseau électrique dans plusieurs élevages hors sol (porc et volaille) et par conséquent ne sont plus alimentés en eau potable pour l’alimentation des animaux.

Elle demande aux mairies "d’apporter une solution à l’approvisionnement en eaux des élevages concernés et au Conseil Départemental de prendre la décision pour apporter une aide financière aux éleveurs pour compenser les achats d’eaux à l’extérieur pour ne pas remettre en cause l’équilibre financier des structures".

L'Association des maires de La Réunion a elle interpellé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer pour une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle dans un courrier. "La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle permettra d'indemniser les particuliers, les agriculteurs, les professionnels et collectivités sinistrées dans les plus brefs délais et ainsi entamer au plus vite la reconstruction" a-t-elle écrit.

"Au regard des dégâts aux culture généralisés sur l'ensemble du territoire suite au passage du cyclone Belal, je soutiens donc fortement la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour l'ensemble des communes de l'île" a de son côté déclaré Cyrille Melchior, président du conseil départemental, dans un courrier adressé au préfet ce mardi.

Le préfet a assuré "garantir qu'on va faciliter la demande de reconnnaissance de catastrophe naturelle". La cellule de crise mise en place doit accompagner les agriculteurs dans leur demande d'indemnisation.

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, sera présent à La Réunion ce mercredi pour faire le point sur les dégâts engendrés par le cyclone, notamment dans les champs.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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