Dont 68 autochtones

Choléra à Mayotte : 85 cas signalés depuis le début de l'épidémie

  • Publié le 17 mai 2024 à 12:31
  • Actualisé le 17 mai 2024 à 12:54

Entre le 18 mars et le 15 mai 2024, 85 cas de choléra ont été signalés à Mayotte (82 confirmés et 3 cas probables). Parmi ceux-ci, 68 ont été acquis localement et 17 importés des Comores ou des pays du continent africain, indique Santé publique France dans un communiqué. Sept cas graves ont nécessité des soins de réanimation et un décès a été enregistré. La grande majorité des cas ont été détectés dans la commune de Koungou. Nous publions ci-dessous le communiqué de Santé publique France (Photo d'illustration : AFP)

Au 15 mai 2024, on comptabilise 85 cas de cholera signalés à Mayotte depuis le premier cas détecté le 18 mars 2024. Parmi ces cas, 82 ont été confirmés par PCR et 3 sont des cas probables en attente de confirmation biologique.

Parmi l’ensemble des cas, 68 sont des cas acquis localement et 17 ont été importés des Comores ou des pays du continent africain.

Les premiers cas autochtones ont été signalés dans la commune de Koungou à partir du 22 avril, soit cinq semaines après le signalement du premier cas importé le 18 mars 2023. Depuis le 22 avril 2024, 60 cas acquis localement ont été détectés dans cette commune, le dernier cas enregistré remontant au 12 mai 2024.

Au cours de la semaine, cinq nouveaux cas autochtones ont été signalés dans la commune de Mtsangamouji, portant à six le nombre de cas acquis localement signalés dans cette commune, et deux nouveaux cas autochtones ont été signalés dans la commune de Mamoudzou.

Depuis le début de l’épidémie à Mayotte, 7 cas graves ont nécessité des soins de réanimation. Un premier décès, survenu chez un enfant de 3 ans, a été enregistré, ce qui représente un taux de létalité de 1,18 %.

 

La grande majorité des cas autochtones détectés dans le département de Mayotte résident dans une zone précise de la commune de Koungou, attestant d’une circulation communautaire. Au 15 mai, on recensait pour cette seule commune 61 cas (1 importé, 60 autochtones), soit plus des trois-quarts des cas des cas signalés à Mayotte.

De nouveaux cas acquis localement ont été détecté dans les communes de Mtsangamouji (n=6) ou une nouvelle transmission communautaire est identifiée et de Mamoudzou (n=2), sans qu’aucun lien avec Koungou ou avec un cas importé ne soit établi. Il est à noter sur que les 6 cas de Mtsangamouji, 5 déclarent avoir recours à des eaux de surface (rivière) pour un ou plusieurs usages (boisson, cuisine, hygiène,...).

D’autres cas importés sont localisés dans les communes de Dzaoudzi, Ouangani et Kani-Kéli, sans transmission communautaire identifiée.

Après les premiers cas de choléra importés des Comores et d'Afrique continentale, une transmission communautaire du choléra est en cours dans deux quartiers des communes de Koungou et de Mtsangamouji. La commune de Koungou concentre la majorité des cas autochtones dans un quartier précaire avec des difficultés d'accès à l'eau potable et des défauts d'assainissement, à l’origine de la diffusion de la maladie. D'ailleurs, une partie de la population de ce quartier utilise de l'eau de rivière pour les besoins quotidiens. C’est également le cas pour la totalité des cas détectés à Mtsangamouji.

Cette situation est partagée avec plusieurs autres quartiers informels de certaines communes de Mayotte : non raccordement des foyers à l'eau potable, absence d'évacuation des eaux usées, partages de latrines notamment.

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- Symptômes -

La durée d'incubation du choléra est courte, de quelques heures à cinq jours. L’infection peut être bruyante : le début est alors brutal avec diarrhée indolore, aqueuse, classiquement " en eau de riz " et peut être à l’origine d’une déshydratation sévère pouvant engendrer la mort en quelques heures. Les vomissements, souvent abondants, ont les mêmes caractéristiques.

Cependant, l'infection, dans la majorité des cas, est peu symptomatique. En cas de maladie, 80 à 90 % des épisodes sont bénins ou modérément sévères et il est alors difficile de les distinguer cliniquement d'autres types de diarrhées aiguës. Les bactéries peuvent rester présentes dans les selles des personnes infectées jusqu'à 10 jours après l'infection.

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- Vigilance renforcée à La Réunion -

L'épidémie à Mayotte et aux Comores fait suite à la résurgence du choléra en Afrique de l'Est depuis 2021.

Effet du changement climatique et de la multiplication des conflits, le nombre de cas de choléra explose actuellement dans le monde, souligne l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les cas rapportés (une partie seulement des cas avérés) ont plus que doublé entre 2021 et 2022 pour atteindre 473.000, puis ont encore grimpé à plus de 700.000 en 2023.

À La Réunion, le risque épidémique est extrêmement faible, évoque l'Agence régionale de santé. Toutefois, l’ARS La Réunion a mis en place une vigilance renforcée auprès des voyageurs en provenance de la zone, et des acteurs et professionnels de santé.

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