Chido

Mayotte : 25 premiers patients "en situation urgente" évacués vers La Réunion

  • Publié le 17 décembre 2024 à 10:54
  • Actualisé le 17 décembre 2024 à 13:28

Plus de deux jours après le passage dévastateur et meurtrier du cyclone Chido, les secours s’organisent pour retrouver des survivants dans les décombres à Mayotte, archipel meurtri où les premières évacuations ont eu lieu lundi et où Emmanuel Macron, qui va décréter “un deuil national”, se rendra “dans les prochains jours” (Photo : www.imazpress.com)

Les autorités ont effectué lundi soir "25 premières évacuations" de patients vers La Réunion, a annoncé la ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq à l'AFP.

"Plusieurs vols ont eu lieu dans la journée pour rendre possible ces évacuations", a affirmé Geneviève Darrieussecq, qui entend poursuivre les actions visant "à acheminer les renforts humains et matériels en fonction de l’évolution de la situation et des besoins sanitaires de nos compatriotes Mahorais".

Les patients évacués venaient "du centre hospitalier de Mayotte et des centres de dialyse", a précisé le ministre.

Ces patients ont été "transférés dans les centres médicaux de la réunion adaptés à leurs besoins".

D'autres opérations d’évacuations sanitaires vont se poursuivre dans les jours qui viennent.

Lire aussi - Bruno Retailleau : Mayotte est "totalement dévastée", le bilan humain risque d'être "très lourd, trop lourd"

- "Bidonvilles couchés" -

Pour l'heure, les autorités dénombrent officiellement 21 morts à l'hôpital et le préfet local a mis sur pied une "mission de recherche des morts".

"Tous les bidonvilles sont couchés, ce qui laisse augurer un nombre considérable de victimes", a commenté auprès de l'AFP une source proche des autorités.

Mayotte, département le plus pauvre de France compte officiellement 320.000 habitants, "mais on estime qu'il y a 100.000 à 200.000 personnes de plus, compte tenu de l'immigration illégale", a ajouté cette source, qui estime que peu d'habitants en situation irrégulière ont rejoint les centres d'hébergement avant le passage du cyclone, "sans doute de peur d'être contrôlés".

Devant les députés, le ministre démissionnaire de l'Economie Antoine Armand s'est, lui, engagé à présenter des mesures "pour assurer la continuité de l'Etat et venir en aide le plus vite possible" aux Mahorais.

La priorité, a insisté Bruno Retailleau lundi soir, consiste à répondre aux "besoins vitaux" en "eau et nourriture".

A cet égard, 50% de l'eau courante sera rétablie dans les 48 heures, assurent ses services.

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- "Exceptionnel" -

"Le secteur des télécoms est lourdement impacté par la tempête", avec une grande partie de l'archipel sans réseau pourtant "prioritaire pour permettre la sécurité et la reprise économique", a pour sa part déploré le ministre démissionnaire de l'Industrie, Marc Ferracci.

De "nombreuses entreprises ont subi des dégâts catastrophiques", s'inquiète le Medef, évoquant des "pertes financières significatives" pour certaines alors que d'autres sont "en proie au pillage".

Le Medef et les deux autres syndicats patronaux représentatifs, la CPME et l'U2P, réclament des mesures urgentes de soutien au tissu économique.

Avec des rafales de vent à plus de 220 km/h, Chido est le cyclone le plus destructeur à Mayotte depuis 90 ans. Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien de novembre à mars, mais cette année, les eaux de surface étaient proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique observé également cet automne dans l'Atlantique Nord et le Pacifique.

Chido est surtout "exceptionnel" car l'oeil du cyclone a frappé directement le petit archipel, selon François Gourand, prévisionniste à Météo-France.

"On est complètement coupé du monde", témoigne Antoy Abdallah, 34 ans, un habitant de Tsoundzou. "On commence à manquer d'eau. Dans le sud, il n'y a plus d'eau courante depuis cinq jours", se désole-t-il.

La situation du système de soins est "très dégradée" avec un hôpital "très endommagé" et des centres médicaux "inopérants", a déclaré Geneviève Darrieussecq.

www.imazpress.com avec AFP/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Sucré-Salé
Sucré-Salé
5 jours

Deux conséquences à venir, au delà du problème du cyclone:

1- l'immigration clandestine va être stoppée nette pendant un certain temps, quand ils vont voir aux infos les dégâts.

2- La venue vers la Réunion d'un nombre important de mahorais. Bon ou Mauvais pour la Réunion ?

974
974
5 jours

Présidér un conseil municipal à Pau ou Bayrou est toujours maîre semble plus important que venir à Mayotte pour le Premier.ministre.

Sarko et VGE
Sarko et VGE
5 jours

Valery Giscard d estaing et Sarkozy ont tout fait pour que ce territoire devienne français.... sauf que les moyens n'ont pas suivi.

Et Sarkozy à été battu aux présidentielles de 2012.

Et Giscard aussi.en.1981.