Le juge des référés a décidé, ce mardi 18 mars 2025, de suspendre l'autorisation environnementale délivrée pour l'extension du bassin de baignade de Grande-Anse, invoquant le risque destruction directe de 114 m² de coraux. Le préfet de La Réunion avait délivré, à la demande de la commune de Petite-Ile, cette autorisation le 9 décembre 2024. Début février 2025, plusieurs associations, ainsi qu’un particulier, ont saisi le juge des référés pour obtenir la suspension de l’autorisation (Photo d'illustration www.imazpress.com)
"Dans le cadre de cette procédure, le juge des référés peut prononcer la suspension d’une décision administrative si deux conditions sont remplies. D’une part, la demande doit être suffisamment urgente et, d’autre part, la suspension doit être justifiée par un doute sérieux sur la légalité de la décision administrative contestée", détaille le tribunal.
Dans son ordonnance rendue ce mardi, le juge des référés, "après avoir rappelé les règles applicables à la protection de l’environnement et notamment aux récifs coralliens et aux écosystèmes associés, a constaté que le projet d’aménagement en cause consiste principalement à réaliser un important bassin de baignade de 6 400 m² créé par extension du bassin d’origine de 3 500 m² au moyen d’enrochements réalisés en mer".
Il a également relevé que "lesdits enrochements impliqueront la destruction directe de 114 m² de coraux parmi les 451 m² de coraux existants dans l’emprise du projet de bassin, lesquels représentent 47 espèces différentes et se caractérisent par un intérêt considérable au niveau de la biodiversité".
Le juge des référés a donc conclu que "l’atteinte à la biodiversité subie par le site du fait de cette réduction du récif corallien était constitutive d’une perte nette de biodiversité et devait faire l’objet de mesures de compensation".
Or, à cet égard, le juge a estimé, qu’en l’état du projet, "les mesures de compensations envisagées étaient insuffisantes dès lors qu’elles ne permettaient pas d’assurer la régénération du corail".
En conséquence, le juge des référés a considéré que les deux conditions légales pour ordonner la suspension de l’autorisation étaient remplies et a fait droit à la demande.
Par la suite, le tribunal administratif devra encore se prononcer au fond sur la demande d’annulation de l’autorisation environnementale.
"Il est triste de constater que la voix d’un groupuscule prime sur l'intérêt de la population générale", a réagi le maire de Petite-Île, Serge Hoareau.
"Cette décision impacte ainsi non seulement l’aménagement du territoire, mais aussi l’emploi local et la vitalité économique de notre commune. Nous tenons tout de même à remercier toutes les personnes et institutions qui ont soutenu et continue de soutenir ce projet et restons déterminés à œuvrer pour le développement harmonieux de Petite-Île et le bien-être de ses habitants. Nous allons analyser cette décision et informerons nos concitoyens des suites données à ce projet. Celui-ci n’est pas encore à ranger aux oubliettes", a-t-il estimé.
- Recours juridique pour suspendre le projet -
L'association Greenpeace a dénoncé l'impact potentiel de ces travaux sur la biodiversité marine, notamment sur un des récifs coralliens les mieux préservés de l’île. "Ce bassin abrite une biodiversité exceptionnelle. 18 scientifiques ont alerté le préfet à plusieurs reprises sur les risques que ce projet fait courir à cet écosystème unique" déclarent les militants environnementaux.
Malgré ces alertes, la mairie de Petite-Île a persisté, en assurant que des solutions technologiques permettront de maintenir, voire d'améliorer la biodiversité, par transplantation du corail.
"Greenpeace est contradictoire, elle veut assurer la sécurité du bassin mais il ne faut pas y toucher. Comment faire alors ?", a interrogé le maire de la commune.
Il a assuré que la municipalité a respecté toutes les étapes réglementaires et que le projet bénéficie du soutien des habitants. " La population est très contente tout en sachant qu'elle pourra bénéficier d'une baignade sécurisée dans le plus beau coin de l'île."
Plusieurs associations environnementales avaient déposé un recours juridique pour suspendre le projet. Les opposants au projet estiment que "la meilleure manière de préserver cet espace naturel est de ne pas y toucher."
Ils suggèrent que la mairie envisage des solutions respectant l’environnement tout en répondant aux besoins des habitants. "Pourquoi ne pas envisager la construction d'une piscine à proximité des écoles de Petite-Île, accessible à tous, plutôt que de sacrifier une zone naturelle pour une extension touristique ?" se sont-ils interrogés.
www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Bravo à ces personnes et associations qui se sont mobilisées pour lutter contre ce projet qui n'est d'aucune utilité publique mais plutôt d'utilité touristique ! Favorisons des projets utiles et qui ne détruisent pas l'incroyable richesse de l'écosystème réunionnais !
Bravo la justice, merci aux défenseurs !
Préserver le corail c'est préserver la biodiversité et par conséquence l'activité des pêcheurs réunionnais.
C'est aussi une protection contre la houle et les intempéries!
Protéger ce récif c'est aussi sauvegarder la belle plage de Grande Anse !!
Ce n'est pas parce qu'une décision de justice vous arrange que c'est "LA " justice. On pourra en trouver 10 qui ne vous arrangeront pas et là certains diront qu'il n' y a pas de justice. Je n'ai pas suffisamment d'éléments pour dire qui a raison ou qui a tort dans cette affaire,mais ce qui est certain c'est qu'aujourd'hui les écologistes et certains bobos en mal d'exister bloquent certains projets qui peuvent être d'intérêt général et coûtent très cher aux citoyens. Je ne suis pas certain que les juges soient toujours capables de se prononcer avec justesse. La phrase la plus stupide : "je fais confiance à la justice de mon pays". Hélas!
Bien dit
Pour quelqu'un qui n'a rien a dire et qui n'y connait rien (de votre propre aveu), qu'est ce que l'intervention longue et hors sujet...en fait le but est juste de cracher votre haine sur ceux que vous n'aimez pas....allez donc vous promener en regardant la mer, quittez votre écran le petit géant vert, vous vieillissez vraiment très mal...
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bétonner c'est d’intérêt général, tout le monde en est convaincu et c'est bien ça le problème.
Si le bassin abrite lui même des coraux exceptionnels pourquoi on ne l’agrandit pas les roches peuvent créer un récif naturel avec le temps 🤔
pour comprendre faut réfléchir
Bravo la justice.
Petite île... celui qui roule à droite qui roule à gauche et qui roule au.milieu.
Tout pour sa pomme.
Jolie camoufler pour le pseudo maire de petite île
donc c'est koi l'idée ?
le site ne peut pas être sécurisé donc on l'abandonne ?
c'est koi l'objectif de ces "écolos" ?
empêcher toutes activités en milieu naturelle ?
Tu étais presque :) "permettre une activité en milieu naturel" (c'est déjà le cas), sans empiéter plus sur ce qui nous a survécu jusqu'à présent (et pour les quelques décennies qu'il reste avant leur fin annoncée et définitive).
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Sage décision ! On devrait faire comme Les coralgardeners de Tahiti ici .une pouponnière de coraux .
Ben voilà... Il reste au moins la justice, la vraie, quand des politiques imbus d'eux-mêmes, de leur pouvoir, et de leur besoin de soigner leur campagne en vue d'une réélection aimeraient faire ce qu'ils veulent ! Encore un beau camouflet pour les sieurs Hoareau et Fort!