Plusieurs actes de dégradations ont été commis dernièrement dans des lieux de culte tamoul. Une situation qui inquiète et attriste la communauté tamoule de l'île, qui attend désormais que les auteurs de ces faits soient interpellés. Une enquête a été ouverte pour retrouver le ou les auteurs de ces dégradations (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)
"Ca devient de plus en plus compliqué et c'est très inquiétant" déplore Jean-Luc Amaravady, président de la Fédération tamoule de La Réunion. "On ne peut pas imaginer qu'aujourd'hui ce genre de chose se passe encore."
Ces derniers jours, une statue de Gandhi et une statue africaine ont été décapitées à Bois-Rouge et à Villèle. Des caveaux ont également été dégradés au cimetière de Champ-Borne.
"Nous restons dans l'attente d'une avancée de l'enquête, il y a actuellement des craintes autour des temples partout dans l'île. Les gens se posent des questions, sont à l'affût de tout mouvement" souligne Jean-Luc Amaravady. "Les présidents des associations sont vigilants" assure-t-il.
S'il appelle à "ne pas tomber dans la psychose", il estime que ces dégradations mettent tout de même en lumière "qu'il y a un problème". "Cette société devient de plus en plus malade" se désole-t-il.
"Chez les fidèles, la tristesse, la colère, mais aussi l'incompréhension totale règnent. Les temples sont des endroits tranquilles, on a jamais entendu de telles choses jusqu'à présent. Tout le monde est choqué forcément" raconte-t-il.
- Condamnation collective -
Le préfet, Jérôme Filippini, a fait part de son indignation et de son soutien à l’ensemble de la communauté tamoule, rappelant que "La Réunion est forte de son multiculturalisme et de son vivre ensemble". Il a appelé chacun et chacune "à préserver cette richesse, dans le respect des croyances individuelles".
Huguette Bello, présidente de Région, s'est elle aussi indignée face à la situation. "À l’heure où partout dans le monde des conflits déciment des populations victimes, la collectivité régionale, qui s’associe à l’émoi de la communauté tamoule, condamne fermement ces actes odieux" a-t-elle réagi. "Ces agissements témoignent d’un racisme ordinaire et révèlent, somme toute, la bêtise et l’ignorance de leurs auteurs, à quelques jours du 11 novembre. Cette date est connue pour être le jour de l'Armistice de la Première Guerre mondiale mais c'est aussi le jour de la commémoration de la fin de l’engagisme, le 11 novembre 1882" a-t-elle rappelée.
Cyrille Melchior, président du Département, a lui aussi fait part de sa consternation. "Ces actes d’une grande lâcheté, ces profanations qui blessent une communauté dans ses croyances et ses convictions sont totalement inacceptables" a-t-il écrit.
Enfin, le maire de Saint-Paul Emmanuel Séraphin, a tenu à apporter son soutien à la communauté tamoule.
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